Critique d'une mort agréable.
Voici l’un des jeux les plus difficiles de cette génération, et de celle d’avant aussi, sûrement. J’attendais pas mal de ce jeu, et j’avais été déçu lorsque de ma première partie, que je n’avais pas terminé, m’arrêtant à presque 20h heures de jeu. La difficulté m’avait saoulé, je ne comprenais pas grand-chose, je ne cherchais pas non plus à comprendre le fonctionnement du jeu, je n’avais pas pris le temps de chercher, et je m’étais arrêté au deuxième monde (qui était en fait le cinquième, mais on les faire dans l’ordre que l’on veut). J’ai donc décidé de recommencer à zéro, de tout reprendre depuis le début, afin de bien comprendre les mécanismes, de me refaire un avis, de m’investir réellement sur ce jeu qui m’avait attiré dès son premier trailer.
Tout débute par une cinématique magnifique, puis on lance la partie. Avant même de commencer à jouer, il faut créer son personnage, sa classe, son apparence. Premier point négatif, le système de modification d’apparence est nase, peu de choix, j’ai eu beaucoup de mal à avoir un personnage potable, qui me plaisait. En revanche, les classes sont assez nombreuses, on a le choix entre 10 classes, et ce premier choix est très important. La puissance sera différente entre chaque classe, la vitesse de déplacement, etc., tout va dépendre du choix de la classe. Après avoir réfléchi 10 minutes pour savoir quelle classe j’allais prendre, j’ai fini par opter pour le Chevalier.
Une fois dans le jeu, on remarque tout de suite que l’univers est crade, maléfique, sombre. On se doute déjà qu’on va sûrement souffrir, ça fait limite peur comme ambiance. Une ambiance énorme d’ailleurs. Les commandes sont très simples, on attaque avec R1, R2 pour un coup puissant, L2 pour utiliser son bouclier pour repousser une attaque, et L1 pour se défendre. Les touches directionnelles nous servent à changer d’armes, d’objets, Carré servant à utiliser l’objet, la touche Rond à faire des esquives ou sprinter, rien de compliqué comme prise en main. Rapidement dans le jeu, après 15 minutes de jeu, et encore, on va se retrouver face à un énorme boss, qui va nous laminer directement. Il m’a buté en un coup.
Le Game Over surgit, mais ce n’est pas la fin, au contraire. C’est le début du cauchemar. On se réveille dans le Nexus, qui nous annonce que nous sommes morts, mais que l’on peut naviguer à travers le monde grâce aux archipierres. Cool, mais qu’est-ce que je dois faire ? Déjà, on constate que nous n’avons plus vraiment de corps, on contrôle l’âme de notre personnage. On voit aussi que notre vie est divisée par deux, et que nous n’entendons plus nos bruits de pas, ni le bruit de notre armure, très sympa comme immersion. On va donc devoir arpenter les mondes pour tuer des monstres, prendre leurs âmes, et récupérer notre corps.
Dans le Nexus, on va pouvoir faire nos courses, déposer des objets chez un type, forger nos armes, armures, etc. Mais tout cela a un prix : des âmes de démons. Dans Demon’s Souls, les âmes de démons sont la monnaie, du coup, pour améliorer notre personnage et tout le reste, on va devoir donner des âmes. Mais avant toute chose, rendez-vous dans le premier monde, le Palais de Boletaria. Et les choses sérieuses commencent.
Je suis très rapidement mort à cause d’une connerie à la con, je suis tombé dans un trou. Ce qu’il se passe ensuite, c’est que vous revenez au début du niveau, et toutes vos âmes sont perdues ! Heureusement, si vous arrivez à retourner à l’endroit de votre mort, vous verrez votre tâche de sang, et pourrez récupérer toutes vos âmes, en plus de celles que vous venez de prendre, sympa tout ça ! Encore faut-il y arriver… Parce que le principe de Demon’s Souls, c’est « meurt et recommence », les monstres sont tous difficiles, que ce soit les plus petits ou les plus gros, si l’on ne fait pas attention, c’est vite la mort. La frustration est donc de la partie, ainsi qu’une grosse tension !
