Crash Bandicoot 4: It's About Time
7.2
Crash Bandicoot 4: It's About Time

Jeu de Toys For Bob et Activision (2020PlayStation 5)

(Encarts originellement publiés le 12 mars 2021 sur Gamekult.com)


Version PS5 / Xbox Series X

Vous ne pouviez pas y échapper, et nous non plus : comme beaucoup de titres d’éditeurs tiers sortis l’année dernière juste avant l’arrivée des consoles de nouvelle génération, Crash Bandicoot 4 se voit désormais récompensé d’une version next gen qui apporte son lot d’améliorations graphiques et techniques, disponible gratuitement pour tous les possesseurs des éditions PS4 et Xbox One du jeu. Il est donc désormais grand temps de faire un tour d’horizon de ce que propose cette nouvelle mouture optimisée pour la PS5 et les Xbox Series, et qui a pour ambition de faire tourner le jeu dans un rendu en 4K natif à 60 images par seconde.


Tout d’abord, le gros coup de pouce côté affichage (calé jusque-là sur une résolution dynamique visant le 1080p) permet d’avoir un rendu global beaucoup plus fin que celui des versions PS4 et Xbox One. Conséquence la plus immédiatement évidente : le niveau de détails du pelage des protagonistes grimpe de plusieurs crans d’un coup. D’ailleurs, on ne constate aucun compromis sur la qualité des textures et modèles 3D, que ce soit sur les personnages ou les décors, qui fourmillent de détails d’autant plus visibles que le jeu n’hésite pas à dévoiler ses jolis panoramas à l’entrée de certains niveaux.


Plus subtils et plus maîtrisés que sur les autres versions du jeu, les éclairages permettent de mieux apprécier les environnements, de faire ressortir leurs différents éléments, et la direction artistique du jeu en ressort grandie. Les effets visuels ont aussi largement bénéficié de la puissance des nouvelles machines - les reflets (flaques d’eau, glaces et autres surfaces réfléchissantes) dès le premier niveau, les particules volantes - tandis que de nombreux éléments dynamiques sont également plus visibles. Qu’il s’agisse des éclairages (flammes, courant électrique, ampoules) qui ajoutent un cachet visuel non-négligeable en ajoutant de la couleur aux différents niveaux, ou tout simplement des petites animations d’éléments de décors qui resplendissent d’autant mieux.


Mais trêve de superlatifs, quelques petites lacunes viennent tout de même noircir un peu ce tableau idéal : si le jeu propose un framerate constant à 60 images par seconde, certaines cinématiques sont malheureusement pré-rendues à 30 fps, et certaines animations au sein du décor - les flammes par exemple - souffrent du même problème. Cela dit, ce dernier peut être corrigé en conserveant le motion blur dans les menus du jeu, qui ne proposent d’ailleurs toujours pas de choix de mode de rendu (entre Performance et Fidélité). Rien de majeur cependant, le rendu global du jeu étant déjà très satisfaisant en l’état, même si certains joueurs bien équipés auraient peut-être apprécié de pouvoir jouer en 120 Hz.


Côté confort de jeu, il faut compter environ cinq à dix secondes pour charger ou recharger un niveau (le côté die and retry du jeu est important lorsqu’on souhaite atteindre le 100% et souffrir en conséquence). Une amélioration sensible face à la bonne vingtaine de secondes de chargement de la génération précédente. De même, le poids du jeu a eu droit à un petit régime sur cette nouvelle version, puisqu’il ne pèse qu’environ 20 Go sur PS5 et 30 Go sur Xbox Series (contre 45 Go sur PS4 et Xbox One). Là encore, un effort appréciable quand on sait que les capacités de stockage des nouvelles machines laissent encore à désirer.


Enfin, sachez que le retour haptique et les gâchettes adaptatives de la manette DualSense de la PS5 sont évidemment de la partie ici. Au programme, vibrations affinées et résistance des boutons de tranche lorsqu’on utilise les capacités spéciales des personnages secondaires (grappin de Tawna, aspirateur de Dingodile) et sur certains véhicules dotés d’une touche d’accélération. Aussi présents que dans Astro’s Playroom, ces petits plus ont fort heureusement été ajoutés avec parcimonie pour éviter d’être trop distrayants lors des phases de plate-forme assez ardues de certains niveaux. Pour finir, le jeu est également doté d’une fonctionnalité cross-save qui vous permet de transférer votre sauvegarde PS4 / Xbox One vers votre version PS5 / Xbox Series par le biais du menu principal du jeu : ce transfert ne vous débloquera toutefois qu’une partie des Succès et Trophées déjà acquis.


