Dead Space 2 est la suite directe de son grand frère, et partage avec lui beaucoup de son ADN.
Même s'il n'est pas exactement un suite immédiate (un certain temps s'est écoulé entre l'histoire des deux jeux), on y retrouve Isaac aux prises avec des nécromorphes, pour le meilleur et pour le moins bon.
Du côté des points forts, notons l'intro du jeu, délire d'efficacité et de brutalité qui ne perdra pas de temps pour mettre le joueur dans le bain. Le jeu évite ainsi une phase d'exposition qui aurait pu paraître longuette au joueur ayant déjà fini le 1, et pas mal de suites cinématographiques feraient bien de s'en inspirer ! On se rend compte rapidement que les nécromorphes sont plus rapides, plus teigneux, bref le jeu est plus dur et ça aussi c'est cool. Cette approche permet de proposer des sensations proches de ce que l'on a connu, tout en renouvelant un peu l'intérêt.
On se rend compte rapidement qu'Isaac n'a pas toute sa tête, et que l'on ne va pas forcément pouvoir se fier à ce que le jeu nous montrera. Et ça rend plutôt pas mal. Malheureusement les apparitions répétées de Nicole sont ratées, on dirait plus une poupée avec une ampoule dans la tête qu'une revenante.
Les niveaux traversés sont plus variés, mais ça m'a pas forcément emballé, puisque ça participe à un des défauts majeurs du jeu : le manque de cohérence globale. Dans son aîné, on avait une certaine unité de lieu qui nous donnait vraiment l'impression de parcourir l'Ishimura, puis la colonie. Ici j'ai plus eu l'impression de parcourir une suite de niveaux génériques de jeux vidéo, point. On a de temps en temps des passages en zéro gravité pénibles et mal foutus, en plus d'être trop souvent en intérieur. Et visiter des centres commerciaux dévastés lorgnant sur Bioshock, c'est pas forcément ce que j'attendais de cette suite !
Cette sensation de sauce mal liée vient aussi du scénario, très confus, et qui manque vraiment d'enjeux clairement définis. Alors on suit bêtement le fil rouge virtuel sans trop savoir pourquoi (avec parfois un peu trop d'aller-retour au sein d'un même niveau), on peste contre des niveaux plus pénibles dans les derniers 20% du jeu (le monstre invincible, c'était pas une bonne idée), et on arrive à une fin un peu bidon.
Isaac il est débile ou quoi ? Il sait que ses visions sont le fruit du monolithe, et lorsque sa vision le "trahit" dans l'intérêt du monolithe, il est surpris ? Sérieusement ? Il l'a pas vue venir celle-là ???
Dead Space 2 propose également de nouvelles armes, même si ici aussi ça part un peu dans tous les sens. Certaines armes sont franchement inintéressantes, et un peu plus de classicisme du côté de l'arsenal n'aurait pas forcément nui à l'expérience de jeu, bien au contraire ! A noter qu'il vous faudra faire une manip' pour désactiver les armes offertes en DLC, qui par défaut sont offertes dès le début du jeu et changent totalement la courbe de difficulté.
Il y a également un problème du côté du mix sonore, avec une voix qui vous parle en fond mais qui est tellement brouillée qu'elle en devient incompréhensible. Activer les sous-titres permet de régler en partie le problème, mais ceux-ci ne sont pas toujours fidèles à ce qui est dit (sans doute deux traducteurs différents ont-il travaillé sur les dialogues fournis aux doubleurs et sur les sous-titres).
Bon j'ai l'air de pas mal casser le jeu, et c'est vrai que je le trouve moins bien que Dead Space premier du nom. Mais il a quand même de beaux restes, comme on dit, et si j'ai parfois pesté contre tel ou tel aspect raté, j'ai quand même pris un certain plaisir à retrouver le gameplay qui m'avait tant plus à l'époque.
Un peu moins bien que le jeu dont il est l'héritier, mais ça reste un jeu d'horreur plutôt sympa à faire.
16/20