Devil May Cry est au Beat'em All ce que Mario 64 est au jeu de plate-forme : la transposition parfaite en 3D d'un genre de jeu qui est né en 2D.
Alors certes Devil May Cry n'est pas le premier Beat'em All en 3d, mais il est le premier à nous faire retrouver les sensations dont nous avions l'habitude à l'apogée des Beat'em All 2D : coups puissants, fluidité, action intense, et difficulté assez prononcée !
Après on aime ou pas le poseur qu'est Dante (moi cela me laisse plus ou moins indifférent...), mais l'ambiance qui se dégage des différents lieux visités est suffisamment prenante pour nous captiver et nous donner envie d'avancer, l'histoire étant relativement transparente.
Un très bon jeu, qui sait se faire apprécier même presque 10 ans après sa sortie.
Seconde critique, quelques années plus tard :
J’ai rejoué à Devil May Cry 20 ans plus tard, et c’est toujours aussi fun :
Le jeu (et surtout son protagoniste) se la pète à mort dès la première minute, c’est absolument ridicule d’exagération, mais très très drôle.
Le début du jeu a une grosse vibe Resident Evil (série dont le jeu devait faire partie à l’origine), avec sa masure imposante et son ambiance oppressante, alors c’est marrant quand le jeu part dans une toute autre direction.
C’est vraiment joli pour un jeu sorti si tôt dans le cycle de vie de la PS2, et le côté artistique très réussi (un mélange de fantasy et de gothique franchement sympa) finit de rendre le jeu visuellement séduisant. Il y a plein de chouettes effets de style, surtout vers la fin du jeu, ce qui a du beaucoup impressionner le public habitué à la PS1 !
La difficulté est présente dès le début du jeu, et il est tout à fait possible de mourir entre les mains d’un ennemi de base tant qu’on ne s’est pas familiarisé avec le gameplay. Et c’est un des aspects du jeu qui m’a le plus surpris, cette difficulté qui ne vous laissera aucun répit : il y a des boss à foison, parfois sans checkpoint proche, et on sent une réelle volonté de la part des développeurs de chanlleger le joueur afin de mieux le pousser à s’approprier les subtilités du gameplay.
En gros, si c’est votre premier Devil May Cry (et à l’époque c’était forcément le cas), le gameplay ne va pas vous être familier, et vous allez vous faire rosser régulièrement par des ennemis (ou des boss) qui nécessitent un bon niveau pour pouvoir les battre. Ici pas de button mashing en espérant que ça passe, la difficulté est là pour s’assurer que vous avez acquis une certaine familiarité avec les commandes.
Et pour moi c’est un choix à double tranchant :
- C’est une bonne idée, parce que le jeu n’est pas si long que ça, et que sans ça on aurait pu passer à côté de la finesse du gameplay. Il faudra réellement apprendre les patterns de certains ennemis pour espérer les vaincre, et ça c’est cool. La difficulté sert à s’assurer que le joueur découvre avec un minimum de profondeur cette proposition assez novatrice pour l’époque.
- Mais parfois c’est mal dosé. Espacer les checkpoints pour générer un peu de tension chez le joueur ça peut fonctionner, mais mettre un boss très difficile derrière 10/15 minutes de gameplay sans enjeu, ça n’est clairement pas une bonne idée.
Ajoutons à ça que la difficulté est souvent en dents de scie, avec des sauvegardes tour à tour très rapprochées ou très éloignées, et on obtient le plus gros défaut du jeu.
Mais le gameplay est extraordinairement dynamique, et l’idée géniale de noter en temps réel le style des combats vous pousse à essayer de faire de meilleurs enchaînements à chaque fois, et on s’amuse comme un petit fou.
En plus de ça les boss sont très réussis, et même si on perd, on a envie de réessayer car on sent notre marge de progression.
Dernière qualité majeure de ce Devil May Cry, et pas des moindres : le fameux final « à la Capcom », avec des scènes d’anthologie qui s’enchaînent les unes derrières les autres, notamment grâce à un boss final qui vous en fera voir des vertes et des pas mûres !
Bon par contre si le style est over 9000, l’histoire ne casse pas des brique, et au final il faut avouer que le jeu ne raconte pas grand-chose de trépidant. Mais quand on a un gameplay aussi solide, l’histoire peut clairement être reléguée au second plan sans que le jeu en pâtisse (coucou Resident Evil 4).
Bref j’ai à nouveau pris beaucoup de plaisir à finir ce Devil May Cry, et sa réputation de jeu majeure n’est clairement pas volée !
17/20