Pourquoi s'acharne-t-on à vivre malgré les difficultés, les obstacles, la souffrance, l'ennui ? Ne serait-il pas plus simple d'en finir au plus vite, de retourner vers le néant où se trouve la seule petite lueur salvatrice ? Et pourtant nous continuons d'avancer, vers un avenir toujours plus incertain, toujours plus désespéré, qui ne laisse que peu de place à un éventuel grand retournement de tribun- situation qui ferait tomber tous les dés du destin sur la face 6 en même temps. Privés de tout espoir, nous continuons notre marche, moins dans l'attente d'un changement que parce que, comme le disait un ami génocidaire, c'est l'histoire qu'on a nous-mêmes commencé. En sachant pertinemment qu'au bout du chemin, ça n'en aura sûrement pas valu la peine.
Clannad c'est un peu ça, un vn boring qui ne décolle jamais vraiment, mais qu'on suit jusqu’à la fin sans jamais vraiment savoir pourquoi. Peut-être est-ce dû à ses rares pics d’émotion, éphémères et forcés à coup de Roaring Tides, mais bien présents malgré tout ? Ou simplement ses personnages auxquels on s'attache, en maudissant le syndrome de Stockholm.
Comme dans la vie, je me suis accroché, surmontant l'ennui pour profiter des quelques sursauts d'adrénaline et de beauté que l'histoire avait à m'offrir, telle la seconde moitié d'After Story qui met fin à un développement intéressant et présente beaucoup de scènes touchantes.
Pourtant, Clannad décide de balayer ce qu'il abordait bien jusque là pour remplacer ses thématiques par un Higurashi du pauvre et lorsqu'on regarde en arrière une fois l'histoire terminée, une question subsiste : "Pourquoi la mort ?"
Clannad ne réussissant pas à répondre à cette interrogation ma foi fort profonde, je me permet de lui mettre une note inférieure à 6/10 mais supérieure à 4,5/20 pour l'effort.
L'existence humaine pourra-t-elle se placer au dessus de cette fourchette ? Only God knows. Une fois arrivé au terme de l’aventure, muni d'une retraite aussi maigre que notre état de santé, maintenu artificiellement en vie depuis 10 ans, peut-être qu'on se dira simplement : "C'était chiant mais battler il était rigolo ce con, un solide 6/10."