Avis après avoir terminé ma première campagne, en 60 heures de jeu, difficulté normale (et 5 héros morts en 86 semaines)
Darkest Dungeon est jeu que j'ai beaucoup suivi pendant sa période pre-release, avant que la dernière partie du contenu (le Darkest Dungeon) ne sorte, et comme beaucoup j'avais été charmé par l'atmosphère authentiquement lovecraftienne, portée par sa direction artistique réussie, ses musiques oppressantes, le magnétisme cyclopéen de son narrateur (même après 60 heures on ne se lasse pas de ses lignes), ainsi que le gameplay roguelike implacable à base d'horreurs cosmiques sinistres et de stress proprement mortifiant.
Il y a eu pour les développeurs de Red Hook un alignement des étoiles probant qui a rendu la formule de Darkest Dungeon terriblement brillante, et il me tardait donc de l'essayer à mon tour dans son entièreté. Malheureusement, ma première partie a vite été abandonnée au bout de quelques heures par frustration : non pas parce que je perdais mais parce que même après 7 semaines je n'avais encore eu aucun Hellion (ma classe préférée) !
Mais de retour un an plus tard, avec une meilleure volonté et un peu plus de chance, je me suis relancé dans Darkest Dungeon et j'ai enfin pu profiter d'une expérience vidéoludique très satisfaisante. Les donjons et ennemis sont variés, même si l'approche des boss reste un peu trop souvent similaire, et offrent des défis bien dosés (j'ai trouvé le passage Vétéran à Champion un peu rude par contre). J'ai adoré redécouvrir les différentes classes, que j'ai fini par toutes apprécier à force de les apprendre, même l'Antiquaire, et la richesse de ceux-ci permet des expérimentations quasi infinies en s'essayant à différentes compositions d'équipes, en changeant nos héros de leur position habituelle, ou en les spécialisant via les nombreuses babioles.
Darkest Dungeon réussi à donner l'envie de refaire donjon après donjon, malgré un contenu en apparence répétitif et tous les déboires possibles qui peuvent arriver à nos héros : traumatismes, afflictions, maladies, et bien sûr les morts quasi inévitables qui finiront par arriver en cas d'inexpérience ou de malchance. Le jeu arrive à éviter de donner le sentiment de difficulté injustement élevée, en donnant suffisamment d'outils au joueur pour maîtriser la plupart des situations, via notamment une interface complète et relativement claire. Il y a tout de même certains aspects qui demandent des essais, et erreurs, comme les curio (Shambler notoirement) ou les provisions, ce qui peut conduire à pas mal de frustrations surtout lorsque cela conduit à devoir reconstruire une équipe de A à Z.
Personnellement, même si j'ai fulminé à plusieurs occasions, cela ne m'empêche pas de considérer Darkest Dungeon comme un véritable classique en son genre, et il est quasi certain que je me relancerai dans l'aventure Red Hook à l'avenir, avec ses DLC et peut-être l'un ou l'autre mod.