Deponia : Deponia est un point & click parfaitement conforme aux standards de l'âge d'or du genre... à tel point qu'il n'a vraiment pas à rougir de la comparaison avec les meilleurs LucasArts : c'est joliment réalisé, très bien écrit, c'est drôle et enlevé et les énigmes sont ingénieuses : elles ne franchissent jamais la ligne rouge de l'improbable même si elles peuvent flirter avec, d'autant que le héros laisse des indices que le joueur attentif saura relever à bon escient (en particulier si une action est presque la bonne ou si elle n'intervient pas au bon moment). De la belle ouvrage, vraiment.
Chaos on Deponia : second épisode de la saga Deponia et sorti dans la foulée du premier opus (à peine 9 mois plus tard) Chaos on Deponia s'inscrit évidemment dans la continuité. Il se distingue de son prédécesseur par une difficulté nettement accrue : la zone de jeu initiale est relativement conséquente et coûtera pas mal de va-et-vient et les énigmes sont beaucoup plus vicieuses.. parfois un peu trop. Néanmoins les qualités d'écritures sont toujours présentes, l'aventure fourmille de trouvailles et l'univers et les personnages toujours aussi attachants.
Goodbye Deponia : dernier épisode de la saga Deponia qui, s'il clôture celle-ci en beauté, est aussi le plus schizophrène. Le premier tiers est plutôt linéaire dans son déroulement, mais il est enlevé, particulièrement inspiré et intelligemment construit dans ses énigmes - en fait il rappelle le premier Deponia. Le second tiers évoque plutôt le second opus : il est très ouvert (et propose un gros clin d'oeil à Day of the Tentacle) et ses énigmes atteignent des sommets dans l'improbable. Je l'ai personnellement trouvé vraiment très difficile, d'autant qu'il m'a semblé avare en indices sur les pistes à suivre. Heureusement les qualités d'écriture ne se démentent pas et on y trouve quelques séquences d'anthologie, parmi les meilleures de la série. Enfin le dernier tiers est plus dirigiste et laborieux, et achemine le joueur vers la conclusion des aventures de Rufus. C'est sans doute la partie la plus faible de la saga et, si elle n'est pas non plus ratée, il aurait sans doute fallu le génie des frangins Coen pour tirer une conclusion plus convaincante aux tribulations de notre héros. Ce troisième épisode confirme, si besoin était, que la saga Deponia mérite bien son étoile au firmament des point & click classiques et constitue la proposition moderne la plus convaincante du genre.