Tenant comme tout un chacun le premier Deus Ex comme une des expériences de jeu les plus gratifiantes qui soit et passablement échaudé par une première suite dont on ne parlera pas ici, j’avais accueilli le retour de la franchise il y a quelques années avec une certaine curiosité.
Au final, malgré quelques défauts un poil irritant (je pense en particulier à ce système de « boss » pénalisant les joueurs voulant se faire l’aventure en mode furtif) j’avais pris mon pied pour le premier volet des aventures d’Adam Jensen. Aussi, mon niveau d’attente pour Mankind Divided était autrement plus important.
Pas de suspens à entretenir ici, le défi est relevé avec brio. On retrouvera une technique pas toujours au top du top mais compensée par une DA que je trouve vraiment cool, une histoire dont la trame principale ne s’achève pas vraiment et laisse donc un peu sur sa faim.
Certains pointeront aussi surement quelques défauts en termes de level design avec des raccourcis parfois un peu trop évident pour les infiltrés, mais le résultat me parait malgré tout plutôt réussi sur ce point.
Alors qu’est-ce qui emporte la décision dans ce nouveau volet ? L’ambiance, mes amis, l’ambiance !
Les quêtes secondaires, si elles ont un nombre limité sont toutes écrites, longues et encourage le joueur à aller fouiller un peu partout pour découvrir l’envers du décor de cette Prague cyberpunk bien crade.
Alors ça demande au joueur de se bouger un peu puisqu’on doit pouvoir finir le jeu en ligne droite à peu près dans le même temps qu’une campagne solo de COD ou Battelfield (j’exagère à peine), mais si on se laisse prendre au jeu des apparts parfois compliqués à atteindre, des quêtes secondaires, des dialogues entre les PNJ que l’on entend depuis une cachette discrète, on prend un vrai plaisir à regarder cette décrépitude qui fait écho non pas particulièrement à la ségrégation américaine comme j’ai pu le lire ou l’entendre mais surtout à nos sociétés actuelles.
Et c’est la que le jeu comprend parfaitement le rôle du cyberpunk dans la littérature de science-fonction des 30 dernières années : il ne nous parle ni passé ni du futur mais plutôt du présent, appuyant sur les côtés négatifs de notre société pour voir où cela pourrait nous mener. Et vu l’ambiance actuelle, ça ne serait pas la surprise du siècle si le grand barnum dans lequel nous vivons finissait par se barrer en sucette d’une manière ou d’une autre. Et dans la liste disponible (au-delà du délire complotiste) le futur cradingue de Deus Ex est aussi vraisemblable qu’un autre.