Darkspore
5.5
Darkspore

Jeu de Electronic Arts (2011PC)

Maxis sait flairer les bons coups, spécialiste du jeu de gestion, on se souvient de Sim City dont le quatrième opus résiste bien des années après sa sortie à des concurrents comme Cities XL 2011. Puis nous avons eu les Sims et récemment, Spore. Après une déclinaison des Sims vers le jeu de rôle avec les Sims Medieval, c'est au tout de Spore d'avoir sa déclinaison hack'n'slash avec Darkspore. Contrairement à l'exemple des Sims, Darkspore ressemble de très loin à son aîné, n'empruntant que les formes rondes de nos Spore. En résumé, nous faisons face à un nouveau jeu.

Une intrigue comme seul prétexte

Il n'est pas question dans Darkspore de savoir si oui ou non vous basculerez du côté obscur, vous y êtes bien malgré vous. Les Spores ont atteint le dernier stade de l'évolution depuis belle lurette, toutes les espèces vivent en paix jusqu'au jour où l'une d'entre elle, les Crogéniteurs a voulu jouer avec la nature. Cette race a découvert l'ADN exponentiel, une découverte qui aller permettre à cette race de poursuivre son évolution. Sauf que la manipulation génétique a ses mauvais côtés, le plus évident étant que l'on ne peut pas agir sur son propre corps, c'est ainsi que les Darkspore nouvellement créés se sont retournés contre leurs créateurs. Bien trop faible face à l'arme qu'ils venaient de créer, les Crogéniteurs décident de prendre la fuite, enfermé dans des capsules de survies guidées par une IA. C'est cette IA qui décide de vous réveiller de votre sommeil cryogénique, vous êtes un crogéniteur et allait devoir réparer votre bourde en reprenant le contrôle des lieux capturés par les Darkspore. Pour y arriver, vous n'êtes pas seul, vous allez faire appel à des héros génétiques, des Spore à mi-chemin entre les créatures que nous connaissions dans Spore et les Darkspore que vous avez créé par erreur. Mais ne vous y trompez pas, le scénario n'est que le prétexte à vos pérégrinations dans les différents mondes, il n'apporte pas grand-chose en terme d'immersion.

Cent héros pour cinq génotypes

Il y a 100 héros à débloquer dans Darkspore, un nombre énorme mais tout juste utile, il faut surtout retenir que ces héros génétiques sont répartis équitablement entre cinq génotypes : les héros Bio qui ont copiné avec mère nature, les Cyber qui puisent leur force dans la technologie, les Quantum qui maîtrisent l'espace-temps, les Nécro qui ont succombé au côté obscur et enfin, les Plasma, ceux qui frappent et réfléchissent ensuite. Pour les hack'n'slash habituels nous parlerions de races, il manque alors les classes, il y en trois : les sentinelles, les nuisibles et les tempêtes. Durant chacun de vos voyages, vous pourrez avoir avec vous jusqu'à trois héros, l'idée étant d'en avoir un appartenant à chaque classe. Toutefois, ils ne combattront pas simultanément mais l'un après l'autre si vous le désirez. Résidu du jeu original, les héros ont des points d'ADN qui leur permettent d'utiliser leur inventaire. En effet, vous ramasserez sur les cadavres de vos ennemis des objets à porter plus ou moins puissants, parfois, ils n'auront qu'un simple aspect esthétique, d'autres fois, ils seront des objets rares particulièrement puissants. Ces objets sont dépendants du génotype et parfois même d'un héros précis. En revanche, l'outil de création se limite à ces objets, vous ne pourrez pas ajouter un bras ou une jambe à votre héros, vous ne pourrez pas non plus modifier sa taille. Il n'est plus question dans Darkspore d'évolution et nous sommes donc limités dans la création.

Un gameplay répétitif

Après avoir préparé votre escouade de trois héros, vous vous lancez dans une mission. L'objectif est toujours le même, éliminer tout le monde et vaincre le boss final. Chaque ennemi à ses caractéristiques et il faut alors naviguer entre ses trois héros pour gagner. Le système est toutefois relativement simple et il faut essentiellement s'adapter au nombre d'ennemis présents et leur génotype, si celui-ci est le même que votre héros, l'ennemi aura un bonus d'attaque de 100%. Il faudra veiller à faire le bon choix entre chaque switch de héros puisque un temps de rechargement est nécessaire entre chaque téléportation. Parfois, vous pourrez provoquer des explosions grâce à des éléments du décor et ainsi blesser les ennemis alentours, il faudra parfois détruire des pylônes qui vous ralentissent ou renforcent les défenses de vos adversaire. Un gameplay qui finit par devenir ennuyeux à la longue. Vous débarquez sur un monde, vous fracassez tout sur votre passage et repartez, ceci sans les quêtes d'un hack'n'slash ou la violence d'un beat'em all. De temps en temps, un météore habité par des monstres viendra casser cette monotonie en percutant la zone sur laquelle vous vous trouvez et à la fin de chaque niveau, un boss pourra vous donner quelques sueurs froides.

