The game is fixed !

Nous sommes le 10 décembre 2020, la sortie de Cyberpunk 2077, dernier jeu de CD Projekt le plus attendu depuis ces dernières années, un événement dans l'industrie vidéoludique. Mais la joie et l'euphorie laissèrent place au drame rapidement. Pas besoin de faire un résumé concernant la sortie catastrophique de ce jeu, amenant la réputation du studio polonais au plus bas. Mais CD Projekt n'ayant pas dit leurs derniers mots, se mirent au travail afin de corriger le pas de tir, et donc de proposer une expérience bien meilleure.

Après plusieurs mise à jours de correctifs, une sortie next-gen, une hype autour de l'animé Cyberpunk Edgerunners qui donnera un coup de boost à la popularité au jeu, le studio annonce enfin la seule et unique extension du jeu : Phantom Liberty. Celle-ci étant accompagnée d'une mise à jour 2.0, permettant de revoir certains aspects du jeu comme le gameplay en voiture, l'arbre de compétence, une amélioration de l'IA de la police, et tant d'autres... Mais c'est évidemment l'ajout de l'extension qui va apporter un réel changement aux péripéties de V, ajoutant un tout nouveau quartier : Dogtown, ainsi que son lot de quêtes et de contrats. Alors, que vaut Phantom Liberty ?

C'est simple, j'ai terminé l'extension il y a environ 24h, et je ne cesse de me remémorer les nombreux dialogues que j'ai pu avoir avec chaque nouveau personnage que j'ai pu rencontrer. Mais aussi à la finesse et à la profondeur de l'écriture qui entoure l'univers de Night City, et des individus qui y habitent. La claque est donc gigantesque.

Tout d’abord concernant cette mise à jour 2.0, adieu le loot et les items inutiles, le système est repensé pour qu’il soit moins encombrant, se focalisant uniquement sur les armes, accessoires, les piratage rapides, ou autres éléments important aux caractéristique de notre personnage. Un nouveau système d'armure voit le jour, mieux conforme à l’univers du jeu. Mais aussi, les courses-poursuites sont revues à la hausse, avec la possibilité de tirer depuis son véhicule. Et enfin un nouvel arbre de compétence pour affûter votre build comme bon vous semble. Tout ça c’est beau certes, mais on aurait aimé voir tout ça il y a 3 ans, à la sortie du jeu… Mais bon, mieux vaut tard que jamais comme on dit.

Du coup, que dire de ce Phantom Liberty ?

Concernant son contenu et sa durée de vie, il est très correct. Compter entre 15-20h de jeu en prenant son temps, entre les missions secondaires et les contrats pour arriver à la fin. Sachant que des événements “aléatoires” sont présents dans tout Dogtown comme par exemple les largages de colis, ou bien les planques de gangs, qui peuvent vous rapporter de très bon loot. Mais je reste un tout petit peu déçu du nombre de quêtes secondaires, très peu nombreuses, tant on a envie de découvrir ce quartier infâme qu’est Dogtown. Car oui, Dogtown est loin d’être un endroit où néon et beaux gratte-ciel se croisent, on est ici dans une ambiance largement plus poisseuse et délabrée. Cependant, on en fait le tour rapidement et l’ambiance de Night City reste quand même bien plus supérieure.

Maintenant j’aimerais parler des points les plus importants et les plus chers à mes yeux : le scénario et l’écriture des personnages. Que dire que j’ai jamais été autant bluffé et immergé par une histoire et ses personnages principaux. Dans cette extension, nous avons donc affaire à une ambiance assez orientée thriller/espionnage. L’histoire nous prend aux tripes, jouant fortement sur la confiance qu’apporte notre personnage aux différentes rencontres que nous effecturons. Aspect qui permet d’améliorer grandement notre immersion, sachant qu’à Night City, on ne peut croire en personne. Pour résumer en un mot cette intrigue, je dirais que "Dilemme" est le cœur de cette extension. Dilemme de par les choix qui se feront face aux joueurs, mais aussi sur ce que nous voulons de mieux pour notre V. Ce soin à l’écriture est aussi présent dans les missions secondaires, mais plus particulièrement durant les contrats de fixer, dont l’aspect scénaristique s’est amélioré par rapport à ceux du jeu d’origine. Pourtant, j’aurais aimé avoir des structures de gameplay différentes concernant ces contrats car elles se ressemblent un peu, abordant un schéma du style “Infiltration > Retirer des informations > Faire un choix cornélien”.

