D'ors et déjà cette cinquième déclinaison de Civilization part avec un atout certain : elle ose bousculer la recette habituelle de la série, au risque de se rater et de brusquer les fans. Avec une réussite certaine en ce qui concerne les combats. En adoptant les hexagones, en interdisant l'empilement des unités et en retenant une approche de wargame classique le système est devenu plus lisible, plus léger et plus intéressant. Une vraie réussite. J'ai également beaucoup apprécié le nouveau système social, plus souple que celui retenu habituellement dans les Civilizations et qui se rapproche (un peu) de celui de l'excellent Alpha Centauri. J'ai par contre été nettement moins convaincu par les cités états dont l'intérêt me paraît discutable et qui alourdissent considérablement la partie. Par ailleurs je déplore la mauvaise habitude prise de sortir un jeu de base très allégé pour pouvoir vendre ensuite des DLC. L'absence de l'espionnage est particulièrement regrettable. Enfin pour ce qui est des gros défauts : l'IA, habituellement déplorable, est ici vraiment catastrophique et incapable de la moindre cohérence. Et le jeu est quand même un peu trop bogué et souffre d'une lourdeur conséquente à partir des cartes de taille standard. Comme d'habitude j'attends après les premières extensions pour venir combler les manques flagrants. Une cuvée expérimentale, un peu bancale, mais éminemment sympathique. En réseau les plus gros défauts disparaissent et le jeu est vraiment excellent.
Je profite de cette critique tardive du jeu de base et du recul qui en découle pour signaler qu'avec ses deux extensions, qui enrichissent considérablement le jeu et comblent une grande partie de ses lacunes, Civilization V devient un vrai monstre - digne héritier de la série - seule l'IA restant malheureusement à la traîne (elle peine toujours à exploiter convenablement le système de combat et se montre particulièrement lacunaire dans la partie navale). Le jeu complet qui en résulte me semble valoir un gros 9/10.