Quand les gens sont tués , et bah ils meurent :(
Avant-Propos : Cette critique est focalisée sur l’histoire, en conséquence cette critique comprend un nombre important de SPOILERS.
Danganronpa conte les péripéties de 15 étudiants enfermés dans une école.
Ils s'y retrouvent alors contraints de participer à un jeu de survie, sous l'étroite surveillance d’un maitre de séance machiavélique, incarné par un ours robotique au doux nom de Monokuma.
Les règles du jeu étant de parvenir à un tuer l'un des autres participants sans que le reste du groupe ne parvienne à démontrer sa culpabilité afin d'obtenir sa liberté.
Si d'office l'ensemble fait penser à Battle Royal, modulo un maitre de jeu timbré. Le jeu propose de rajouter un peu de piquant à une recette bien rodée en mettant des personnages considérés chacun comme des génies dans un domaine bien précis.
Pourtant au bout des 20 heures de jeu qu'offre le titre, force est de constater que le plat reste désespérément fade.
La raison ?
Si Danganronpa à su se doter d’un univers attrayant, il ne dispose malheureusement d'aucune originalité.
Le jeu use en permanence des plus grosses ficelles utilisés dans les mangas de type shounen et plutôt que de ce jouer de ces stéréotypes et de surprendre le joueur, il les applique à la lettre.
Les personnages suivent presque tous les poncifs et clichés associés à leur qualificatif ‘ultime’
(Motard au grand cœur, Starlette manipulatrice ...)
Et c'est sans surprise que l'on tombe très vite dans ce que je trouve être l'un des plus gros point faible du shounen. Mettre en avant des personnages faussement charismatique, et qui au fil du récit se révèlent sans fond ou convictions.
Ce manque est d’ailleurs exacerbé par le scénario, puisque Monokuma se retrouve à plusieurs reprises obligé de trouver des motivations aux participants afin qu'ils cherchent à s'entretuer.
(Je ne rentrerais pas en détails sur ces ‘motivations’, mais l’on est très loin de ce qui pourrait se qualifier comme de la torture)
Ces derniers n'ayant visiblement aucune raison de briser le statu quo, puisque tous leurs besoins physiologiques sont assurés.
Et oui , autre paradoxe du jeu , les personnages ne se sentent pas en danger ou même oppressés et par conséquent restent pour la plus part indifférents à la mort de leur petit camarades.
(Quelques exceptions existent, mais elles meurent si vite que l’on se demande si l’on ne s’est pas débarrassez d'eux avant qu’ils ne deviennent trop complexes et par conséquent demandent un travail d'écriture plus important)
Outre les personnages, l’autre lacune du jeu réside dans la complexité des meurtres et les moyens donnés au joueur pour les résoudre.
Ceux-ci sont si prévisibles qu’il est difficile de ne pas deviner le coupable d’entrée de jeu.
Et là ou le bas blesse, c'est que cet agencement est tellement classique qu’il en arrive à rendre louche l'assassinat (gratuit) de Muruko/Junko, pour quiconque lirait des polars.
Bien sur malgré des énigmes simple , on aurait pu espérer que les phases d’enquête soient plus profondes.
Mais malheureusement le jeu pêche aussi sur ce point; puisqu’il n'est tout simplement pas possible de se tromper ou de passer à coter d'un indice lors des phases d'enquêtes.
On peut en gros résoudre toutes les enquêtes en procédant ainsi :
- Appuyer dans un premier temps sur le bouton ‘Triangle’ qui vous indiquera toutes les zones d’interaction dans la pièce ou vous vous trouvez
- Cliquer sur toutes les zones qui apparaissent et laisser l’histoire avancer
Le jeu vous signale même où chercher les indices, la carte du jeu indiquant avec un point d'exclamation les salles à visiter.
Pour terminer quelques mots sur l'histoire parce qu'elle me reste encore à ce jour en travers de la gorge.
Ma première frustration avec Danganronpa c’est la facilité avec laquelle le jeu brise la tension qu’il prend des heures à créer en retombant immédiatement dans le quotidien des personnages comme si de rien n'était.
Sentiment renforcé par les phases de dialogue avec les autres participants, le contenu de ces séquence n'ayant visiblement pas été programmé pour tenir compte de l’avancée de l’histoire.
Deuxième chose frustrante, le sous-texte rance qui s’exhume du récit une fois l’histoire bouclée.
Car au fond il est difficile de ne pas voir en Danganronpa le récit de gamins favorisés et égoïstes qui s'enferment dans une prison dorée afin de ne pas avoir à affronter la réalité, plutôt que le récit héroïque de ce qui se veut être le dernier espoir de l'humanité.
Enfin dernier élément de frustration, les trous volontairement laissés au sein de la trame principale.
- D’une parce que ceux-ci affectent grandement le développement des protagonistes.
- De deux parce qu’il sont fais avec un telle maladresse qu’on le demande s’il n’y a pas une volonté commerciale derrière ces omissions.
Au final, Danganronpa est une œuvre fainéante, mal exécutée et qui dépasse difficilement le niveau de ce vous offrira la lecture d’un tome du club des Cinq.
Je propose d’ailleurs qu’une pastille "Mon premier polar" soit ajoutée à coté de la vignette PEGI-16, on ne sait jamais ça peut aider.