Critique Al Dante de Devil May Cry

Devil May Cry premier du nom est un jeu à part.

Voilà l'accroche clichée c'est fait passons donc aux choses sérieuses et au programme le premier opus d'une série de beat'em up géniale qui transpire le style, les combos en folie et la baston j'ai nommé Devil May Cry !

Ayant terminé le jeu trois fois dont une récemment avec un pote, je me suis dis qu'il était grand temps que je donne mon avis sur ce jeu.

Commençons tout d'abord par le scénario (attention au spoil)

Les habitués de la série dont je fais partie savent que les scénarios des Devil May Cry ont la fâcheuse tendance à tenir sur un p'tit bout de papier. Ici le synopsis se résume donc en une phrase : Dante le chasseur qui pue la classe part sur une île où des démons trament quelque chose après avoir été informé par une bimbo blonde aux techniques d'approches douteuses.

Ainsi notre héros va se balader dans un grand château puis voilà. Quoi ? Vous attendiez des cinématiques pour avoir un petit peu de scénario ou de contexte à vous mettre sous la dent ? Ce qu'il y a à savoir vous le savez avec la toute première cinématique où un texte défile pendant qu'un gros démon joue avec son épée en arrière plan. Le reste on s'en fou : Trish (la blonde) qui vous a accompagné jusque devant le château ne va apparaitre qu'une seule fois pendant votre balade dans ce dernier (pour vous dire que vous être vreument très fort). Les dialogues entre elle et Dante sont donc franchement très riches et leur relation superbement travaillée (sarcasme). Et là est le problème, on rigole de la pauvreté de cette relation mais elle est très importante ! Oui parce que votre amie bimbo vous trahis car elle était en fait une création du roi des démons Mundus !!! Sauf que voilà, la révélation ne bouleverse pas. Pourquoi ? Parce que les développeurs ont complètement oublié qu'entre le début du jeu et la fin il fallait des cinématiques pour enrichir et faire avancer les relations (c'est con quand même). Et pourtant les dernières cinématiques sont franchement bien et on se dit qu'avec 5 minutes de vidéos en plus le scénario aurait vraiment pu être touchant pour le joueur. Même problème pour le Chevalier noir qu'on affronte plusieurs fois : c'est le frère de Dante mais bon vu qu'on a aucune information sur Vergil (c'est le nom de son frère) avant le dernier affrontement bah une nouvelle fois, le joueur n'est pas bouleversé par ce qu'il vient de voir : il aurait juste fallu un flashback de Dante gamin et c'était bouclé ! Donc voilà on tue le méchant et basta, Dante et Trish travaille ensemble mais ils ne vécurent pas heureux et n'eurent pas beaucoup d'enfants. A côté de ça on soulignera quand même les petites cinématiques avant chaque combats de boss qui deviendront indispensables à l'identité de la série (et qui seront parfaitement exploitées dans DMC 3) : la petite réplique qui fait mal mélangée au charisme de Dante ça fait toujours plaiz'.

Pour conclure, même pour un beat'em up, on sent une sorte de flemme pour le scénario qui pourtant avait tout pour être très bon : des personnages intéressants et charismatiques (Dante, Trish, le Chevalier noir), un background à développer tout au long du jeu (le passé de Dante et de son père), une zone de jeu mystérieuse qu'on prend plaisir à explorer (le Château) et un ennemi pas tout à fait inconnu du héros (Mundus). Dommage...

Après oui je chipote car j'adore Devil May Cry mais soyons honnête ce qui nous intéresse ici c'est le gameplay et le fonctionnement du jeu.

