Honnêtement, Final Fantasy VII ne m'a jamais vraiment emballé plus que ça.
[#Fou! #Ignorant! #Préparezlebûcher!]
Attention, je n'ai pas dit qu'il était mauvais, loin de là. Comment pourrait-il l'être, sachant qu'il reprend les bases du gameplay de son prédécesseur, le fantastique Final Fantasy VI. Certes, les héros n'avaient plus de gameplay spécifique (Sabin se jouait "à la Street Fighter", Cyan sur le timing, Celes en contre-attaque…), mais le système de matéria était une jolie évolution de celui des espers à équiper pour se renforcer magiquement. Et puis il y avait toutes ces quêtes annexes, et notamment le sympathique Gold Saucer…
Mais à côté de cela, il y avait un scénario moyen, qui pourtant démarrait plutôt bien. Et des persos fades et clichés, avec entre autres un héros amnésique qui se prend pour un autre (double combo), un chat, un vampire, des boobies, Cobra, et un fils à sa maman souhaitant (en gros) devenir le Dieu d'un monde désert…
[#Tuezcetraîtrequiditdumaldesoféroce]
Bref, tandis que les fans hardcores attendaient avidement le messie et son lot de révélations (de ouf guedin?) en Crisis Core, moi, j'en espérais pas spécialement grand-chose, juste assez pour me tenir éveillé devant mon écran en fait. Mais même ça, Crisis Core n'y arrive pas…
Contre toute attente, ce n'est pas le scénario qui m'a le plus déçu. Pourtant, il est franchement naze, avec une histoire de pseudo-technologie de transfert de capacités brodée à l'arrache sur le scénar' originel et un protagoniste des plus aseptisés. Il était donc possible de faire moins bien que Advent Children… Sauf que là, FF VII avait prémâché le taf avec ses nombreux flashbacks, Square Enix n'a donc vraiment aucune excuse. Franchement, si vous voulez à tout prix une préquelle à FF VII, regardez Last Order. Ça n'est pas vraiment un chef d'œuvre, mais c'est quand même bien meilleur ; et surtout, ça ne prendra que 25 minutes de votre précieuse vie…
Ça n'est pas non plus -mais ça, on s'en doutait un peu avec Squix- du point de vue technique que le jeu déçoit. Bon, le chara design est ce qu'il est (Nomura quoi), mais l'abandon logique de la SD s'est fait sans trop de heurts. Les environnements sont très jolis, dans le haut du panier de ce que peut proposer la PSP…mais il y a quand même pas mal d'aliasing, et surtout c'est fort dirigiste, répétitif, et sans réelle audace. Enfin, il y a les cinématiques véritablement bluffantes, pas si éloignées que ça de la qualité du Advent Children précité…
(très) Petit aparté sur les musiques, qui sont génériques au possible -loins des thèmes de l'époque qui souffraient pourtant d'un manque d'orchestration évident- malgré quelques hommages sensés titiller la fibre nostalgique… Sans même vérifier, je suis à 99% certain que ce n'est pas Uematsu qui est aux commandes, le style ne correspondant absolument pas…
La véritable "étronnade" du soft se situe au niveau du gameplay. En surface, ça reste pourtant sympa avec un système dynamique typique du genre (l'Action-RPG), avec esquives, alternance attaques physiques/magiques et même un système de "fusion" de matérias pas trop mal foutu. Et puis, il y a ce qui ruine l'expérience de jeu dans son entièreté : la ROULETTE.
La roulette, c'est une mécanique de jeu sensée -si j'ai bien compris- refléter l'état d'esprit de Zack à l'instant T. Lorsqu'on déclenche une furie ou lorsqu'on utilise une invocation, elle s'active et détermine la réussite et la puissance de l'action entreprise. Mais de manière totalement ALÉATOIRE. Le plus grave, c'est que le jeu suit la même logique pour ce qui est de la montée de niveaux…
Je veux bien croire les adeptes de DnD qui disent que c'est amusant dans un JDR papier/plateau. Dans un jeu vidéo, c'est juste chiant, surtout quand la chance et soi font bien plus que deux… Pour couronner le tout, il y a les "missions annexes". Au nombre gargantuesque de 300, elles reposent toutes sur le même concept : une scénarisation à minima et une zone aléatoire dans laquelle une abomination quelconque faisant office de boss est à supprimer. Passionnant…
De mon point de vue, deux critères sont primordiaux dans la réussite d'un RPG : un gameplay bien huilé et une histoire prenante. Grandia, Final Fantasy IV/V/VI/X, DraQue III/V/VIII, Chrono Trigger en sont de dignes représentants. Crisis Core, lui, est une vraie purge. C'est l'illustration parfaite de la coquille vide présentée dans un superbe écrin. La plastique est sublime, mais le scénar' ne fait que caresser le fan dans le sens du poil sans jamais le surprendre, et le gameplay est tout droit sorti de l'imaginaire d'un croupier nazi.
[#Godwin]
Enlevez la licence FF et le jeu se ferait déchiqueter, j'en mettrais ma main à couper du feu. Quand je pense que j'ai failli me le procurer en version collector (avec la PSP coloris gris métallisé), j'en ai la chair de moule…