Celeste
8.2
Celeste

Jeu de Matt Makes Games et Extremely OK Games (2018Xbox One)

Même si le petit studio des gars de Matt Makes Games restait sur un coup d'essai très réussi avec leur TowerFall Ascension ( je n'y ai jamais joué mais vu le succès pour un jeu de base sortit sur Ouya on va croire les critiques ). Le studio devait encore transformé l'essai avec un nouvelle production, et quoi de mieux pour se distinguer des collègues indies de partir sur.... un plateformer 2D blindé de pixel art et de challenge. Une idée de départ qui peut sembler presque trop classique dans le paysage indé moderne, mais c'était sans compté sur la maîtrise et le talent ahurissant du studio sur son nouveau sujet. Sortez votre kit d'escalade et préparez vous à gravir le mont Celeste et en ressortir chambouler. ( Gros spoiler lors du premier paragraphe attention )


Un peu plus près des étoiles


Celeste nous fait incarner Madeline, jeune fille visiblement très déterminé à gravir el famoso Mont Celeste histoire de se prouver à elle même qu'elle est capable de réussir quelque chose de grand. Le voyage initiatique de notre héroïne est une magnifique mise en abîme du parcours qui attend le joueur derrière sa manette, arriver au sommet du mont Celeste ne sera pas chose aisé tant la montagne sera malicieuse et cruelle tant avec le joueur et Madeline. Et c'est sans doute là une des plus grande force du titre, derrière chaque élément de gameplay que le jeu distribue au cours des 8 chapitres se cache une mise en abîme et un propos fort. Vu que le jeu est sorti il y a un an on va pouvoir spoilé sans trop de honte :


Pour appuyer mes paroles parlons des plumes d'or, durant l'aventure il sera évoqué à maintes reprises que notre chère rouquine est proie à des crise de panique immense. Lors d'un dialogue avec son camarade de grimpette ( Théo ) lors d'une grosse crise de panique, Madeline et le joueur vont découvrir les fameuses plumes d'or calmant les crises. Si lors des cut-scenes cela sert à faire souffler l'héroïne, lorsque le joueur croisera une plume en jeu cela permettra à Madeline de s'envoler un cours instant, lui permettant de traverser des passages à priori inaccessible. Et là on tiens sans doute la mise en abîme , joueur-avatar la plus flamboyante du soft : Madeline et le joueur une fois calme peuvent réussir ce qui semble impossible. Si on m'avait dis qu'un plateformer de 2018 serait capable de faire passer des messages via des éléments de gameplay vieux de 20-30 ans...


Et histoire de rester plus flou et vague ( et que la critique soit un peu longue pour ceux qui n'ont pas encore fait le jeu ), on peut aussi mentionner la fin du chapitre 6 et sa " fusion " qui permettent à l'héroïne et au joueur de totalement explosé les limites de gameplay présenté lors des 5 chapitres précédent... Un coup osé qui se révèle être un coup de maître une fois le chapitre suivant traversé.


Par ses personnages attachant, ses dialogues qui font mouches et sa mise en abîme de son gameplay arrive à faire passer son message incroyablement fort comme une lettre à la poste. Une quête à priori insurmontable pour le joueur et l'héroïne, la peur d'échouer, la peur de soi même et de sans cesse décevoir. Oui, aussi fou que ça puisse paraître derrière son ton innocent et léger vu de loin, Celeste est un jeu qui arrive à parler d'un thème fort


la dépression pour les 2,3 qui n'avait toujours pas compris


avec une finesse qui ferait rougir certain développeur de jeu dit narratif. Il suffit de voir la maestria avec laquelle est mené le chapitre 6, entre le dialogue avec Théo, la prise de conscience avec la vieille dame ou alors la double confrontation avec.... ( vous savez qui ).


Coupe au carré


Si le coup de génie de base de Celeste est sa façon d’entremêler idée de game-desing et discours fort, le jeu de Matt Make Games n'a pas oublier de peaufiner ce qui fait un excellent jeu de plate-forme, le sacro saint duo : gameplay/level-desing, et rien ne semble avoir été laissé au hasard tant tout est maîtrisé. Et pourtant tout est si simple, Madeline est capable de sauter, d'effectuer un dash unique afin d'augmenter l'allonge de ses sauts et aussi de s'agripper au mur à la verticale un cours laps de temps vu que notre héroïne n'est pas la meilleur des alpinistes. A ces mouvement de base viennent s'ajouter des petites features intégrer au fil des chapitres : des cristaux verts permettant à notre alpiniste de ré-effectuer un dash sans remettre pied à terre, des nuages trampolines, aux plate forme mouvante... Inutile de dire que si vous êtes habituez des plateformer 2D vous risquez de pas être très surpris par les éléments de plate-forme que le jeu propose. Sans doute un des petits regrets du jeu, quand on voit à quel point le jeu peut-être audacieux dans sa narration il est regrettable que cet audace de se ressente pas dans les purs idées de plate forme. Mais derrière ce classicisme se cache une maîtrise total de son gameplay, Madeline répond au doigt et à l’œil et lorsque que tout se passe bien et qu'on arrive à traverser un tableau du premier coup, le jeu fourni une dose d'adrénaline que peu de jeu du genre peuvent se targuer de donner. On pourra juste râler contre le fait le jeu reconnait mal les diagonales dashé ce qui peut poser soucis dans la collecte de certaine fraise et des face B/C les plus ardus.


