Alors, Chaos League, c'est un jeu de sport, plus précisément de football américain.
Non, attendez, en fait, c'est un jeu de stratégie dans un univers d'heroic fantasy.
Non, attendez encore, en fait... c'est un mélange des deux ! Ajoutez à cela un humour de merde sur du gore un peu pourri... et vous obtenez un putain de bon jeu !
Non non, vous n'avez pas rêvé, j'ai bien dit un bon jeu ! Parce que ouais, avec un concept comme ça, on pourrait s'attendre à une daube, mais là pas du tout.
C'est là un vrai bon jeu qui a beaucoup marqué ma vie de joueur, en me faisant comprendre ce qui différenciait un jeu moyen d'un vrai chef-d'oeuvre.
Donc on se retrouve pour un jeu de football américain, où vous allez devoir diriger vos joueurs sur le terrain de manière à les faire marquer des « touch down » dans le camps adverse. Jusque là un jeu de sport normal.
Sauf que ça se passe dans un univers d'heroic fantasy, très warhammersien d'ailleurs, donc vos joueurs et ceux adverses seront des hommes, bien sûr, mais aussi des orques, des elfes, des nains, des morts-vivants... Bon, là on a un jeu de sport avec un skin, pas de quoi s'affoler.
Le football américain, c'est violent non ? Bon, ben on va le rendre encore plus violent : vous avez le droit de jouer la balle, mais le réelle intérêt va maintenant être de jouer aussi les joueurs adverses : donc du combat, du piétinement, des K.O., des blesser graves, et même des morts, tout ça c'est permis ! Et en non censuré s'il-vous-plait.
Bon, on est quand même dans de l'heroic fantasy, on va jouer ça à fond : on va rajouter de la magie maintenant. Et vas-y que je te balance des éclairs et des boules de feu sur la gueule, que je te largue des golems qui défonce tout le monde sur le terrain, que je te foute des buffs et des débuffs... voilà, maintenant c'est devenu un jeu de stratégie.
Bien, on a quand même envie de se marrer un peu, donc on va foutre deux commentateurs pendant que vous jouez. Pas deux commentateurs de foot chiant qui disent des trucs et des machins inintéressant dont tout le monde se bas les couilles, non, deux mecs qui vont passer le match à dire des conneries et des jeux de mots bien trouvé, et des fois même qui auront un rapport avec les actions que vous êtes en train de faire... des phrases absolument cultes qui vont vite se retrouver dans vos expressions courantes, et qui sont en plus nombreuses (donc pas répétitives) !
Voilà, maintenant que vous connaissez l'ambiance, on va pouvoir s'attaquer un peu plus à l'aspect technique. On est là en face d'une vraie perle : il ne manque rien. Mais vraiment.
Vous avez différents modes de jeu : les matchs rapides, les personnalisés, le tournoi (où vous allez constituer une équipe vous même, jouer des championnats en progressant de poule en poule, et faire gagner de l'expérience à vous joueur permettant de personnaliser leurs compétences, vous allez gérer votre budget que vous allouerais à l'achat de joueur, de soigneur, de bonus, de pom-pom girl ou de la corruption d'arbitre... je suis sûr que j'en oublie tellement il y a de truc), et même la campagne ! Oui, putain de bordel de merde, une campagne dans un jeu de sport ! Avec de vrais objectifs variés et intelligent, une difficulté croissante et plus de missions que dans un call of ! Il y a même aussi un éditeur de campagne, mais là, ça... heu... et ben j'ai rien pigé de comment ça marchait.
Il y a quatre difficultés (applicables à tous les modes des jeux), qui sont extrêmement bien dosées et permettant au casus comme au hardcore gamers de prendre leur pied.
Il y a une galerie répertoriant tous les types de persos de toutes les races/équipes (et croyez moi, ça en fait beaucoup, avec plus d'une dizaine de races/équipes comptant chacune plus d'une dizaine de persos différents) ; il y aura toutes leurs caractéristiques précises ainsi que la possibilité de lancer pour chacun d'entre eux chacune de leur animation, et le tout de manière compréhensible et organisée ! Et il s'y trouvera aussi et même des fiches développant l'univers. Oui, à ce point.
D'ailleurs, tout ce qui est graphisme et animation sont aux nikels, rien à redire, même aujourd'hui ça reste tout à fait correct et extrêmement détaillé, et le jeu date de 2004.
Les musiques ne sont pas nombreuses, genre trois, mais elles ne sont pas répétitives et collent hyper bien à l'ambiance. Et puis elles sont putain d'épique.
Vous voulez savoir à quel point ce jeu est chiadé ? Dans les menus, passeront régulièrement des espèces d’insecte un peu partout. Ils sont visibles, mais pas chiant et n'empêchent d'utiliser les menus. Et ben vous pourrez les écraser. Et ça laissera un contenu visqueux et dégueulasse sur votre écran jusqu'à ce que vous changiez de menu, mais encore une fois sans toute fois être emmerdant. Et il y a un compteur d'insectes écrasés, lui aussi visible mais discret. Et ça sert à rien. Du tout. Mais c'est tellement bien fait qu'on le fait quand même, juste parce que c'est kiffant. Voilà. Voilà le niveau de détail de ce jeu.
Les seuls points qu'on pourrait regretter c'est le peux de terrains disponibles : seulement quatre. Bon, ils sont extrêmement différents ce qui en fait des décors plus variés que fifa (qui se targue pourtant de pouvoir jouer sur tous les terrains du monde), mais on aurait pu vouloir en avoir plus étant donné la qualité du reste du contenu du jeu.
On pourra aussi regretter le fait de ne pas pouvoir faire de multi. Pas parce qu'il n'existe pas, mais parce que ce jeu est tellement peu connu que pour tomber sur quelqu'un avec qui jouer, faut être un gros cocu.
Ce jeu est donc une vraie perle, qui n'a malheureusement pas eu le succès qu'il mérite, tellement il frise la perfection de par son niveau de détails et sa durée de vie infinie. Si jamais vous avez l'occasion, sauter vraiment dessus, et avec les crampons !