Ce serait réducteur, mais oui, commençons comme ça : les Itadaki Street de leurs petits noms originaux, sont les Monopoly du jeu vidéo. Apparu comme un mini-jeu dans Dragon Quest III avant d’avoir son premier jeu, Itadaki Street fait partie de ces jeux de plateau dont on a peu d’équivalent par chez nous, le lointain cousin Mario Party mis à part. D’ailleurs, Course à la fortune est le premier de la série à sortir en Europe.


Tout comme la version DS en 2007, celle-ci croise les univers de Mario et de Dragon Quest. Une recette bien étrange, mais peu surprenante. Le jeu mélangerait les univers de Games of Thrones et de My little pony, vous n’y feriez probablement même pas attention. Parce que vous êtes une saloperie d’agent immobilier croisé boursicoteur et que le nerf de la guerre, c’est l’argent.


Voici quatre jeunes loups, peut-être un vénal plombier, un obscur sauveur de la Terre, une princesse facilement enlevée et vous, jeune joueur incarné dans un Mii aux dents blanches, pour l’instant, mais longues. Votre terrain de jeu est à choisir parmi une large sélection. Une planète sphérique à casquette et moustache ou un château de seigneur à parcourir avec un dé et dont les terrains sont à acheter. Une fois en votre possession, les adversaires qui tomberont dessus devront vous payer une petite somme. Si vous tombez dessus, vous pouvez augmenter la valeur immobilière de n’importe quel terrain vous appartenant. En ramassant les quatre couleurs puis en revenant à la banque, vous récupérez un salaire. Selon chaque terrain, la configuration n’est évidemment pas la même et certaines cases diffèrent. La partie s’arrête une fois le montant des biens demandé atteint.


A partir de ce socle basique, deux modes de jeu complémentaires vous sont proposés. Le mode standard propose des règles « simplifiées ». Ici, l’intérêt principal est d’obtenir plusieurs terrains côte à côte afin d’augmenter leurs valeurs. Le mode est plus simple, idéal pour faire débuter d’autres personnes, mais le nerf de la guerre est dans celui qui suit.


Le mode « classique » est celui qui vous salit à la fin de chaque une partie. C’est le mode historique de la série. Posséder plusieurs terrains vous avantage, tant qu’ils sont dans le même quartier. Toute la différence est, qu’en passant par la banque, vous pouvez –et devriez- acheter des actions correspondant à tel quartier. Si d’autres personnes rachètent des actions du même voisinage, la valeur des vôtres augmente. Pareil si vous augmentez la valeur immobilière d’un terrain du quartier. Et en plus, quand quelqu’un s’arrête sur la case, celui qui possède des actions du quartier reçoit des dividendes. En résumé, d’autres personnes peuvent se faire de l’argent sur des cases qui ne leur appartiennent pas. Diabolique.


Alors on flambe, mais pas trop. On investit, l’œil toujours méfiant sur son voisin. On prend des décisions difficiles la sueur au front entre investir dans un quartier où on possède des terrains ou préférer le faire dans un voisinage adverse, en espérant profiter de ses investissements. C’est retors, plein de fourberies, et on joue avec un compte en banque proche du zéro : en cas de coups durs, on peut toujours revendre quelques actions qui auraient pris de la valeur. Mais pas trop, sinon le cours à la baisse va nous emporter avec lui… Oui, on spécule, l’âme pervertie mais les billets verts plein les yeux.


Contrairement à un Mario Party, jouer solo n’est pas inintéressant car on suit de près ce que fait chaque adversaire. Cependant, l’IA étant ce qu’elle est, et les possibilités du jeu étant ce qu’elles sont, le potentiel du jeu en multi est énorme. Je dis ça, je suppute, mes amis sont tous morts. Et vu que le jeu en ligne a été coupé, difficile d’aller vider les poches d’autres adversaires. Mais ça a l’air énorme. A condition toutefois d’avoir du temps. Ne comptez pas moins d’une heure pour chaque partie. Et beaucoup de patience. En plus de certains coups de fourbes de vos amis, la malchance des lancers de dés peut avoir raison de vous. Votre destination dépend du dé, et l’arrivée peut tout aussi bien être bénéfique que catastrophique.


Le jeu peut donc être cruel, voire injuste, malgré le mignon des univers choisis. Ou peut-être que ce bel enrobage permet de diminuer le côté vicieux des décisions à prendre. Course à la fortune porte bien son nom. Chaque tour est une course en avant, entre planifications et coups du hasard, pour empocher une fortune bien méritée, à la sueur de nos investissements.


Diabolique, je vous dis.

SimplySmackkk
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le 27 févr. 2019

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