Command & Conquer. Command And Conquer, j’ai jamais su comment on l’écrivait vraiment. Mais cela ne change pas grand-chose à la résultante organisation des procédés technico-génitaux notamment en plein cursus étoilé, voire étiolé.
Commander et conquérir. Le rêve de tout homme qui se respecte. Commander déjà. Des pizzas, des femmes, des hommes, une armée, des maliens et des coréens, rien de tel. Conquérir, ensuite. Les toilettes, un corps nu, des territoires, le Mali et la Corée. Et, très important dans le titre. A partir de ces informations, on peut aisément déduire que ce jeu permet de commander ET de conquérir, avec une grâce certaine lorsqu’on connaît le milieu plutôt privilégié de la stratégie. Mais entrons dans le vif du sujet de ce premier opus d’une série qui continue encore aujourd’hui, ce qui n’est pas pour déplaire aux fans. Moi perso, je m’en tape. Non, sérieux, on avait dit. Intitulé «Conflit du Tibérium», le jeu vous plongera au cœur d’une Guerre Mondiale (rien que ça), à cause d’une météorite tombée en Italie près du fleuve Tibre. Sauf que cette météorite n’a rien d’ordinaire. Non, Kal-El n’en est pas sorti et n’a pas sauvé le monde en bouffant des yeux Teri Hatcher. Mais ce gros caillou libère une substance radioactive inconnue baptisée alors Tibérium. Son utilisation s’avère cruciale puisqu’elle permet de récupérer minéraux et nutriments pour en faire du cristal.
Sûrement pas aNodin
Les premiers à flairer le bon coup sont ceux de la Confrérie du Nod. Ils investissent considérablement et parviennent à bien extraire et récolter les cristaux de Tibérium, contrôlant rapidement la moitié du marché, et utilisent l’argent récoltée des ventes pour monter une armée de plus en plus impressionnante dans le monde entier, dirigée par le mystérieux Kane, que vous retrouverez notamment dans Alerte Rouge, probablement le meilleur de la série. Une fois la panique créée dans le monde par l’armée de Kane, les Nations Unies se réveillent (déjà?) et mettent le GDI (Global Defense Initiative) en jeu, pour stopper tout ça et calmer ce conflit mondial qui commence. Pour résumer, deux campagnes s’offrent à vous: les gentils du GDI, dirigé par Mark Kamison Sheppard, avec des sauvetages de scientifiques, de la défense de territoire contre les assauts ennemis, ou alors les méchants du Nod, avec pour missions de chasser le GDI partout où il se trouve, sous les directives de Seth, bras droit de Kane, en utilisant moyens réglos ou pas pour y parvenir.
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La manière de jouer à ce Command & Conquer est typique de ce que l’ont peut voir chez la concurrence à l’époque, comme Age of Empires de Microsoft ou Warcraft II. Il faut construire une base, récolter des ressources, puis produire bâtiments et soldats pour ensuite partir à l’attaque. La base principale est un véhicule qui se déploie pour se transformer en bâtiment, ce qui vous permet de placer votre QG où vous le voulez, en adéquation avec l’environnement. Le conflit du Tibérium porte bien son nom puisque les véhicules que vous enverrez récolter des cristaux pourront se faire attaquer, être détruits et votre adversaire ira se le récupérer tout seul. Les collecteurs ne sont pas armés, ainsi, lorsque un des vôtre croisera un collecteur ennemi, vous ne pourrez rien lui faire, juste le voir faire le même devoir que vous. Ainsi, accompagnez vos collecteurs de quelques unités pour le couvrir et parer toute attaque adverse efficacement. Vos collecteurs sont votre principale préoccupation pour le développement de votre base, ils vous ramènent les cristaux dans des raffineries ou silos. Evidemment, plus vous construisez, plus vous avez des unités et bâtiments spécifiques à disposition. Comme moyens de défense, vous passez donc de sacs de sable ou barbelés à des tours équipées de mitrailleuses ou canon jusqu’à l’Obélisque de lumière du Nod, quasi indestructible et offrant une défense à 360° dans un large champ de vision. Unité à pied importante car utilisée dans plusieurs missions, c’est l’ingénieur. Il est inoffensif armé de son pistolet mais bien escorté, il peut pénétrer un bâtiment ennemi et le rendre sous votre contrôle en peu de temps, voire le détruire si vous le lui ordonnez. Les scientifiques sont lents, craintifs, vulnérables mais cet atout unique les rend utile.
Conquer
Pour parfaire la logique de développement et de jeu, en contrepartie de la superbe défense que possède le Nod (qui pourtant attaque le plus souvent), le GDI possède des unités dans l’ensemble plus lourdes et plus efficaces, mais plus chères et plus longues à produire. Autant vous le dire, lorsque vous lancez une offensive avec une armée complète en incarnant le GDI, vous perdez rarement, voire jamais. Par exemple, un tank moyen ou un très lourd est plus puissant que n’importe quel véhicule du Nod en un contre un. Vous en placez près d’une zone de récolte, vous êtes tranquille un bon bout de temps. L’ensemble des véhicules du GDI, que ce soit des véhicules de reconnaissances, hélicoptères, navires est plus redoutable que le Nod. Le Nod en revanche, qui est moins puissant, comble par ses unités rapides, peu chères et qui privilégient le camouflage. Leur unité de reconnaissance est une moto assez rapide, leurs véhicules sont au final plus rapides et peuvent vous porter un coup fatal de par leur nombre.
Contrairement à la concurrence comme par exemple Total Annihilation, C&C se distingue par sa diversité de missions. Il ne faut pas dans tous les cas détruire toute vie adverse pour gagner. Parfois, il s’agit de destruction partielle, mais aussi de défense de points importants. Des objectifs secondaires permettent des bonus comme du tir aérien.
J’ai des i dans le mot Tibérium
En jeu, qu’est-ce ça donne alors? C’est dans l’ensemble plutôt fluide, dynamique, rapide, parfois trop. L’ennemi ne vous fera pas de cadeaux et on fera vite son choix entre GDI ou Nod selon sa manière de jouer. Les campagnes sont assez longues, avec une issue plutôt sympathique, quel que soit le camp. Graphiquement, c’est plutôt ancien aujourd’hui mais ça rappelle Warcraft II ou d’autres STR du moment, à savoir 1995. Entre les missions, vos briefings et objectifs vous seront transmis par vos chefs, que vous verrez parler dans des vidéos, un peu comme dans Myst. C’est rigolo, Kane ressemble d’ailleurs à Fabien Barthez, mais en méchant. A noter que la version PC, étalée sur plusieurs CD à l'époque, contient un mode multijoueur avec possibilité de se mettre sur la tronche à 4 joueurs en LAN et à 2 en ligne.
Ce premier volet d’une longue série est l’un des meilleurs et il apporte les bases d’un succès assuré pour les suivants. Un gameplay simple et similaire aux autres STR, mais des objectifs et un univers inédit qui séduit, il suffit d’aimer un peu le futuriste. Il pêche cependant par une certaine répétitivité ainsi que des graphismes un peu faiblards pour l'époque, sans oublier le doublage plutôt moyen.