Ubisoft veut brasser large, on le sait, ces derniers temps ils sortent à la chaîne des jeux de tir (Far Cry), d'infiltration (Assassin's Creed), de GTA-like (Watch Dogs), de course (The Crew), de survie horrifique (ZombiU), de musiques (Just Dance), de plate-formes (Rayman)... alors pourquoi pas un petit JRPG poétique ? L'annonce du jeu m'a pas surpris plus que ça et a même titillé ma curiosité.
Le moteur de Rayman fait de belles choses, une fois de plus, un bon choix de l'avoir recyclé pour cet univers qu'on croirait vraiment sorti d'un conte de fée avec des décors variés, certains un peu ternes mais ça ne rend que plus beaux ceux qui ont été plus travaillés et qui valent vraiment le coup d’œil. Globalement, les graphismes n'ont rien d'époustouflant mais ont leur charme. En plus, les passages cachés, la collecte des orbes, l’interaction avec la luciole... sont des éléments déjà vus dans le bon sens du terme, on est pas dépaysés et il y a suffisamment de différences avec Rayman pour ne pas crier au recyclage trop important.
Avoir adapté les textes, même en français, de façon à multiplier les rimes, c'est un joli effort qui est loin d'être superflue car en parfaite adéquation avec l'univers de Child of Light. Les personnages sont un peu caricaturaux mais c'est jamais insupportable et la protagoniste Aurora est convaincante, une enfant perdue dans un monde mystérieux et dangereux qui par son courage et l'amitié qui la lie à ses camarades va apaiser les maux de chacun avec sa petite mélodie à la flûte, absolument rien n'est extra-ordinaire mais tout est bien. Le retournement de situation est peut-être trop prévisible mais bien mis en scène, bien qu'assez sobrement, c'est à ça qu'on reconnaît le talent (je commence aussi à faire des rimes moi). Les musiques apaisantes la plupart du temps laisse parfois part à l'épique pour une OST convaincante, pas inoubliable mais dans le ton du jeu et d'une qualité honorable.
Le système de combat est dynamique avec ce système d'interruption et de ralentissement / accélération dans la barre d'action, un peu difficile à expliquer à l'écrit mais très rapide à prendre en main, donne vraiment aux combats une énergie des plus appréciables. Le système de progression est classique, avec seulement 3 branches différentes et des persos avec des rôles clairement pré-définis, mais suffisamment addictif pour motiver d'autant que le levelling est équilibrée de façon à toujours progresser sans avoir à répéter des combats pour s'entraîner dans une même zone. L'aventure ne dure qu'une douzaine d'heures mais en contrepartie profite d'un excellent rythme. Les phases d'énigmes et d'adresse qui la ponctuent sont simples mais rafraîchissantes.
Une aventure emprunte de poésie pour contempler et avec un gameplay dynamique pour ne pas s'ennuyer, Child of Light remplit ses promesses, il n'en devient pas un JRPG culte ou un chef d’œuvre mais une belle aventure qui se vit avec plaisir et sans prise de tête, j'ai hésité entre 7 et 8, bien qu'il ne m'a déçu sur aucun point, ce qui est très appréciable, son modeste contenu pour un JRPG me pousse finalement à limiter la note à 7 mais je le valorise avec un petit cœur vu la qualité.