Étant en manque de bons FPS-RPG cyberpunk j’espérais au moins un bon divertissement.
Et je dois dire que ce dlc ne m'a pas déçu!
C'était même un peu plus qu'un bon divertissement puisqu'il s'étend grosso modo sur 10 heures si on prend son temps (comme moi).
Ne vous attendez pas à de grosses révélations ou à l'apparition de personnages emblématiques de la série, il s'agit plutôt d'une histoire complémentaire servant à prolonger l'expérience.
Cette extension se déroule après la fin de Deus Ex Mankind Divided et met en scène une visite d'Adam Jensen chez la psychologue de la Task Force 29: Delara Auzenne
que je soupçonne d'être Beth Duclare puisqu'on apprends ici qu'elle est née à Paris
La psy lui demandera alors de se remémorer sa première mission pour le compte de la TF29 qui a eu lieu quelques mois avant les évènements de Mankind Divided.
Une mission d'infiltration dans une prison ultra-moderne pour augmentés, située au milieu du désert de l'Arizona. Voilà pour le résumé!
Le déroulement des évènements du jeu se présente donc sous la forme d'un flashback commenté en direct par nos deux protagonistes.
À noter que les commentaires varient en fonction des choix opérés par le joueur en cours de partie pour plus de cohérence.
Autant dire que ça a plutôt bien marché avec moi surtout qu'il y a pas mal de choix plus ou moins "moraux" à faire.
Je n'ai pas vérifié toutes les conséquences possibles de chaque choix, mais ça m'a paru très bon. .
Qui dit prison pour surhomme dit mécha-restriction, ici Adam Scofield Jensen devra faire sans ses augmentations et ses muscles mais avec son cerveau et ses jambes (pour fuir s'il le faut).
En effet, chaque pensionnaire se voit implanter un virus qui bloque ses capacités et provoque une décharge incapacitante. Sympa.
Il est possible de récupérer ses augmentations à quelques occasions via des objectifs annexes mais non sans risque.
Petit aparté, je l'ai terminé dans le dernier mode de difficulté je veux du réalisme: on recommence du début si on meurt et les sauvegardes rapides sont interdites.
Ce qui fait qu'on a plus tendance à réfléchir avant d'agir ou de dire n'importe quoi à n'importe qui.
Pour ma part, c'est un mode de difficulté bienvenu qui renforce l'immersion et que je recommande chaudement pour apprécier ce dlc à sa juste valeur.
Évidemment, je prêche aussi pour la désactivation des marqueurs d'objectifs qui sont pour moi incompatibles avec l'expérience Deus Ex.
Parce que à mon avis, une immersive Sim ne devrait pas se jouer avec ce genre d'aide, ça casse totalement l'immersion!
Pour illustrer mon propos, il y a un passage du jeu où l'on doit récupérer une marchandise dans un coin peu surveillé de la prison, le lieu est parfaitement décrit et balisé.
C'est alors au joueur de faire "l'effort" d'ouvrir l’œil pour trouver son chemin. Ça reste bien plus gratifiant que de suivre bêtement un marqueur d'objectif qui transforme le jeu en balade où l'on se rend d'un point A à un point B. À vous de voir.
Je passe volontairement sur l'affectation douteuse des touches de la manette (j'ai souvent confondu la touche de sprint avec celle du saut, la touche pause avec la touche du menu). Il vaut mieux jouer avec le combo clavier/souris ou sinon à la manette avec l'aide à la visée activée et les touches reconfigurées.
Pour ce qui est du Level design, je l'ai trouvé vraiment soigné. On se rapproche un peu plus du Deus Ex original dans le sens où les solutions pour progresser ne sautent pas toujours aux yeux.
Certaines situations incitent à improviser et surtout à utiliser tout l'équipement à disposition, ce qui n'était pas vraiment le cas du jeu de base. Le jeu m'a aussi paru plus difficile.
Pourtant, on n'échappe pas aux fameux conduits d'aération, il y en a un peu moins que dans HR et MD, mais toujours trop à mon goût.
Les objets sont bien placés, du coup on ne passe pas son temps à fouiller chaque salle et chaque recoin à la recherche d'un collectible inutile aka le mal du jeu vidéo moderne.
Chose rare, les ennemis et les systèmes de défense sont souvent placés de manière astucieuse (l'un comble l'angle mort de l'autre), au point où certains passages m'ont paru insolvables à première vue. Deus Ex oblige, il y a toujours plusieurs manières de franchir un obstacle, d'ailleurs une solution en particulier rappelle vaguement Hitman.
Le jeu est techniquement très beau malgré quelques défauts au niveau des animations.
La direction artistique est toujours excellente et nous plonge un peu plus dans cet univers fabuleux, sans parler des beaux panoramas sur les inselbergs américains.
L'ost est toujours de très bonne facture bien qu'un peu discrète par moments, mais rien de bien méchant.
Malheureusement l'optimisation n'est pas au top même si c'est déjà plus fluide que MD, un défaut récurrent de la série.
Le scénario et l'antagoniste principal sont décevants, dans le sens où les enjeux retombent un peu à plat vers la fin. Dommage.
Pourquoi 9 et pas un 8?
Eh bien, parce qu'une fois fini, j'ai tout de suite eu envie de recommencer.
Surtout, j'ai retrouvé des sensations depuis quelque temps portées disparues avec les jeux du genre (une vraie sensation de liberté, un peu de tension).
Enfin, j'espère de tout cœur que Square Enix laissera cette licence aux mains d'un éditeur plus respectueux des joueurs, parce qu'elle a énormément de potentiel.
Hein? Quoi? Je rêve?
Bon...