Vous rêvez de jouer à Stardew Valley en mode Grand Bleu ? Vous rêvez d'un jeu d'exploration sous-marine, chill, fun et bon enfant ?
Passez votre tour, merci. Dave the Diver est le parfaitement triste exemple d'un jeu au marketing que je soupçonne d'avoir été volontairement trompeur : on te vend du "cool", de la mer bleue, des petits poissons en jolis sprites 3D, un héros bedonnant et paresseusement rigolo... Tu te dis : "purée après ma découverte brutale et saoûlante d'Elden Ring, ça va être bien, le Monde de Nemo en 2.5D".
Oui mais non.
Ca commence... comme on nous l'a dit : chill. Une petite plongée pour attraper quelques poissons, puis une petite phase de QTE mignonne dans le resto à sushis le soir... Chill...
Vingt heures de jeu plus tard, tu es en train de transpirer à 200m sous les mers, cherchant désespérément des munitions pour ton fusil qui :
1/ ne peut accueillir que trois (3)(three)(tres)(drei) munitions
2/ ne tue pas de toute façon la plupart des poissons coriaces et agressifs (requins, espadons...) avec seulement 3 munitions (sauf à avoir le tout dernier upgrade, pour lequel tu as besoin de dents de requin que tu n'obtiens qu'une fois sur 20 en tuant les dit requins. Au moment où j'écris ce texte, je n'ai toujours pas mes 3 dents.)
Si tu t'en sors, agressé par des poissons dans tous les sens (hop, 1 requin, ha tu n'avais pas vu les 2 espadons derrière hein ! et hop, pendant que tu essayes de fuir, une nuée de poissons petits mais MORTELS), ne crois pas pouvoir rentrer au port tranquille, puisque tous les 2 jours in-game (j'exagère à peine), il y a un nouveau... boss.
Oui. Vous m'avez lu. ENCORE. Un fichu BOSS. (Mais c'est QUOI cette maladie des auteurs de jeu vidéo de nous coller des BOSS tous les 2 tableaux ?! on est restés coincés en 1985 et je n'étais pas au courant ??)
D'accord, ce ne sont pas des boss difficiles, loin de là. C'est juste que, parvenu à ce stade, après avoir vaincu ton 12ème boss, tu réalises brutalement : tu n'es pas en train de jouer à un petit jeu d'exploration 2D casu, tranquille, peinard après le boulot. Non non.
Tu es en train de jouer à un rogue-lite. Un rogue-lite mignon et bleu, certes. Mais un rogue-lite.
Et je DETESTE les rogue-lite.
Ici, tu peux donc crever pour n'importe quelle malheureuse raison après 45mn d'exploration minutieuse (45mn "in real life", je précise), et, de fait, perdre absolument TOUT le produit de cette exploration : en te reprochant d'être mort bêtement, puis en te ramenant sur ton bateau - mais les mains vides - Dave the Diver te fait donc comprendre, de façon très casual en effet, que tu viens de passer 45mn à jouer... pour rien. C'est peut-être un triste constat méta de ce qu'est le jeu vidéo dans l'absolu (activité peu productive s'il en est), mais je préfère éviter de payer 15€ sur Steam pour me l'entendre dire.
Ajoutons à ça l'hystérie permanente du jeu : au bout d'un certain nombre d'heures, impossible de simplement plonger, chasser des poissons, et les vendre au resto : toutes les 3mn, tu as un nouveau personnage qui débarque, une nouvelle quête dans une histoire bien linéaire, une nouvelle mécanique de jeu, une nouvelle appli virtuelle à gérer, un nouveau machin, un nouveau bidule, un nouveau truc, une nouvelle animation, une nouvelle option... "MAIS LAISSEZ-MOI JOUER !!!"
Mais non : Dave the Diver ne te laissera pas jouer - et quand il te laissera jouer, il s'assurera que tu joues en étant sur les nerfs. Dave the Diver est une nouvelle victime de ce complexe permanent des auteurs de jeu vidéo qui veulent absolument tout mettre dans un seul jeu et nous montrer qu'ils savent tout faire.
Moi je voulais juste piquer une tête et admirer le paysage. Apparemment, c'était trop demander.