Qu'on s'explique un moment : Cuphead est une vieille histoire. D'une, pour sa forme, ça reprend les cartoons des années 30, donc on peut déjà dire que le jeu place la barre très très haut dans son esthétique. De l'autre, ça fait maintenant plus de trois ans - et je suis sympa - qu'on le tease à l'E3, au TGS, que sais-je... bref, on en parlait.
Ça a tellement fait monter la sauce de la hype que ça a failli devenir une énorme arlésienne, un peu à la manière d'un Starcraft Ghost, ça c'est très drôle, ou d'un BG&E 2, ça l'est moins en revanche car ce n'est plus le cas désormais. Passons.
Que dire ? J'ai suivi cette histoire de loin, sans vraiment m'intéresser aux enfers dont le bébé sort, tout ce que j'attendais, c'était de l'avoir entre les mains, pour voir ce qu'il a dans le ventre.
Je n'ai pas été déçu. Je suis très bon public, donc jouer sur la corde de la nostalgie des cartoons, en la liant à ma passion des platformers et des shooters, c'est facile. Très facile. Prenez Shantae Half Genie Hero, il a de nombreuses qualités, c'est loin d'être un mauvais jeu. Pourtant, je ne peux m'empêcher de considérer ses défauts. Et ce sont de réelles tares, pas juste des points sur lesquels je chipote.
Cuphead n'échappe pas à cette loi chafouine. Il a promis des choses, il tient fortement bien son propos, avec une maestria qu'il est parfois difficile de constater, sur le vif, tant on se laisse emporter par le flot d'informations qui se présente à l'écran.
Néanmoins, éclipsons ses deux défauts majeurs, qui pour moi, mériteraient une petite explication.
Je vais plutôt dire UN défaut majeur, l'autre est gênant mais... je suis quelqu'un de patient, je peux attendre le cuisinier des heures et des heures s'il me garantit que mes papilles vont être ragaillardies. J'occulterai donc les temps de chargement, un tantinet longuets, mais je pardonne, car le reste vaut clairement le coup.
Cependant, si les devs avaient envie de faire un boss fight game, il fallait qu'ils assument leur bordel. Les niveaux de Run'N'Gun. LES niveaux de Run'N'Gun. Je ne veux pas pester dessus longtemps, car... merde, ça serait comme cracher dans une magnifique pièce montée, juste parce qu'on aime pas les petites friandises sucrées sur son pourtour.
Je résume alors le fond de ma pensée quant à ces niveaux, un peu pénibles quand on les compare au reste de l'expérience : je n'y ai rien appris, sinon à me robotiser comme je le ferai sur Super Meat Boy ou The End is Nigh. Et j'en ai singulièrement marre de voir ces pseudos-leçons de difficulté. Ce n'est pas de l'apprentissage, qui te montre comment faire du beau jeu, c'est de la simple aliénation. C'est intéressant, mais ça me fatigue, je dois le dire.
Pour votre gouverne : jouez à Cuphead. Jouez-y, au moins pour le visuel, pour la musique, pour les sensations que ça donne, pour ce que ça raconte, pour tout !
Je pense réviser un peu mon jugement quand je le referai dans l'autre sens, avec un comparse, pour au moins voir Mugman faire pioupioupiou.
Rien ne m'enlèvera les trop courtes cinq heures de plaisir que j'ai eues à boire ce millésime vidéoludique.
Cuphead m'a noyé dans son univers, j'y ai bu la tasse, c'est tout.
DIGRESSION DISGRACIEUSE #8