La tentation est grande de comparer le monde d'Ariandel à Ariamis : zones enneigées, mondes peints, clins d’œil appuyés dans les mécaniques, l'architecture, ou même certains aspects du boss final.
Mais limiter notre avis à cette comparaison serait faire peu d'honneur à Ashes of Ariandel. En effet, et ce sera notre premier point positif, là où Ariamis est linéaire, Ashes of Ariandel offre une liberté d'exploration et une cohérence géographique appréciables, débutant par de longues plaines dont l'exploration peut nous donner un sentiment de grandeur et de perte rappelant le jardin de noiresouche dans Dark Souls 1, puis offrant diverses directions : une ville ravagée en contrebas pour continuer l'histoire, ou les profondeurs glacées en contrebas de la chapelle d'Ariandel.
Après, cet argument positif est hélas contrebalancé par une structure très "jeu vidéo". Les plaines s'enchainent pour nous apprendre progressivement les différents types d'ennemis (que des chevaliers, puis que des loups, puis que des gros chevaliers, avant de nous mélanger les trois + quelques ennemis surprises que je ne dévoilerai pas pour ne rien vous gâcher, si l'on explore +). C'est assez peu naturel et plutôt dommage puisque le comportement des loups, par exemple, a été plutôt travaillé pour avoir un rendu "naturel" (appel d'alliés, approche "menaçante" en grognant, attaque en groupe, esquive & contre animés de façon appréciable ...).
Idem, au naturel apparent des lieux certaines choses typiquement "jeu vidéo" apparaissent, comme une échelle (longue, très longue) apparaissant par magie si l'on tue tous les ennemis d'un renfoncement... cela casse l'immersion.
La ville ravagée est plus appréciable en cela qu'elle délimite un peu moins le niveau par "étapes progressives d'apprentissage". Cependant, dommage que l'aspect "rotten" évoqué par les personnages soit assez peu visible.
Dans les autres points positifs, le boss de fin jouit d'un charisme particulier en plus d'être compliqué et d'avoir une histoire intéressante. Notons que vous ne l'affronterez que parce que "vous l'avez cherché", les PNJ vous mettant en garde que vous n'avez rien à faire là et pouvez partir. Bref, cette impression que nous venons chambouler un éco-système établi rappelle Ariamis encore une fois, mais est plus complexe car certains PNJ de ce monde peint nous poussent, ici, à pousser l'exploration plutôt que nous sauver.
Mais ce point positif est lui aussi contrasté par un élément négatif : le boss optionnel est assez nul, tant dans son histoire que dans son intérêt ... et il n'y en a pas d'autres.
Vous aurez donc un boss optionnel pathétique pour introduire la mécanique d'arène PVP, puis un boss de fin assez génial, et assez complexe car en trois phases durant lesquelles il se régénère, mais pas plus. Assez chiche.
Développer plus risquerait de spoiler : il y a bien une invasion qui pourrait faire office de mini boss (après tout, c'est dans une arène cachée), mais celle-ci est simple et l'autre DLC, plus généreux, en propose de multiples...Il y a bien des objets à looter (tablette de titanite, nouvelle magie, armes vraiment chouettes (lames d'onyx... faux du boss de fin, etc.) mais le DLC se révèle globalement peu généreux. Et il y a un système d'arène que je n'ai pas testé car il ne m'intéresse pas.
Finalement, j'ai apprécié ce DLC car l'ai fait dans l'édition GOTY, en enchainant sur Ringed City.
Et là vient le point le plus dérangeant :
Certes, comme on l'a vu, le DLC est sympa pour les différents points abordés : histoire du tableau intéressante, boss final atrocement charismatique, zone logique et ouverte plaisante à explorer, références à Ariamis bienvenues... bien que ces points positifs soient systématiquement contrastés par des revers négatifs (zone logique mais agencement des ennemis organisé de façon très "jeu vidéo" et non naturelle par exemple).
Mais le DLC se montre également relativement chiche en contenu (peu d'heures de jeu, peu de boss, on en fait vite le tour en solo)... De plus, il y a une "logique" scénaristique avec Ringed City (et un PNJ qui nous "tease" le second DLC dans son dialogue, une fois que l'on a battu le boss de fin) qui nous pousse à penser que les deux extensions auraient pu, voire du, être vendues de façon unique sous un autre titre, tel que "le dernier monde peint" ou que sais-je.
Bref, pour conclurel, Ashes of Ariandel est un 50% sympathique d'un tout, qui hélas laisse sur sa faim. Intéressant à faire si vous avez les deux DLC ou l'édition GOTY, mais je ne le conseillerais pas "seul" en dépit de ses (réelles et appréciables) qualités.