Elle avait raison ma grand-mère en répétant régulièrement ces mots. Le mieux étant l'ennemi du bien, que peut donc valoir cette tentative d'améliorer un jeu bien mieux que bien ? Rappelez-vous le très mignon, très brutal, très pixelisé "Papers, Please", sorti en 2013 (dont, tiens, comme par hasard, voici ma critique.), parce que l'idée est la même. Exactement, la même, même.
Nous revoilà donc douanier dans une République un peu dictature, tout droit sortie d'une Europe de l'Est pré-chute d'un mur qui n'aurait pas vraiment existé. Et il y a une révolution qui gronde, et les partisans de la Révolution se multiplient, et patati, et patata, déjà vu, déjà vu, déjà vu...
Des fois, ça marche, des fois, ça marche pas. Tout, dans le game play ultra minimaliste de "Papers, please" donnait envie de se passionner pour ce beau métier de garde-frontière. De comprendre et découvrir les mécanismes du jeu, plein de petites trouvailles, de mots glissés dans les portes-feuilles, les diamants, les petites tranches de vie qui nous tombent entre les mains.
Dans Contraband Police, les développeurs ont tout vu en plus grand : de la 3D, des évolutions de carrières, une équipe, un monde ouvert, des bagnoles, des armes, des prisonniers, des trafiquants à arrêter, des voitures à désosser, des courses poursuites, alors ça devrait être carrément plus cool mais non ; tout est bizarrement figé, à l'image de cette interface graphique inamovible et mal organisée. Le scénario même, se contente d'un pauvre arbre dont les branches, par paires, s'offrent grossièrement à nous. C'est dommage quand même.
Alors il reste bien quelques amusements, mais finalement, j'ai surtout envie d'acheter Papers, please et d'y rejouer quelques dix ans après.