Considéré comme le FPS culte de ces dernières années sur PC, notamment grâce à sa réalisation et sa liberté d’action, Crysis a débarqué il y a quelques mois sur le PSN un peu sans crier gare. Comme le dirait notre ami Nathan Drake : « c’est soit très bon signe, soit très mauvais ». La réponse dans les lignes qui suivent.
Dino Crysis ???
En 2020, les nord-coréens prennent d’assaut une petite île des Philippines et retiennent en otage des archéologues travaillant pour le compte des américains. Avant d’envoyer l’artillerie lourde comme savent si bien le faire les Etats-Unis, un commando de 5 hommes est parachuté sur place de nuit afin de les sauver. La descente ne se passe pas très bien et l’unité se retrouve dispersée sur l’île.
Le premier objectif sera de retrouver nos coéquipiers mais bien vite on se rend compte qu’il se passe quelque chose de louche. En effet des bruits inquiétants, des coups de feu et des cris se font entendre et des cadavres mutilés jonchent la jungle. Des raptors auraient-ils pris le contrôle de l’île ? Comme le laisserait penser ce premier quart d’heure tant il rappelle un autre jeu. Mais non c’est bien pire que ça : des aliens ! Comment ça je spoile ??? Il faut dire que cette « révélation » intervient seulement après 20 minutes de jeu et c’est là le premier défaut de Crysis : en plus de proposer un scénario pas des plus recherchés, la mise en scène et le jeu en général est un vrai fourre-tout qui s’enchaine de façon maladroite.
On commencera l’aventure avec une grande liberté d’action incluant des missions secondaires et soudain on prend le contrôle d’un tank pour ensuite terminer le jeu de manière beaucoup plus linéaire et scripté comme dans les FPS pop-corn. Tout cela bien sur sans vraiment aucune cohérence. Donc ce n’est pas du côté du scénario qu’il faudra se tourner pour savourer Crysis. Voyons voir si le gameplay prometteur s’en sort mieux.
Predator c’est vous !
Pour faire face à l’envahisseur belliqueux, Nomad (le nom de code du héros) possède une combinaison futuriste le permettant de devenir invisible ou de se protéger plus efficacement contre les balles. Mais l’invisibilité de la Nanosuit est limitée à une trentaine de secondes ce qui empêche pour la plupart du temps d’avancer de manière furtive. Il aurait été préférable d’avoir ce pouvoir pendant un laps de temps plus long et à contrario que l’invisibilité se recharge plus lentement en nous obligeant à faire des assassinats silencieux par exemple.
Surtout que l’IA n’est clairement pas adapter pour l’infiltration. Pour faire simple les ennemis ont une vue ultra perçante mais sont sourds comme des pots. Pour donner un exemple : un soldat pourra nous voir à plus de 300 mètres en pleine nuit caché entre deux fougères alors qu’il ne remarquera pas qu’une troisième guerre mondiale a démarré dans son dos attendant de se prendre un coup de lame tranchante dans la clavicule.
Malgré ces défauts Crysis possède aussi des qualités avec pour commencer sa liberté d’action qui nous propose plusieurs façons d’éliminer les gardes. Que ce soit grâce aux pouvoirs de la Nanosuit, au level design proposant plusieurs approches ou aux décors destructibles, il y a toujours moyen de laisser libre court à notre imagination pour se débarrasser de nos cibles. Pourquoi s’embêter de sniper un garde perché sur une tour de guet quand on peut la faire exploser avec une roquette ?
Autre plus bienvenue la possibilité de prendre des véhicules pour se rendre plus rapidement à un endroit de l’île ou pour nettoyer une zone aussi facilement. Que ce soit une jeep de l’armée coréenne, un tank ou un bateau, ils sont tous lourdement armés pour affronter tout un régiment et en plus ça fera économiser les munitions. Ces dernières se récupèrent sur les cadavres qu’on aura alignés et chaque arme que l’on trouvera pourra être améliorée comme avec une visée laser, un lance grenade supplémentaire ou un silencieux.
La jouabilité se révèle efficace pour tous les habitués de FPS et le jeu se prend en main très rapidement même si le système pour choisir ses armes n’est pas très intuitif. Autre reproche : les checkpoints. Il faut savoir que l’on ne peut pas sauvegarder le jeu quand on le désire mais uniquement qu’avec des points de contrôles automatiques mal placés pour la plupart du temps. Un système pas du tout adapté pour les jeux à monde ouvert et un checkpoint en plein milieu d’un combat pourra en faire rager plus d’un.
C’est pas très mauvais signe.
Plébiscité par ses graphismes hors normes sur PC il y a 4 ans, il en est autrement sur Playstation 3. Il faut dire qu’on ne joue pas sur la même puissance selon le PC et donc la comparaison s’arrêtera là. De plus ce Crysis cuvé PS3 n’a pas à rougir face à la plupart des FPS actuels. Les graphismes sont propres dans l’ensemble malgré certaines textures baveuses et un rendu parfois légèrement flou. Les décors sont destructibles et regorgent de détails et les effets spéciaux et de lumières sont réussis. Ceux qui possèdent une TV 3D seront ravis d'apprendre que le jeu est compatible 3D stéréoscopique.
Une fois encore pour un portage c’est l’aspect sonore qui est au rabais. Il n’est pas rare que des bugs interviennent lors des fusillades obligeant de recharger un checkpoint pour ne plus entendre un bruit permanent de mitrailleuse. Le mixage est complètement foiré que lors des dialogues, qui oscillent entre le mauvais et le moyen, il est quasiment impossible de comprendre les conversations avec nos supérieurs pendant les fusillades. Un bon point quand même pour le bruitage des armes qui est de grande qualité.
Ne pensez pas vous ruer sur un quelconque mode multijoueur une fois les 9 petites heures de la campagne bouclée, Crysis ne proposant pas de mode online ni de coop mais encore fallait-il s’en douter pour un jeu vendu 19€ sur le Store. Crysis divisera pour la simple et bonne raison que le jeu se voit couper en deux parties distinctes. Durant la première moitié du jeu on pourra agir comme bon nous semble grâce à une liberté d’action et des objectifs secondaires à remplir ; et une deuxième moitié beaucoup plus linéaire et scripté. Dans les deux cas l'expérience est loin d'être parfaite. Alors que retenir de Crysis ? Un jeu qui se cherche et qui divisera par son gameplay maladroit le tout manquant d’une identité qui fait la marque des grands jeux. Un portage bâclé non mais clairement pas une référence du FPS sur Playstation 3.
Les PLUS:
- Les graphismes.
- La liberté d'action.
Les MOINS:
- IA pas adaptée pour l'infiltration.
- Le mixage et la VF à la ramasse.
- L'intrigue si y'en a une...
- Aucune sauvegarde manuelle.
Loin d'être l'expérience ultime en matière de FPS sur Playstation 3, Crysis se laisse jouer. Un portage sur le PSN qui a laissé des traces mais qui est loin d'être catastrophique. Avec un gameplay moins frustrant, des moments cultes et un scénario travaillé, Crysis aurait pu être un grand jeu. A conseiller pour tous ceux qui n'auraient pas fait la version PC.