C’est aussi sur ça que joue Demon’s Souls, sur cette tension qui règne tout le long du jeu, de ne pas savoir sur quoi l’on va tomber juste après cette petite porte. Ici, la vie ne se recharge pas toute seule, il faut des herbes, on a aussi une barre d’endurance qui descend quand on sprint, esquive, se défend, frappe ! On va devoir bien gérer cette barre, qui se recharge assez rapidement quand même, néanmoins lors d’un combat contre deux ennemis, il va falloir faire très attention ! Ah oui, j’ai oublié de préciser que lorsque l’on meurt, ou que l’on quitte la zone, tous les ennemis reviennent aussi, de quoi recharger son stock d’âmes, mais aussi de mourir à nouveau très bêtement.
Le jeu se dote d’un système online innovant, et vraiment génial pour le coup. Tout au long du jeu, on trouve par terre des messages écrits en rouge, que l’on peut lire. Il s’agit en fait de messages venant de d’autres joueurs, nous mettant en garde contre une embuscade plus loin, demandant de l’aide, nous prévenant d’un danger, d’un trésor, une aide sur un point faible d’ennemi etc. On peut ainsi savoir à l’avance ce qui peut arriver, encore faudra-t-il quand même survivre à tout ça. Un système ingénieux, mais gare aux faux messages, parce qu’il arrive que des gros débiles écrivent n’importe quoi. Enfin ceci dit, on ne peut pas à proprement parler écrire son message, c’est en fait des exemples de messages que l’on peut mettre, il y a un très large choix de messages possibles.
On pourra envahir le monde d’un autre joueur, mais je ne pourrais pas vous en parler plus en détail, puisque je ne l’ai jamais fait. En revanche, je me suis fait envahir ! Dans ce cas, le joueur ennemi est représenté par un spectre rouge, et lorsque je l’ai tué, j’ai obtenu des âmes. Il y a aussi de la coop, mais encore une fois, je ne l’ai jamais fait, je me suis fait une aventure exclusivement solo.
On pourra aussi trouver des tâches de sang sur le sol, et appuyer sur X nous fera apparaître un fantôme rouge, le fantôme d’un autre joueur en fait, et on pourra voir comment il est mort, et ainsi éviter de subir le même sort. De temps en temps, on verra aussi des fantômes blancs apparaître et disparaître, c’est en fait d’autres joueurs qui jouent. J’ai vraiment trouvé ce système encore une fois très bien pensé.
Le système de combat est franchement efficace, je n’aurais pas vraiment de reproche à faire sur ce point tant il m’a semblé bon, simple d’accès et dynamique. Le gros point fort de ce jeu, j’en parlais vite fait précédemment, mais c’est son ambiance macabre, mature, violente. Ce qui est étonnant, c’est le manque de musiques lors des phases de jeu. Oui, il n’y a aucune musique pendant que l’on jour, à part dans le Nexus et pendant les boss, mais sinon on se balade dans le niveau sans musique, et bien que je sois accro aux musiques de jeux vidéo, à l’ambiance sonore d’un jeu, je n’ai jamais été dérangé par cette absence ici. Les bruitages sone énormes, on se fie pas mal à ça d’ailleurs, du coup ça ne m’a pas dérangé de ne pas avoir de musiques.
Mais ce n’est pas pour autant que les musiques sont nases, au contraire, il y a de très bonnes musiques, en général elles collent très bien aux combats contre les boss, Shunsuke Kida n’est pas tombé dans la composition épique, même s’il y a quelques musiques de ce genre. Globalement, c’est un très bonne OST, je me la réécouterais hors du jeu avec plaisir, notamment pour la musique des crédits, à tomber je trouve.
L’énorme gros point noir, en plus de la personnalisation bancale du personnage, est l’absence de pause. La touche Start nous donne en fait accès à notre équipement, nos objets etc., et la touche select nous permet de déposer un message nous-mêmes, ou de recommander un autre message. Il n’y a donc pas de pause, tout se fait en temps réel, du coup c’est assez chiant de ne jamais avoir de temps mort, surtout quand on doit aller faire autre chose, il faut se mettre dans une zone calme et espérer que rien ne vienne vous défoncer.
