Castlevania: Portrait of Ruin par Floax
Ce qui est intéressant avec la série Castlevania, c'est qu'elle s'appuie sur un gameplay solide, magnifié depuis plus de vingt ans, tout en proposant à chaque fois de nouvelles caractéristiques plus ou moins intéressantes. Portrait of Ruin n'échappe pas à la règle, et est original sur deux points : son concept de mondes-tableaux à la Mario 64, et son gameplay à deux.
Parce que pour une fois, le héros a décidé de venir accompagné d'une amie pour combattre la menace aux longues canines, et s'il se joue globalement comme la plupart des héros de la série, sa compagne est davantage une magicienne, ce qui implique qu'elle a une défense moins élevée, et divers sorts assez puissants, entre ceux de guérison et les magies purement offensives. Et ce qui est intéressant, c'est qu'on peut changer de personnage à tout moment, et même déambuler dans le château "à deux", l'IA contrôlant l'autre personnage, pas toujours d'une manière optimale d'ailleurs. En pratique toutefois, c'est juste utile pour se débarrasser rapidement de nombreux monstres, et pour résoudre quelques malheureuses énigmes. En fait, c'est clairement sous-exploité, et le level design aurait gagné à exploiter davantage cette spécificité de gameplay, parce que du coup la majeure partie du jeu, il est préférable d'utiliser Jonathan, tout en gardant Charlotte à ses côtés pour lancer des sorts. Seuls quelques boss en tirent intelligemment partie, par exemple en lançant un sort de charme sur Jonathan qui le fait passer à l'ennemi, là il faut pouvoir jongler intelligemment entre les deux personnages, mais c'est clairement trop rare.
L'autre spécificité du gameplay de ce Portrait of Ruin, ce sont les tableaux que l'on retrouve dans le château, et qui constituent des niveaux indépendants de celui-ci. L'idée est très bonne, ça permet de rompre la monotonie des allers-venues dans les couloirs du palace, et de proposer des niveaux plus audacieux (et originaux pour la série) dans leur level-design ou leur identité visuelle. La conséquence logique, c'est que le château est forcément plus petit que d'habitude, et qu'on échappera donc à quelques niveaux "traditionnels" comme la cave engloutie ou les jardins en extérieur, même si la mythique tour de l'horloge avec son combat contre la Mort fut forcément conservée, le mythe était trop grand.
Du coup, c'est un jeu avec un gameplay solide peaufiné depuis vingt ans, et qui essaye des trucs côté level-design, ce qui est déjà plutôt cool. Mais en plus, la difficulté est cette fois au rendez-vous (pour contraindre le joueur à exploiter au mieux la permutation entre les deux héros ?), les boss sont vraiment intéressants à combattre et, Castlevania oblige, les musiques sont vraiment très sympathiques, et plus jazzy et joyeuses que de coutume.
En conclusion, un Castlevania très sympathique, mais dont les innovations auraient pu être plus creusées tant le potentiel était grand.