Dilemme aussi dans les relations que notre personnage entreprend. Reed ou encore Songbird pour ne citer qu’eux, sont des bijoux d’écriture, tous plus ou moins attachants avec leurs qualités, mais surtout leurs défauts. C’est simple, je ne m’étais jamais autant attaché à des personnages depuis Red Dead Redemption 2. Les dialogues sont écrits à la perfection, et la mise en scène facilite cette immersion, par exemple en partageant une danse avec une amie, ou bien en assistant à une performance live d’une artiste. Car c’est aussi ça Cyberpunk 2077, des petits moments de douceur et de poésie au milieu d’un univers froid, dépressif et immoral. Je ne vais pas spoiler les différentes fins de Phantom Liberty, mais elles sont toutes à leurs manières très poignantes. Et la nouvelle fin du jeu qui s’obtient en faisant certains bons choix, est tout simplement un gouffre à dépression.

Il n'y a que des perdants dans l’histoire, seul Night City en sort victorieux.

Ensuite, ajouté à cette écriture magistrale, une mise en scène en béton, et ses personnages tout aussi incroyables les uns que les autres, une bande son qui vous fera traverser tout un tas d’émotions. Le travail de P.T. Adamczyk et de Jacek Paciorkowski est remarquable, accompagnant à la perfection notre périple au sein de la Cité des Rêves. D’ailleurs le thème du générique de fin fait très “James Bond”. 3 nouvelles radios font aussi leur apparition, sympathique mais sans plus.

Malheureusement, tout n’est pas rose avec ces nombreux ajouts. Beaucoup de problèmes techniques et de fluidité sont toujours présents malgré les nombreux patch. Jouant sur PS5, j’ai pu rencontrer des petits bugs de collision, de physique. Ou encore des bugs au niveau du gameplay comme des ennemies qui vous détectent alors que vous êtes caché, ou bien l’impossibilité d’appeler son véhicule. Mais tout cela n’est rien face au pire bug qu’un joueur puisse avoir, la corruption des sauvegardes. Car oui, ce fichu bug fut toujours présent même après la 2.0 (avant d’être corrigé avec la sortie de la 2.01), engendrant donc l’impossibilité de continuer à jouer, à moins de reprendre à partir d’une sauvegarde précédente non corrompue… Et c’est exactement ce qui s’est passé pour moi ! J’ai dû recommencer les 5 premières heures de l’extension à cause de mes sauvegardes corrompues, m’obligeant à mettre mon jeu en pause dans l’attente d’un correctif apporté par la mise à jour 2.01. Et ce correctif, à son tour, a apporté son lot de bugs plus ou moins gênant… Je ne sais pas comment se passent les tests au sein de CD Projekt mais c’est tout simplement inadmissible, même 3 ans après, de tomber sur ce genre de problème.

Conclusion

Les bons points :

• Une immersion au top
• Le quartier de Dogtown très plaisant à explorer
• Une intrigue digne des plus grands films d'espionnage, à la sauce Cyberpunk
• L’écriture exemplaire des missions secondaire
• La profondeur des différents personnages
• L’ajout de nouvelles activités
• Une magnifique bande son
• Une bonne durée de vie dans l’ensemble
• Songbird

Les mauvais points :

• Encore la présence de bugs et de soucis technique
• Des courses-poursuites peu convaincantes

Cyberpunk 2077, ainsi que Phantom Liberty, fait partie des rares jeux à me donner une réelle claque à la fin. Le genre d’expérience qui te retourne l'estomac et t’arrache les tripes. La dureté de l’univers de Cyberpunk dont les fins joyeuses n'ont pas lieu d’être, où seule la dépression, la trahison et la mort sont l'aboutissement de ce voyage infernal. Malgré quelques bugs plus ou moins gênant pour le joueur, Phantom Liberty est une véritable réussite, ainsi que les changements qu’apporte la mise à jour 2.0. C’est exactement à quoi le jeu aurait dû ressembler à sa sortie et c’est assez dommage que tant de gens passent à côté à cause de sa sortie tardive. Mais nous pouvons remercier et féliciter le studio polonais pour tout ce travail acharné pour remonter cette pente et fournir à la fin un produit de qualité.