Je constate avec une lègère pointe d'amertume que Crash Bandicoot 2 est un peu considéré comme le "parent pauvre" de la trilogie sur PS1. Il n'a en effet (et forcément) pas l'aura de la nouveauté de Crash Bandicoot 1, ni le fun et la diversité de Crash Bandicoot 3. On parle aussi à ma grande surprise du manque d'originalité de cet opus et d'une difficulté en baisse par rapport à son prédécesseur, ce que je réfute en bloc. Crash Bandicoot 2 pose en fait les bases de ce que sera Crash Bandicoot 3, tout en restant (un peu trop?) fidèle à son modèle, bref, il remplit parfaitement son rôle d'épisode de "transition".
Mais commençons par les points qui fâchent. "Le jeu est plus fastoche" : alors oui, mais en fait non. La quête du 100 % est en effet plus simple, puisqu'on n'est plus obligé de détruire toutes les caisses d'un niveau en une vie pour acquérir son diamant. En revanche, Crash ayant gagné de nouveaux mouvements, le level design et le bestiaire se sont adaptés en conséquence, la difficulté y est plus ou moins équivalente. De plus, les niveaux sont globalement plus longs, les plus longs d'ailleurs, de la trilogie. Après, il est vrai que le jeu regorge peut-être un peu trop de masques Aku-Aku et de caisses de vie, ce qui peut expliquer cette réputation de jeu "facile"…
L'autre "bémol" concerne le manque de diversité des environnements, qui en plus ne tranchent pas assez d'avec le premier épisode. Là, je suis malheureusement on ne peut plus d'accord, on alterne bien trop souvent entre cinq décors principaux plus ou moins déjà vus (jungle, rivière, glace, égoûts, temples), et seules les phases spatiales semblent véritablement inédites. Encore une fois, c'est principalement le bestiaire et le level design qui apportent cette variété, avec entre autres les phases en véhicules (jet-ski, jetpack), de suspension aux grillages, ou encore les passages sous terre…
Cette seule véritable déception (pour moi) est toutefois largement compensée par un gameplay enfin abouti. En plus des mouvements présents dans Crash 1 (sauter et tournoyer), Crash peut désormais ramper, faire une glissade ou encore un plaquage. Mais surtout, il peut combiner ces mouvements lorsque la situation l'exige : le combo avant, O, X, carré permet par exemple de sauter très loin, tandis que O, X, O permet d'atteindre les caisses les plus hautes. De même, il faut maintenant observer un minimum l'ennemi avant de l'affronter, un plaquage sur un opposant recouvert de piques n'étant pas la plus lumineuse des idées… Citons enfin pour conclure sur la jouabilité l'apparition de deux nouvelles caisses : la caisse nitro (et l'interrupteur verdâtre qui va avec), à ne pas effleurer de trop près sous peine de nous exploser à la tronche, et la caisse verrouillée, seulement destructible par un plaquage.
L'autre aspect qui joue aussi en faveur de Crash 2…ben c'est justement son aspect. Il suffit de jouer aux deux opus l'un à la suite de l'autre pour constater un très net progrès, notamment les abords du décor bien plus détaillés. Le level design est aussi mieux étudié, avec par exemple les phases en vue 2D directement intégrées aux niveaux "toutentouadés", jouant ainsi avec notre perception. Notons également un bestiaire acquérant enfin un peu de personnalité… Mais le must reste la maîtrise technique, avec le reflet de Crash dans la glace des niveaux enneigés ou encore la simulation inédite et réaliste de la boue, sans aucun problème de collision (alors que Nintendo se vantait à l'époque que seule la N64 avait les capacités suffisantes pour réaliser cet "exploit").
Même le scénar' n'est pas trop mal foutu pour un jeu de plateforme, avec un Cortex tentant de convaincre un Crash bien naïf de sa rédemption, requérant son aide pour dénicher des cristaux sensés empêcher une menace venue de l'espace de détruire notre bonne vieille planète bleue… Mais tu sais Cortex, on te voit venir à des kilomètres, et t'es juste un peu grillé par le sous-titre du jeu…
Ainsi donc, Crash Bandicoot 2 remplit parfaitement le cahier des charges naturellement imposé à une suite. Il corrige les principaux défauts de son aïeul (difficulté en dents de scie, système de sauvegarde pourrave, panoplie de mouvements rachitique), et pose les bases solides de ce qui fera de Crash Bandicoot 3 l'apothéose et la fin de la série. Oui messieurs-dames, la FIN de la série. Après tout, pour certains, Star Wars et Indiana Jones sont des trilogies…pourquoi ne pourrait-il pas en être de même pour l'épopée de notre marsupial favori ?
EN BONUS, VOICI QUELQUES CHEAT CODES :
Rebattre les Boss : Allez au centre de la Warp Room du Boss concerné, puis maintenez L1 + R1 + L2 + R2 + Triangle et appuyez sur Haut.
10 vies en plus : Dans la seconde Warp Room, sautez 10 fois sur Polar (l'ourson présent dans la salle).
Autre Masque : Quand Crash apparaît au début du niveau, tapez Haut + Rond pour qu'il disparaisse. A sa réapparition, il sera équipé d'un autre masque.
Niveau 26 : Accessible à partir du niveau 15. Très simple à réaliser, il suffit, une fois arrivé au bout du niveau, de revenir sur ses pas et rejoindre Polar...
Niveau 27 : Accessible à partir du niveau 16. Une fois tombé dans le trou pour accéder à l'étage inférieur, revenez vers la caméra pour tomber dans un second trou. Il suffit ensuite de terminer cette nouvelle portion du niveau.