Histoire de continuer dans l’acclamation du travail effectué par les développeurs, un mot sur le level-desing brillant du jeu. Comme dit plus haut, chaque chapitre tourne autour d'un gimmick ou d'une idée de plate former que le jeu va pousser dans ses derniers retranchements que se soit dans l'aventure de base ou dans les nombreux niveaux cachés bonus ( les fameuses face B/C dont ont révélera juste le nom ), jamais des plate-formes rebondissante, des coups de vent ou des propulseur vous auront senti aussi familier une fois un chapitre fini tout cela sans vraiment tombé dans le redondance ( même après avoir chuté 30 fois au même tableau ). Il est au final dommage que tout ces éléments doivent attendre le chapitre 7 pour se voir combiné, comme si chaque chapitre ne devait être que la démonstration d'une idée de gameplay.


Die and (Re)Smile


Par sa vision minimaliste et sans artifice du plateformer 2D , Celeste marche dans les pas de l'ancien enfant prodige de la plateforme indé , Super Meat Boy . L'inspiration de s'arrête pas là , car comme dis plus haut gravir le mont Celeste sera une vrai épreuve de force tant le jeu est ardu. Mais la difficulté suit une courbe de progression maîtrisé ( même si votre testeur à un petit doute sur l'emplacement du chapitre 3, un poil trop ardu pour un début de jeu ? A moins qu'il ne maîtrisait pas le système de pattern et avait tendance à bourriner..) et à la bonne idée de concentrer sa difficulté uniquement sur des tableaux courts de 30 secondes maximum, rendant la mort peu pénalisante, surtout si on prend en compte que le respawn après une mort et quasi instantané. Une vision MeatBoyesque de la difficulté bien vu et qui rend le sentiment d'accomplissement énorme une fois un chapitre bouclé.


Même si le jeu peut être catégoriser dans les jeux hardcore de plate-forme il ne franchit jamais la barrière du jeu bêtement frustrant qui fait mourir le joueur en boucle sur pièges inévitables sur un premier essai et si on combine cette difficulté bien géré au contrôle parfait du joueur sur Madeline on tiens un jeu tout à fait possible à finir ( en plus le jeu propose moult assistance pour les moins doué du pad : allant de l’invincibilité, au dash illimité... ) , jamais frustrant et addictif. Et le jeu propose suffisamment de défi annexes avec les fraises et d'un bon post game avec la chasses au cœur de cristaux et aux cassettes débloquant les face B. Généreux avec le joueur Celeste l'est incontestablement.


Remix Ultime


Comment parler de Celeste sans parler de son côté artistique bluffant, que ce soit sa réalisation en pixel-art qui monte en puissance sans cesse ( non mais sans déconner les palettes de couleur des chapitres 4 et 6 c'est époustouflant ), la chevelure rousse et le manteau bleu de Madeline permettent de jamais la perdre de vue dans les décors et arrière plan bombé de couleurs. Un sans faute tout simplement. Finissons cette avalanche de bons points par l'aspect qui semble avoir le plus marqué de gens ayant touché ou vu de loin le jeu : sa bande-son réalisé par Lena Raine qui est absolument fantastique, les moments culminants du jeu n'aurait surement pas le même impact émotionnel sans les compositions de la dame. Que ce soit pour ponctué la mal-être de Madeline, sa montée en puissance ou les phases de gameplay plus speed , tout sonne juste. Et si on rajoute à cela les remix pour les faces B qui se permettent des compositions beaucoup plus rythmique assez bluffantes, on se dit que pour une nouveau coup d'essai tout sourit à Matt Makes Games, tenant déjà au bout de 2 productions, leur jeu étalon et une référence de la plate-forme 2D. Au sommet que je vous disais.


CONCLUSION


Derrière ces airs de productions numéro 452 de jeu de plate-forme indé, Celeste cache un joyaux taillé dans les plus beaux monts de la plate-forme 2D. En ressort un jeu unique avec son gameplay précis et addictif ,sa réalisation artistique et musicale à tomber et avec un propos qui tape fort mettant au joueur des décharges émotives comme on n'en avait jamais vu dans un jeu du genre. Une nouvelle référence du genre tout simplement, et qui servira surement de mètre étalon pour tout un pan des prochaines productions de jeu de plate-forme. Un jeu qui vous marquera et vous donnera envie de gravir toute les montagnes qui s'opposent à vous.


LES PLUS



  • Gameplay précis et rarement pris à défaut.

  • La mise en abîme constante du gameplay et du discours.

  • Propos fort et positif

  • Quelle bande-son !

  • Des gimmick de plate-forme poussé jusqu'au bout

  • Personnages et dialogues réussis

  • Direction artistique brillante

  • Gestion de la difficulté intelligente

  • Généreux en contenu et en secret


LES MOINS



  • Les diagonales dashé peu précises.

  • On aurait plus de folie dans les gimmick de plate-forme.

  • Système de sauvegardes des face B un peu frustrant.

Créée

le 11 janv. 2019

Critique lue 581 fois

2 j'aime

Atome_Timmy

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