L’aventure de Dark Souls III fut sujette à de nombreuses théories. En effet, ce troisième épisode s’est imposé comme une suite directe de Dark Souls premier du nom et a sans doute fait voler en éclats beaucoup d’acquis de cette première arrivée dans les contrées de Dark Souls. Pour rester dans l’ambiance, Ashes of Ariandel a l’objectif de rendre la chronologie des Souls encore plus tortueuse en remettant plusieurs éléments en question, notamment à l’égard d’un certain monde peint : celui d’Ariamis.
Déjà vu quelque part …
Production From Software oblige, l’entrée de cette extension est cachée. Peut-être pas aussi bien que pour le début d’autres extensions, mais il faudra tout de même trouver un étrange personnage à capuche rouge dans la Chapelle de la purification qui se trouve non loin de la Cathédrale des profondeurs. Très énigmatique, Gael est en train de prier avec dévotion tandis que nous allons à sa rencontre. Il demande notre aide et nous présente une toile de peinture qui ouvre un portail et nous fait entrer dans le monde froid de Ashes of Ariandel.
Si dès notre arrivée la ressemblance ne saute pas tout de suite aux yeux, l’évidence apparait rapidement à la découverte d’un pont en bois en piteuse état menant à une Chapelle et d’une tour bien connue située au bas d’une falaise. Il n’en faut pas plus pour reconnaître la tour où nous affrontions la femme-serpent Priscilia et le pont grinçant qui permettait d’y accéder dans le premier Dark Souls. Le nouveau monde offert par From Software dans cette extension est définitivement très étrange. En dessous de sa couche de neige et de glace, on y découvre un monde littéralement moisie, couvert de sang, qui commence à pourrir lentement et douloureusement. Les habitants de ce monde peint sont eux-mêmes à l’image de leur territoire. On y croise partout des oiseaux humanoïdes meurtries, certains nous implorent même de mettre fin à la souffrance de ce monde et de le brûler. Tous ces éléments concordent vers un constat simple : From Software vient encore de nous donner une extension dotée d’une direction artistique exemplaire doublée d’une nouvelle braise pour attiser les théories des fans.
En effet, il n’est pas aisé de situer Ashes of Ariandel dans la chronologie des Dark Souls. Nous savons que la narration des Dark Souls n’est pas linéaire, et que le voyage dans le temps vers le passé et le futur est un élément à prendre en compte quand on cherche à rassembler les pièces du puzzle. Ce monde peint semble le même que celui d’Ariamis, mais en fonction du point de vue à son égard il semble venir soit du passé ou soit du futur. Dans le cas où Gael nous fait voyager dans le passé, nous nous trouvons donc avant la création entière du tableau d’Ariamis, si ce n’est avant le commencement du Monde de Dark Souls. Dans le cas d’un voyage temporel vers le futur, alors nous sommes dans ce qu’il reste du Monde d’Ariamis. Quoi qu’il en soit, Ashes of Ariandel bouleverse encore les informations recueillies et provoque un véritable Capharnaüm des théories.
Un peu moins qu’un monde, un peu plus qu’une map
Un reproche souvent dénoncé au sujet de Ashes of Ariandel est la rapide exploration de sa carte. En effet, si l’extension n’est pas avare en informations et propice aux théories, il n’en reste pas moins qu’un habitué des Soulsborne ou même un joueur ordinaire fera rapidement le tour des lieux. Ashes of Ariandel se compose d’une petite forêt, de quelques montages, d’un glacier loin d’être imposant, et d’une Chapelle. En terme de taille, la carte de Ashes of Ariandel est loin d’être aussi volumineuse que celle de l’extension qui la suivra : The Ringed City. L’erreur commise tient peut-être d’ailleurs du fait que les deux extensions ont une histoire commune mais ne sont pas regroupées en une seule et unique extension.
Quoi qu’il en soit, l’aventure de Ashes of Ariandel propose deux boss. Si l’un de ces adversaires est purement optionnel et ne marque pas les esprits pour son challenge, le second en revanche figure sans doute parmi les boss les plus beaux et les plus difficiles de l’univers des Soulsborne. Sans dévoiler son nom, celui-ci prend directement une place importante par rapport à la fin la plus difficile à obtenir du jeu de base « l’usurpation du feu ». Pour rappel, il s’agit de la fin où nous agissons en tant que futur Seigneur des carcasses et où Yuria nous guide dans tout un tas de quête pour atteindre cet objectif. S’il n’est pas question de rejoindre les terres de Londor comme cela fut prédit, le boss fait un rapprochement direct avec la terre des carcasses et ses trois dirigeantes dont Yuria fait partie. En bref, un adversaire redoutable, difficile à vaincre, et doté d’un lore solide qui vient une nouvelle fois enrichir l’histoire de plusieurs éléments de Dark Souls et de Dark Souls III.
Ainsi vont les boutefeux
En somme, Dark Souls III Ashes of Ariandel est une aventure en demi-teinte. Elle se caractérise par une histoire intéressante pour le lore de la saga et est dotée d’une foule d’informations utiles à analyser. De plus, son boss principal figure sans nul doute parmi les plus marquants et les plus difficiles de tous les Soulsborne confondus. Toutefois, l’extension est aussi très courte et aurait gagné à une intégration dans sa suite The Ringed City comme un ensemble.