John Romero's about to make me a victim.
Non franchement, là je ne peux pas. Je suis désolé, je déteste donner un avis sur un jeu en y jouant que 30 minutes, mais franchement c'est dur (dans tous les sens du terme).
Je ferais un update de la critique si j'arrive à aller plus loin.
Mais en tout cas, de ce que j'ai pu voir, Daikatana a tout pour justifier son statut du plus grand epic fail de l'histoire du jeu vidéo. Pour ceux qui ne connaissent pas son histoire, en gros, John Romero, un des créateurs du célèbre Doom, a fondé Ion Storm pour développer Daikatana, un FPS/RPG dans un univers mélangeant SF et Japon féodal. Le jeu était annoncé comme la plus grosse bombe atomique jamais larguée dans le milieu du jeu vidéo, avec un gameplay révolutionnaire et des graphismes à s'arracher les yeux tellement on y croit pas. Mais surtout l'argument number one, c'était tout le simplement le fait que c'était "le nouveau jeu de Romero", jusqu'à en faire des pubs archi provocatrices ("John Romero's about to make you his bitch, suck it down").
Mais malgré un somme colossale versée pour le développement, le jeu a fait un énorme bide, notamment à cause de son retard (3 ans, ok ça parait petit à côté de Duke Nukem Forever), les caprices de Romero, la totale démission de la première équipe de dev (ça veut tout dire)...
Du coup, Daikatana est un véritable chantier, une usine à gaz comme on aime bien dire dans le milieu. Dès les premiers instants, on sent un gameplay maladroit, bugué, et victime d'une idée de game design idiot qui consiste à récupérer des gemmes pour pouvoir sauvegarder. Si vous vous faites tuer devant la gemme, c'est game over, allez-vous faire foutre.
Et ça cause un vrai problème car le jeu est dur. La majorité des gens ragequittent dès le départ car on se fait tuer par des espèces de grenouilles et des moustiques mécaniques aux bruitages ultra agaçants qui nous enlèvent 10 points de vie à chaque coup. Non mais, on vient de commencer le jeu là, en niveau de difficulté par défaut, svp un peu de pitié histoire qu'on s'habitue aux touches un minimum ? Non ? Bon bah d'accord...
L'univers, maladroitement expliqué au début par une cinématique de blabla ultra longuet, est un peu bizarre, on sent l'esprit année 90 en plein nez. Même si l'histoire a l'air sympa et bien recherchée, on est rapidement refroidi à cause d'un design ultra kitsch, et un univers qui se veut japonais, mais un japonais bien fake, le genre de japonais que les chinois essayent d'imiter pour vendre des makis au coin de votre rue. Du coup, quand on comprend un minimum le japonais, on rigole rapidement en sachant que le grand guerrier légendaire dans le jeu, également le père du héros, s'appelle Usagi Miyamoto. En sachant que Usagi, c'est lapin en japonais. Donc on contrôle un héros fils du Samuraï cybernétique lapinou-calin. Ah bah c'est génial les mecs.
Le premier niveau vous plonge dans une sorte de mi-grotte, mi-égouts, avec du plutonium vert fluo partout. Oui c'est TRES original. Ah non attendez, ils ont mis des petits bonsaïs rouges par ci par là, histoire de... (ah bah oui, c'est japonais hein). Et donc on arrive dans cet endroit sans même savoir pourquoi, à tuer des grenouilles et des moustiques. Et ce brave héros sensé sauver tout le monde se fait zigouiller par des grenouilles et des moustiques. Youpi.
Non désolé d'être aussi dur, mais ce jeu a vraiment TROP mal vieilli. Il est agressif à nos yeux mais à un point grave pour la santé. Autant je peux jouer sans aucun soucis à Half Life, Duke Nukem 3D ou Deus Ex, mais Daikatana, je ne peux pas.
Veuillez prendre au sérieux mes sincères excuses.