Je suis arrivé quelques années après la guerre. Il faut dire que l'offre gratuite sur Steam, ainsi que la relative bonne interprétation du jeu, m'ont aidé à faire ce choix. Le but était simple : me divertir un peu lors de mes pauses, quand j'ai envie de varier les longs RPG. Hélas, très vite, le divertissement s'est transformé en ennui.
Le concept de Chivalry s'avère jouissif : on incarne un chevalier gueulard et, une lourde épée entre ses mains gantée, on gambade allègrement sur des champs, villages et châteaux afin de massacrer nos ennemis qui expectorent eux aussi des hurlements. Exit les FPS, l'idée était de nous plonger dans des conflits médiévaux ultraviolents, dans un jeu en équipe où la coopération est censé nous apporter la victoire.
Passé le stade de la découverte, l'ennui s'installe, voire la frustration. Cette sensation provient de la terrible répétitivité du jeu, alors que des ajouts substantiels s'étaient greffés depuis sa création. Les différents modes de jeux ou chevaliers jouables ne renouvellent guère l'expérience : toutes les parties se ressemblent affreusement. Le plaisir se dissipe aussitôt que l'on s'aperçoit des possibilités limitées du jeu. Chivalry semble assumer cet aspect, car après tout, le but est de s'améliorer, n'est-ce pas ? Un jeu compétitif et fun, prétendument original, défiant toute concurrence. En réalité, il ne se révèle pas original.
Certains jeux souffrent d'une communauté déplorable, et celui-ci n'échappe malheureusement pas à la règle. Quand le chat n'est pas surchargé d'invectives, les joueurs agissent n'importe comment dans le jeu, si bien qu'un mort sur trois est causé par un allié. Cela dit, c'est assez compréhensible, tellement on se retrouve resserré dans plusieurs maps. Ces mêmes gens viennent alors s'énerver et abuser des demandes de ban, eux-mêmes hargneux de mourir sans cesse.
De plus, comment un jeu peut-il se prétendre compétitif lorsque le sérieux a abandonné tout joueur ? Tous les modes de jeu ne consistent pas à se ruer sur son adversaire et à le décapiter sauvagement, parfois, il faut remplir des objectifs. Objectifs passant par-dessus la tête de la plupart des joueurs, préférant s'élancer claviers en main pour récolter le maximum de kills possibles afin de péter le score, qui, paradoxalement, n'est jamais très glorieux. On se retrouve donc souvent à cinq contre un même adversaire, et plusieurs se voient lacérés par une faucheuse trop longue. Je m'amuse mieux avec les bots... C'est quand même malheureux !
Ajoutons à ce triste constat des graphismes déjà désuets, une interface hasardeuse (pourquoi certains objectifs sont indiqués en anglais et d'autre en français), des ralentissements incompréhensibles, et on obtient un jeu aussi périmé qu'un yaourt. Sa différence par rapport aux FPS a beaucoup contribué à son succès de l'époque, mais aujourd'hui, son intérêt est assez nul, du moins pour ceux n'adhérant plus au genre. Il n'est pas un mauvais jeu, j'ai passé quelques moments sympathiques dessus, mais il a été conçu pour fonctionner sur le court terme, et j'ai échoué à le faire revivre.