Quoi qu’il en soit, voici une version next gen vraiment convaincante, qui sublime le jeu d’origine en dépit de menus grains de sable dans la machine. On aurait apprécié par exemple des temps de chargement quasi-instantanés pour parfaire le tableau, mais difficile de nier que les défauts visuels et techniques qui posaient problème jusqu’ici ont quasiment tous disparu. A tel point que cette édition boostée aura donné à votre serviteur l’envie de se replonger quelques heures dans ce quatrième volet, afin de s’approcher un peu plus du sacro-saint 100% - et ce malgré les nombreux griefs qu’il lui reproche encore.


Version Switch

A l’instar de la Crash Bandicoot N’Sane Trilogy, la version Switch de Crash Bandicoot 4 débarque quelques mois après sa sortie initiale sur PS4 et Xbox One, ce qui a libéré suffisamment de temps et d’attention chez ses développeurs pour leur permettre de produire un portage correct sur la portable de Nintendo. Si le premier contact avec cette version a démarré de façon un peu cahoteuse (les animations de logos d’entrée d’Activision et Toys for Bob ont visiblement voulu faire dans la sobriété en “oubliant” de mettre le son et en faisant ramer les vidéos), nos inquiétudes ont vite été apaisées en lançant une nouvelle partie. Même s’il faudra s’habituer à sauter avec la touche B (tout en confirmant avec la touche A dans les menus), le jeu tourne, comme la majorité des titres multiplateformes portés sur Switch, en 576p en nomade et 720p en docké, et vise les 30 images par seconde.


Bien évidemment, les joueurs des versions PS4 et Xbox One constateront assez rapidement que Toys for Bob a dû faire de nombreuses concessions graphiques pour cette adaptation sur Switch : outre la résolution et la fluidité de l’image qui prennent donc un coup dans l’aile, il y a un côté un peu flou sur le rendu global du jeu qui peut s’avérer assez désagréable lorsqu’on y joue en mode docké. On constate également que l’aliasing est un peu plus visible que sur les machines de Sony et Microsoft. Un léger mal de tête peut alors pointer le bout de son nez au bout de quelques heures de jeu (à la manière des jeux 128-bit sur écran cathodique), mais rien de bien nouveau sous le soleil de ce côté-là non plus lorsqu’on compare aux autres portages Switch. A noter cependant que jouer à Crash Bandicoot 4 en nomade permet d’obtenir un framerate plus stable qu’en docké, ce dernier mode souffrant, lui, de quelques légères baisses de fluidité, notamment lorsque des jets de flammes apparaissent à l’écran. De plus, le motion blur, présent sur les autres versions du jeu, manque malheureusement à l’appel ici, alors qu’il aurait pu servir à compenser légèrement ces quelques écueils.


Mais là où la différence est un peu plus notable, c’est dans le domaine des effets visuels (comme les reflets sur l’eau), rabotés au minimum : ce n’est pas forcément un mal, puisque cela renforce le côté cartoon du titre, mais les yeux les plus aguerris noteront que l’éclairage des niveaux manque aussi de subtilité par moments, et rend les éléments du décors moins distincts. Ce qui peut évidemment poser problème en termes de lisibilité et de perspective lors de certains sauts. En plus de cet aspect “carton-pâte” donné aux textures, certaines d’entre elles peuvent paraître un peu floues, lors de certaines cinématiques par exemple, quand la caméra tente un zoom un peu trop serré sur des personnages ou des éléments de décors. Enfin, il peut arriver que quelques rares éléments de décors apparaissent soudainement (nuages de brouillard, ombres), mais au final, ces derniers restent aussi animés que sur les versions précédemment sorties du jeu : il n’y a donc pas eu de concessions à ce niveau-là, à l’inverse de l’adaptation Switch de Crash Team Racing : Nitro-Fueled.


Au bout du compte, on a là affaire à un portage assez propre, puisqu’il ne souffre pas non-plus d’une mauvaise compression audio et que les temps de chargement sont compris entre 20 et 30 secondes à chaque fois : deux points qui sont sensiblement équivalents aux versions PS4 et Xbox One du jeu. D’autant plus remarquable que le jeu tient étonnamment sur 10 Go environ (alors qu’il en pesait 45 chez les autres consoles de la même génération).

Ratchetlombax
7
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le 21 nov. 2022

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