Comment faire mieux et moins bien en même temps

Pour moi, Subnautica a été l'une de mes plus extraordinaires expériences de jeu vidéo. C'est l'un de ces jeux auxquels je rejoue régulièrement et avec un émerveillement intact. Autant dire que j'attendais Below Zero avec impatience (ce qui m'arrive rarement pour un jeu vidéo).

Une vingtaine d'heures de plaisir plus tard, qu'est-ce que ça donne ? Ben, c'est dans le titre :-)

Ils ont réussi à faire mieux, en améliorant tout un tas de petits détails qui rendent l'expérience de jeu plus agréable (par exemple, j'aime mieux les véhicules et leur gestion dans Below Zero que dans Subnautica)...

... et à faire moins bien, en rendant l'avancement de l'histoire plus rigide (et non pas linéaire, ce qui n'est pas pareil). Ici, point de liberté à ne pas fabriquer quelque chose si tu n'en veux pas. Le pingouin miniature, tu as intérêt à le fabriquer, et à l'utiliser exactement là où on te l'indique sur une carte (mal) placée dans un building abandonné, sinon tu n'avanceras pas d'un pouce dans l'histoire.

Du coup, le plaisir de progresser dans l'histoire en progressant dans le monde, le plaisir de découvrir des éléments de narration "par accident", poussé par ta curiosité, et qui rendait l'expérience de Subnautica tellement généreuse, est remplacé ici par le dirigisme des auteurs (une maladie qui semble devenir à la mode dans les jeux "d'exploration"...).

Même l'exploration des grandes profondeurs est devenue laborieuse : disparu, l'indispensable sonar du seamoth/cyclops. Du coup, pour naviguer dans les dédales (designés de façon souvent désordonnée, par opposition au formidable level design de Subnautica) des profondeurs sous-marines, il ne reste plus qu'à... se perdre ou - pire - se lever dans la cabine du sous-marin, sortir ce pauvre seaglide pour en utiliser le scanner intégré, essayer de mémoriser ce qu'il te montre, le ranger, reprendre les commandes du sous-marin, avancer jusqu'à ce que tu ne saches plus trop où tu es, s'arrêter... et recommencer. Très très "fun".

S'ajoute à cela une gestion malheureuse des ressources (il y a des dépôts de rubis ou de diamants par paquets alors qu'on en a à peine besoin, mais il faut ramasser les indispensables plomb et lithium à l'unité), et on se retrouve à se demander si on a vraiment envie de prolonger la pourtant chouette baignade...

D'ailleurs, un signe qui ne me trompe pas : après l'avoir terminé, je n'ai pas éprouvé l'envie immédiate de le recommencer.

Comme Below Zero est plus ramassé et moins long que Subnautica, on lui pardonne tous ces travers. Mais on regrette un peu, aussi.