Un jeu qui n'en est pas un.
Nous tenons là une oeuvre, une poésie, mais pas un jeu.
Si je devais le qualifier de jeu, je le classerais à mi-chemin d'un Alan Wake et d'un Amnesia. Seulement, vous leur retirer l'intégralité des aspects très sombres, glauques, et les monstres.
Vous associez la vue à la première personne de l'un, et l'ambiance réussie par les sons des deux.
Vous obtenez Dear Esther.
Ce jeu ne passionnera pas grand monde malheureusement.
Pourquoi?
Tout d'abord, il faut savoir qu'il s'agit ici d'un récit, et non pas d'un jeu. A part marcher, écouter et profiter, ne vous attendez pas à quoique ce soit de plus de la part de ce titre.
Egalement aussi parce que ce jeu est en anglais. Nos amis anglophobes seront donc un peu rebutés quant à l'idée d'y jouer. En effet, si vous ne comprenez pas le narrateur, alors n'allez pas plus loin, ce sera inutile.
Nous avons donc déjà écarté une grosse partie de la population gameuse.
Pour ceux qui restent. Qu'est-ce que Dear Esther?
Dear Esther est tout d'abord un environnement charmant qui se déroule sur quatre tableaux. Une prairie/montagne, une plage, une caverne et retour sur la prairie/montagne, de nuit cette fois-ci. Les décors et les graphismes nous submergent aussitôt.
Dear Esther, c'est aussi une bande sonore impressionnante. Des musiques douces, attendrissantes, mélancoliques, qui envahissent notre coeur, le remplissant d'émotions.
Dear Esther c'est aussi des bruitages stéréo/surround réussis à la perfection. Le bruit de cascade entendu différemment selon votre position, selon si vous être sous l'eau ou non. Le vent qui souffle dans le creux d'une caverne. On serait dans un jeu d'épouvante, je donnerais 10 à un tel jeu pour ses bruitages. Cependant, nous ne sommes pas dans un jeu d'épouvante. Alors pourquoi un jeu qui ne se veut pas d'épouvante réussit mieux les bruitages que bon nombre jeux d'horreur?
Dear Esther c'est aussi une histoire courte. Magnifique, prenante, on a envie d'en savoir toujours. Mais rapide. Qui se boucle en une heure à peu près. Une heure que l'on ne coupe pas. Car on ne veut pas couper.
Dear Esther c'est un jeu qui ne plaira pas à beaucoup de gens, et c'est bien dommage, car il mérite d'être connu.
Dear Esther c'est un jeu, une histoire que je vous recommande.