Grossièretés + clins d'oeil = génie ?
Banjo-Kazooie, j'en garde un super souvenir : deux héros attachants, de la plate-forme inventive, un univers mignon comme tout... En revanche, j'étais passé à côté de Bad Fur Day, des mêmes développeurs. S'il s'agit encore d'un platformer tout coloré, le ton n'est plus du tout le même : grossièretés à la pelle, blagues scatophiles, effets sanguinolents, sans oublier Conker lui-même, un écureuil cupide et passablement alcoolique.
Franchement, sortir un tel jeu sur la prude Nintendo 64, fallait oser. J'ai beau applaudir l'intention à deux mains, je n'ai pas accroché à l'humour du jeu, à quelques exceptions près (le fameux monstre en caca m'a fait poiler, ouais). Et le doublage intégral des dialogues, ça claque, sauf qu'ils retombent à plat la plupart du temps. Les sourires se font rares et on regrette de ne pas pouvoir accélérer les (trop ?) nombreux échanges verbaux.
Truffé de références cinématographiques et vidéo-ludiques un peu lourdingues, Bad Fur Day ressemble parfois à un empilement de scénettes sans queue ni tête : affrontement dans une arène préhistorique, éclatage de zombies dans un cimetière, débarquement à la soldat Ryan... On pourra me rétorquer que c'est ce qui fait la richesse du jeu : c'est pas faux (quelques séquences mémorables, chouettes bosses...), m'enfin ça évite aussi d'avoir à bâtir un monde cohérent.
Finalement, j'ai bouclé l'aventure sans déplaisir. Il est juste dommage que les multiples trouvailles de gameplay baignent dans un univers bordélique saturé de références et sans véritable identité, mis à part son humour très inégal.