Alors on ne peut pas vraiment jeter la pierre à ce DMC d'avoir des contrôles archaïques au possible ni même d'avoir un système de combo assez limité : on n'a pas énormément d'armes à feu ni d'armes blanches (d'autant que passé un certain stade, les flingues et le fusil ne servent presque plus à rien) et les mouvements de Dante sont loin d'être infinis. Cela dit, il est quand même très dur d'enchainer les actions de sorte à faire des combo intéressants. A côté de ça on peut souligner que le jeu est quand même assez dur : on est sur un bon jeu à l'ancienne où si tu veux finir le jeu avec une bonne difficulté (et pas en facile hein tout le monde), il va falloir t'accrocher et vraiment maitriser le gameplay et connaitre les ennemis par cœur (ça fait très Dark Souls dit comme ça). Donc oui on en bave réellement. Rarement un jeu ne m'avais autant maltraité : les boss vous enchaine (coucou Vergil lors du dernier combat) et les ennemis de base font très mal et attaque en nombre. En parallèle, votre évolution est lente et absolument tout va vous couter de l'argent. Argent que vous obtenez en quantité "suffisante" si vous finissez le stage avec un bon score (chose qui n'a pas été souvent le cas lors de ma première partie).

Pour les combats qui sont le centre du jeu, aucun n'est facile.

On affronte des ennemis qui se mêlent parfaitement à l'ambiance que les développeurs ont voulu instaurer. Les démons se complexifie au fur et à mesure des niveaux ce qui donne une vraie impression d'avancement. On commence par les marionnettes nombreuses mais peu résistantes pour finir par les "Nobody" des créatures difformes qui se prennent pour des orangs-outans (et qui sont très chiantes ah ah). A l'inverse les boss donnent l'effet inverse : on affronte à trois reprises quatre boss différents (si on ne compte pas les mini boss). Très répétitif surtout pour l'araignée et le piaf qui, au delà de la difficulté deviennent vite ennuyant à combattre. Alors oui, on comprends bien que si il avait fallu affronter les boss à une seule reprise, le dernier combat contre Vergil aurait réellement perdu en intensité et en saveur. Mais a contrario, devoir se battre trois fois contre le Nightmare (dont le dernier combat m'a vraiment rendu fou) donne une certaine impression de "remplissage" de stage dans lequel on affronte et ré-affronte sans arrêt les mêmes ennemis. Un gros point positif reste cela dit le combat final contre Mundus qui mélange plusieurs phases sans jamais perdre un brin de pression. En bref, le bestiaire est sympathique mais le recyclage de boss entache un peu le tableau.

Avant de conclure définitivement, je ne peux parler de ce jeu sans parler de son ambiance et de ses musiques.

L'ambiance gothique et sombre se prête parfaitement aux musiques que je trouve d'une grande qualité : l'epicness des combats est totalement sublimé par les musiques qui les accompagne (l'ost "Ultra Violet" reste d'ailleurs l'une des meilleures musiques tout DMC confondus). Le style hard rock se prête parfaitement à l'action et l'intensité de ce que l'on voit à l'écran. Je pense ainsi qu'il n'est pas totalement subjectif de dire que Devil May Cry possède les meilleures musiques de la saga. Côté ambiance, mention spéciale à la fin du jeu où le château s'assombrit et devient quasiment silencieux, les musiques laissant leurs place à une atmosphère dérangeante qui nous fait comprendre que les choses deviennent sérieuses et qu'on se rapproche de plus en plus de l'enfer et de Mundus.

En conclusion, oui ce jeu a beaucoup de défauts.

Et malgré que les fans de la première heure aient tendance à le présenter comme la crème de la crème de la série, je trouve Devil May Cry 3 et 5 bien plus complets et aboutis que ce premier opus sur quasiment tous les points (sauf les musiques et l'ambiance qui reste unique et inimitable). Cela dit, tachons d'être un tant soit peu objectif : ce jeu en plus d'avoir mon âge, est quand même le premier jeu à introduire le style du beat'em up ainsi que l'univers de Devil May Cry (et donc de Dante, personnage que j'adore) alors même qu'il devait être Resident Evil 4. Ce que je qualifie de "défauts" ne l'étaient pas à la sortie du jeu mais ce dernier a hélas pris un vrai coup avec le temps. D'autant que ce qui ne m'a pas toujours plu fait en grande partie la force de ce jeu : le côté labyrinthique du château, la répétition des boss, la continuité de l'action quitte à ne pas être très parlant ni explicatif, etc.

Ainsi Devil May Cry est un bon jeu ayant mal vieilli mais qui pourra plaire à n'importe quel joueur qui fera l'effort de faire abstraction de ses problèmes et de mieux s'y investir. En tout cas, jouez y avec des collègues, vous passerez forcément un bon moment !