Et si la décision à prendre n'était pas si simple ?
Je ne cache pas qu'au début, j'aurais mis un 6 ou un 7, grand maximum, à ce jeu.
Oui c'était un bon divertissement, l'univers est plaisant, le gameplay plutôt sympatique et accrocheur ... L'histoire ne semble pas bien palpitante. Et pourtant.
Si je monte à la note de 8, et que j'hésite très fortement avec le 9, c'est tout simplement que ce jeu m'a bouleversé par sa fin.
En effet, il n'y a rien de plus puissant dans le jeu vidéo que l'importance de nos choix.
Grâce à nos actions et nos décisions, nous définirons un avenir à ce jeu, à ce monde virtuel, qui en soit n'existe pas mais qui semble être une partie du notre. On est torturé à l'idée de savoir ce que va devenir ce monde en fonction de notre choix. Car c'est bien un choix qu'on vous demande.
Tout ce jeu n'est qu'une quête de vérité. Et cette quête de vérité vous emmènera bien loin et vous amènera à réfléchir aux conséquences de la vérité que vous allez choisir. C'est bien là que réside tout le pouvoir du jeu : vous n'êtes pas grand chose et pourtant votre choix va influer le reste du monde.
Même si la problématique finale semble évidente et même trop naïve, on ne peut pas s'empêcher de se retrouver devant un certain dilemme.
A vous de décider du poids de votre vie, et de celle des autres, faire confiance ou non, laisser l'avenir décider, ou l'évolution nous faire avancer ... Toutes ces problématiques sont très régulièrement rabâchées et la manière dont les présente Deus Ex n'est pas des plus subtile, loin de là. Mais j'en viens à me dire que c'est voulu. Toute décision, pour quelle puisse être applicable par la majorité, se doit, à mon avis, d'être radicale sur certains points. Ou alors elle laissera place au doute et à une possible porte ouverte au chaos. Le choix reste simple : Voulez vous prendre le risque ou non ?
Et c'est bien dans le doute que nous plonge ce Deus Ex. On ne sait plus quoi choisir, car on se sent trop impliqué dans cette histoire qui nous dépassait dans les premières heures de jeu. Notre désir de vérité nous a poussé si loin, qu'on se retrouve embourbé dans nos propres principes.
J'hésite avec le 9, car il faut quand même reconnaître certaines maladresses scénaristiques et rebondissements trop évidents, une maniabilité parfois capricieuse et un gameplay plutôt vieillot. Mais en soit, nous plonger dans une telle évidence, et dans de tels partis aussi tranchés, rend la tâche du choix encore plus ardue. A la fin, on se retrouve simplement hésitant. On doute de notre choix car on n'en connait pas toutes les conséquences.
Deus Ex : Human Revolution nous plonge donc dans des problématiques bien actuelles, avec un personnages qui nous ressemble au final, nous sommes deux (et au final qu'un) à chercher une réponse, qui nous plaira ou non. Et c'est avec puissance et ingéniosité qu'on nous plonge dans ce personnage d'Adam Jensen, auquel on s'attache, tout simplement parce qu'il nous ressemble : quête de vérité, d'identité, recherche d'un être aimé, rejeté par certains contre sa volonté, ... On fini toujours par se retrouver en lui.
Ce jeu nous montre donc bien la toute puissance d'un média qui tire sa majesté de nous mettre dans le doute sur l'avenir d'un monde qui ne nous appartient pas, mais avec lequel nous avons partagé des choses.