Dead Space est le rêve mouillé de tout employé du département informatique d'une multinationale. Isaac, vêtu de son armure technologique et d'un pyjama en velours côtelé reçoit à longueur de chapitre des appels intempestifs de clients mécontents. " La porte ne s'ouvre pas ", " le générateur est en rade, va en chercher un autre " et " il y a un corps étranger, va le déloger " sont donc autant de quêtes qu'accomplit Isaac en soufflant comme un bœuf, moitié d'épuisement, moitié d'ennui.
Le boulot est excitant au premier abord et même plutôt terrifiant puis, comme tous les jobs, il devient routinier. Mais il a de bonnes contreparties : si c'est d'abord la dèche, Isaac comptant ses munitions une par une, c'est rapidement Byzance et on se retrouve assez souvent à devoir laisser derrière nous des petits tas de munitions qui nous faisaient si cruellement défaut au début. Les médikits étant négligemment laissés par les monstres, Isaac peut se concentrer sur l'achat de points de force qui rendent ses armes beaucoup plus puissantes et d'armures qui le transforment en bulldozer. D'une ambiance de survival horror, le jeu dévie en fin de partie vers un TPS assez basique.
Le jeu accumule tous les clichés de l'horreur : les inscriptions cryptiques sur les murs, les rires et les chansons murmurées et les personnages déments. Associés à un level design qui rend les évènements très prévisibles, ces éléments participent à l'aspect routinier du jeu. Et ce n'est pas l'histoire, qui comporte son lot de climax classiques qui sort le joueur de sa torpeur.
Après un dernier chapitre sans grand intérêt et un boss plié en 5 minutes, Isaac repart vers de nouvelles aventures, la tête pleine de rêves et le cœur serré par le souvenir ému de sa femme et du station spatiale aussi chiante que l'eau plate.