On ne parle pas assez des jeux de danse sur Senscritique. Ou alors en mal. Ce doit être parce que vous êtes vieux et tristes.
Dance on Broadway sort en juin 2000, soit 7 mois après le succès de Just Dance. Ubisoft veut continuer à se frotter les mains, demande à un studio tiers de créer le jeu pendant que l’équipe de Just Dance travaille sur la suite. Ce spin-off qui ne dit pas son nom a le bon goût de se choisir une identité musicale, en visant, comme son nom l’indique, les comédies musicales. On imagine le concentré de musiques entraînantes et de chorégraphies endiablées sur une galette.
Ca tombe bien, j’aime beaucoup les comédies musicales, pour de nombreuses raisons. J’adore d'amour The Rocky Horror Picture Show, la meilleure comédie musicale du monde, et peut-être le meilleur film du monde, mais, vous l’avez compris, je ne suis pas objectif.
Dance on Broadway inclut une chanson de cette comédie musicale, raison suffisante pour l’acheter (mais à petit prix, faut pas pousser). D’autres spectacles sont bien sûr inclus, et pas des moins connus. Il y a 20 chansons, pour autant de comédies musicales. On y trouve des classiques tels que Fame, Hair, Hairspray, Little Shop of Horrors ou The Lion King. Et d’autres qui évoqueront au moins petit quelquechose au public américain, qui est de toute façon la cible du jeu. Le joueur européen pourra néanmoins se laisser surprendre par quelques ritournelles inconnues mais bien frappées.
Chaque chanson a son propre environnement, avec des petits clins d’œil au film en question. Vous verrez Brad et Janet se balader craintivement dans l’environnement de « Rocky Horror Show ». Cependant, au de-delà des petits clins de zieux, tout est assez vilain, et manque cruellement de vie. Just Dance fait dans l’abstraction stylisée, ce qui lui réussit.
En fait, le jeu manque de charisme. Les covers des musiques sont parfois un peu plats. Les environnements ne rendent pas honneur aux comédies musicales, où tout doit être arrangé pour être un spectacle. Mis à part Fame, où le décor se modifie avec justesse au son des vigoureux « faaaame », il n’y a pas de spectacle pour vos amis qui regarderaient gigoter du popotin. A part vous et votre popotin, bien sûr.
La reconnaissance des mouvements n’est pas fameuse. Ne nous cachons pas. Mais avant de faire le procès des jeux de « danse », vous ferez toujours plus de points en vous appliquant devant votre écran qu’en remuant mollement la Wiimote sur le canapé. Et c’est tellement plus drôle de jouer le jeu. L'important, mon enfant, c'est de danser comme la star que tu es.
Enfin, contrairement à Just Dance qui sait donner envie de revenir, Dance on Broadway semble vous indiquer que, une fois les vingt chansons découvertes, il faut ranger les affaires et fermer la salle. Il n’y a strictement rien à débloquer, aucune notion de progression n’est intégrée. Et puisque certaines des chansons les plus connues ont été implantées par la suite dans les Just Dance, l’intérêt d’y revenir s’amenuise d'autant plus.
Une idée brillante, faire revivre l’euphorie des comédies musicales dans le salon, gâchée par un manque d’ambitions manifeste, avec une réalisation et une mise en scène plates. C'est mou. Un « entre-deux Just Dance », pour patienter, alors que, non, il aurait fallu voir les choses en grands, « à la Broadway ».
