Après une longue absence de plus de douze ans, la franchise Dead or Alive débarque de nouveau sur une console Playstation. Mais maintenant que le marché des jeux de baston est saturé, ce come back est-il réussi ?
Dead or Alive, un choix vite vu…
Après une longue et magnifique scène d’introduc… oups non. Une fois le Blu Ray lancé dans la PS3 on tombe directement sur le menu principal d’une austérité affligeante avec pour seul compagnie une musique soulante ou plutôt une succession de bruitages d’une mesure qui tourne en boucle perpétuel. Dans le genre accueil on a connu plus agréable. Un petit tour dans les options permettra de choisir entre l’anglais et le japonais pour les voix des combattants et d’installer le jeu pour un meilleur confort (!).
Voyons ce que nous propose le cinquième volet du jeu de combat de la Team Ninja en terme de mode de jeu. D’abord il y a le mode Histoire. Calqué un peu sur celui de Mortal Kombat, il permettra au joueur d’incarner la plupart des combattants dans une succession d’affrontements entrecoupés de scénettes toutes plus ridicules et niaises les unes que les autres. Ce qui retiendra l’attention, pour les joueurs les plus courageux voulant aller jusqu’au bout du dénouement final, c’est que pour chaque combat un défi différent sera proposé afin de connaitre et parfaire les bases du gameplay de Dead or Alive.
Ensuite il y a le mode Arcade qui comme son nom ne l’indique pas sert à rien! Je m’explique par là qu’il se résume à enchainer huit combats et c’est tout. Pas de boss de fin, ni de cinématique pour conclure l’histoire d’un personnage. Le Contre la Montre c’est la même chose mais à faire le plus rapidement possible. Pour être encore plus rapide zapper ce mode inutile. Le mode Survie quant à lui c’est…comment expliquer ça? Un mode où il faut survivre le plus longtemps possible à des vagues sans cesse de combattants venus nous faire la peau. Loin de moi l’idée de vouloir être sarcastique gratuitement, mais là ça sent quand même le travail de feignasse de la part de Tecmo/Koei. Seul le mode entrainement relève la donne en étant tout simplement parfait! Bourré de paramètres en tout genre, il sera possible d’apprendre facilement les coups en essayant de les reproduire une fois que l’IA aura montré comment faire. Le mode le plus amusant pour ma part, un comble.
Et pour finir il y a les classiques modes multi-joueurs offline et online jouable en un contre un ou deux contre deux en Tag Battle. Oubliez le online qui lag… Il est quand même aberrant qu’en 2013 où l’on voit sortir une pléthore de FPS jouable avec plusieurs dizaines de joueurs en ligne sans aucun lag, de trouver des jeux de baston avec seulement deux combattants « laguer » comme c’est pas permis! Pour les fans de goodies et autre bonus à débloquer, sachez que hormis des costumes, les trois combattants de Virtua Fighter et des titres pour craner en ligne il y a rien d‘autre. Pas de biographies, de katas ou d’artworks. Pour résumer Dead or Alive 5 fait dans l’ultra classicisme en terme de contenu et de mode de jeu qu’il pourra décevoir les joueurs habitués aux jeux de baston concurrents.
La pire contre attaque.
La particularité du gameplay de Dead or Alive c’est son système de contre. En appuyant sur carré et une direction au bon moment, il sera possible de retourner le coup de l’adversaire contre lui. Ce qui tend à rendre les affrontements beaucoup moins bourrins que chez la concurrence où il n’est pas rare de se retrouver coller contre un mur et de se faire lyncher non stop sans avoir la moindre chance de riposter. Pour Dead or Alive 5, on a le droit au même gameplay (triangle pour les poings, rond pour les pieds et croix pour les projections), mais les développeurs ont resserré le timing pour exécuter un contre à tel point qu’ils ne sortiront plus aussi instinctivement que par le passé. Une frustration se fait très vite ressentir lors des combats où il faut être précis au millième de seconde près pour lancer un contre qu’au final on oublie très vite la particularité qui a fait la réputation de Dead or Alive…
Les nouveautés viennent du Power Blow et du Critical Burst. La première est une attaque spéciale utilisable uniquement quand la barre de vie de notre combattant est inférieur à 50% et la seconde est un moyen de casser la garde pour enchainer un combo par la suite. Parmi les 24 combattants que propose Dead or Alive 5, chaque personnage possède son propre style de combat augmentant ainsi la variété durant les parties. Des plus les coups et autres enchainements sont souvent très spectaculaires.
Une plastique qui ne fait pas rêver.
Ce qui frappe le plus sur la réalisation de Dead or Alive 5, ce ne sont pas les poitrines bonnet 130 F gonflées à l’hélium rebondissant comme de la gélatine anglaise, non ici c’est plutôt la différence flagrante entre les personnages très bien modélisés et les décors oscillant entre le moyen et le moche. Ce contraste saute aux yeux encore plus que tout l’aliasing présent autour. En parlant des décors, ceux-ci sont interactifs dans le sens qu’en plus de pouvoir balancer son adversaire à travers un mur, dans les escaliers où en bas d’un immeuble pour continuer ensuite le combat dans un autre endroit, il sera également possible de déclencher des évènements en projetant un adversaire dans un endroit précis. Comme un générateur contrôlant une grue ou la corde d’amarrage d’un radeau par exemple.
Côté sonore ce n’est pas la joie non plus avec des musiques tout simplement pourries! Désolé je ne trouve pas d’autres mots plus concis ou directs. Pourquoi dans quasiment tous les jeux de baston on est obligé de se coltiner des musiques ringardes, mélange de j-pop, dance, R’n’B du pauvre qui fait saigner les oreilles ?! Et pourquoi jamais de metal dans un jeux de combat? C’est un peu comme jouer à Twisted Metal avec comme bande son du Chantal Goya. Les développeurs devraient recopier ceux qui font des jeux de courses en incluant dans leurs jeux des titres issus d’artistes connus ou mieux encore d’avoir le choix de mettre ses propres musiques du XMB. Quant aux doublages en anglais du mode Histoire c’est tout simplement pathétique. On dirait que ce sont des gamins de sixième qui ont lu euh joué leurs textes que même le plus anglophobe d’entre nous comprendra les dialogues sans lire les sous titres. Il est temps de dire un truc positif. Voyons voir…ah oui les bruitages sont pas mal pour un jeu de combat.
Les PLUS:
- La modélisation des personnages et leurs différents styles de combat.
- Le mode entrainement complet et pratique.
Les MOINS:
- Le système de contre trop exigeant et frustrant.
- Les modes de jeu sans intérêt.
- Le online qui lag.
- La bande son.
- Les décors alliasés.
Ça ne sera pas un retour gagnant pour le cinquième épisode de Dead or Alive. Avec un contenu rachitique et sans grand intérêt, une réalisation tout juste moyenne, un gameplay devenu beaucoup plus bourrin et frustrant, le jeu de la Team Ninja ne possède pas les armes pour affronter la rude concurrence dans le domaine. Un Dead or Alive décevant.