Et que dire des boss, énormes, difficiles, la pression est vraiment énorme, le cœur qui bat la chamade, quand il ne nous reste que quelques PV, et que ce fichu boss nous coince contre un mur, une roulade pour s’en sortir et un sprint, avant que le boss ne frappe, on arrive à se cacher pour se remettre de la vie, raaaaah énorme cette pression, cette sueur limite quoi ! Et lorsqu’on assène le coup final, c’est une vraie victoire, à la manière d’un Dragon’s Dogma, peut-être moins intense, mais tellement jouissif quand on récupère toutes ses âmes.
Je n’ai pas encore parlé du scénario, pour une bonne raison. Si, il y en a un, mais il n’est pas intéressant. Le royaume a été envahi de brouillard et de démons lorsque l’Ancien a été réveillé, personne ne reviens jamais de ce brouillard, c’est pourquoi, tel un héros voulant sauver la veuve et l’orphelin, votre personnage sans background, sans personnalité voudra y aller, et ainsi sauver le Royaume. On aura droit à quelques cut-scenes pendant le jeu, mais bon, ce n’est pas l’histoire qu’on va retenir de ce jeu. L’univers, on le retiendra beaucoup plus déjà.
Chaque monde est complètement différent, on passera par des souterrains, une prison, un château, et d’autres environnements, tout cela avec une direction artistique énorme. C’est glauque, on ne voit pas des masses devant nous lors des intérieurs, heureusement qu’on possède une petite lumière qui nous éclaire tout le temps, non sérieusement, j’ai adoré l’ambiance et l’univers. Même le peu de personnages que l’on rencontre ont tous une histoire, sombre, ils font limite peur ces mecs-là, surtout les personnages qui nous vendront des objets en jeu (salope de femme qui chante dans la prison !). Marqué par l’univers et les personnages, vraiment.
Et si on parlait graphismes ? Outre la physique très sympa, techniquement ce n’est pas terrible. Bon, globalement le jeu n’est pas une baffe graphique, on en est loin même, mais ce qui gêne le plus, ce sont les ralentissements assez fréquents, souvent aux mêmes endroits. Même pendant les combats malheureusement, on n’y échappe pas, même si j’en ai plus souvent eu en dehors de combats que pendant. C’est dommage pour ce point-là, parce que c’est vachement handicapant, ça gâche pas mal le plaisir de jeu.
Si techniquement le jeu n’est pas génial, il brille en revanche par sa direction artistique de très bonne qualité. A vrai dire, c’est là que je me suis mangé une grosse claque, avec cet univers et cette ambiance dantesque. On trouve des décors splendides, des panoramas absolument magnifiques. Il brille aussi par son level-design très réussi, très inspiré et fait intelligemment.
La durée de vie est assez conséquente, pour ma première partie je l’ai terminé en 43h et quelques minutes, et après m’être renseigné sur les forums et compagnie, visiblement j’ai loupé des choses, notamment en ce qui concerne les âmes des boss, que j’ai utilisé pour avoir plus d’âmes et augmenter mon niveau, alors qu’on pouvait les utiliser pour la magie ou forger des armes. Il y a un new game +, on l’on conserve son niveau, ses âmes, le jeu se veut encore plus difficile que la première fois, ça m’a tout l’air d’être génial. Et ça me permettra de refaire le jeu différemment.
En bref, Demon’s Souls est un jeu excellent, du début à la fin, l’OST déchire, artistiquement ça pète, le gameplay est top. La difficulté n’est pas du tout abusée finalement, quand on comprend les mécaniques, qu’on avance prudemment et que l’on ne joue pas bourrin et n’importe comment, le jeu reste « simple ». C’est simplement qu’il se veut exigeant, demande de la patience, il faut apprendre les techniques de ses adversaires pour y voir une opportunité de frapper. Demon’s Souls est vraiment un jeu super, rappelant les RPG old-school qui étaient très difficiles. J’en garderais du coup un excellent souvenir par rapport à la première fois que j’y ai joué, et je le recommande vivement. Il fait dorénavant partie de mon top de mes jeux favoris, très clairement.
Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à sa liste Top 10 Jeux vidéo