Que les choses soient mises dans leur contexte : je n'ai fait le jeu pour la première fois que très récemment, ayant la vingtaine bien passée. Son sort aurait peut-être été différent si j'y avais joué adolescent.
Conker's Bad Fur Day ne manquait pas d'argument pour me séduire : un jeu étiqueté Rare et donc l'espoir de jouer à un jeu de plateforme 3D bien rôdé, une réalisation qui m'a toujours semblé impeccable et la promesse d'un humour adulte. Pourtant, le jeu s'est vite révélé décevant, avant de sombrer dans les abysses de la pénibilité.
A l'image des productions passées de Rare, le jeu est généreux. Il veut toucher à tout, du plateformer 3D, au TPS, en passant par le FPS et en finissant sur le jeu de course. Le problème étant que cette générosité se fait en dépit de la qualité des activités proposées.
Chacun des domaines explorés semblent être fait par dessus la jambe : la partie plateformer 3D est très peu inspirée d'un point de vue level-design (du moins pour un jeu succédant à Banjo Kazooie); le TPS est affolant de rigidité; le FPS inintéressant au possible et le jeu de course passable, tout au plus.
Et quid de cet humour qui ressemble d'avantage à celui d'un adolescent qui, par révolte contre la nomenclature parentale, va ériger les mots "bite, couille, cul, putain, pute" comme piliers fondateurs de la comédie. C'est certes contrastant avec l'image ultra-policée de Nintendo, mais ça ne semble jamais dépasser le postulat "c'est rigolo parce qu'il dit bite sur une console Nintendo" (en plus d'être particulièrement pénible pour un adulte).
Quant aux clins d'oeil "très subtils", ils semblent vouloir justifier des phases de gameplay. Comme si en amont du jeu, avait été établie une liste de références à imbriquer impérativement dans le produit final, sur lesquelles on aurait collé tant bien que mal des mécaniques de jeu mal-branlées.