Un level design peu inspiré

Cela aurait pu suffire avec un level design intéressant mais il ne l'est pas. Les décors sont effectivement variés et colorés mais ils sont aussi particulièrement vides, seuls les skybox valent vraiment le coup d'œil. L'ensemble n'offre aucune immersion, peu d'éléments destructibles et même peu d'éléments tout court, il n'y a bien que les ennemis qui viennent faire l'animation dans ces tristes décors. Cela peut s'expliquer par le contexte, les lieux ont été dévastés par les Darkspore mais c'est loin d'être enthousiasment. Une fois les 24 missions du jeu terminées, un nouveau mode de difficulté est débloqué mais nous avons bien du mal à recommencer la partie malgré les évènements aléatoires.

Un multi qui sauve la partie

Un multi est greffé au jeu, le mode PvP n'a rien d'exceptionnel, il permet de s'affronter en 1 vs 1 ou en deux équipes de deux joueurs. Cela manque d'ennemis à abattre au final. En revanche, le multi en coop est plus intéressant, de 2 à 4 joueurs, vous pouvez faire les niveaux en profitant des caractéristiques de chacun. En effet, il y a autant de héros qu'il y a de joueurs et les ennemis sont démultipliés pour compenser votre nombre. L'aspect tactique s'en trouve renforcé, comme le plaisir du jeu que l'on retrouve enfin. Il ne permettra pas d'augmenter considérablement la durée de vie du jeu. Darkspore parvient à nous intéresser grâce à un système de récompenses inspiré du « quitte ou double », vous pouvez enchaîner les niveaux sans encaisser votre récompense, ceci vous permet alors d'augmenter les chances d'obtenir des objets d'un plus haut niveau. Vous pourrez aussi influencer cette probabilité en accomplissant des objectifs particuliers comme tuer toutes les créatures, gagner sans détruire de pylônes.

Darkspore s'éloigne trop de ses origines

A l'instar des Sims Medieval, Darkspore s'éloigne trop du concept original initié par Spore. L'outil de création est réduit, le système d'évolution n'existe plus, seul le combat est mis en avant. Résultat, un jeu qui s'avère répétitif même si ce sentiment n'apparaîtra qu'assez tardivement, le studio ayant intelligemment distillé ses bonnes idées tout au long du parcours. Pour que Darkspore soit vraiment intéressant, il faut y jouer en coopération avec trois joueurs afin de rassembler toutes les classes. Le jeu s'avère alors plus tactique même si cet aspect est dispensable pour gagner, la faute à une IA limitée. Bref, Darkspore proposer un concept intéressant mais est trop indépendant de son aîné pour vraiment tirer son épingle du jeu.
pathfinding
6
Écrit par

Créée

le 17 mai 2011

Critique lue 386 fois

1 j'aime

pathfinding

Écrit par

Critique lue 386 fois

1

D'autres avis sur Darkspore

Darkspore
pathfinding
6

Critique de Darkspore par pathfinding

Maxis sait flairer les bons coups, spécialiste du jeu de gestion, on se souvient de Sim City dont le quatrième opus résiste bien des années après sa sortie à des concurrents comme Cities XL 2011...

le 17 mai 2011

1 j'aime

Darkspore
Alexleserveur
5

Darkspore (PC)

Effectivement, un hack and slash, c'est toujours un peu répétitif. Mais répétitif comme Darkspore, il faut vraiment y aller. Le titre a la mauvaise idée d'aligner les couloirs remplis de monstres à...

le 2 mai 2011

1 j'aime

Darkspore
Welboo
5

C'est quoi ça...?

Un beat'em all, un RPG, un hack'n slash? A vrai dire on sait pas trop, alors certes j'y ai joué qu'en version beta sans tout le tralala, avec un mode aventure chiant comme pas possible et sans...

le 26 avr. 2011

1 j'aime

Du même critique

Velvet Assassin
pathfinding
8

Criant de vérité

S'il y a des jeux qui vous prennent les tripes, qui viennent ébranler ce pourquoi est fait un jeu vidéo : le divertissement. Velvet Assassin en fait partie. Se déroulant durant la fin de la Seconde...

le 9 oct. 2010

9 j'aime

3

NightSky
pathfinding
8

Critique de NightSky par pathfinding

NightSky est un jeu de réflexion développé et édité par Nicalis. Il est disponible depuis le 6 janvier 2011 en téléchargement. Le jeu nous propose de diriger une bille à travers une série de tableaux...

le 29 janv. 2011

8 j'aime

2

Two Worlds II
pathfinding
6

Critique de Two Worlds II par pathfinding

Seconde tentative dans l'univers impitoyable du RPG pour le studio polonais Reality Pump. Après un premier essai qui a eu le mérite de laisser une trace chez tous les joueurs, soit par ses bonnes...

le 2 déc. 2010

7 j'aime