Devil May Cry 2 est le vilain petit canard, la déception de la série.
Après un premier opus du feu de dieu, devenu un classique du 10ème art, Dante revient pour un DMC ni cohérent, ni proche, ni ne s’inscrivant dans une quelconque suite de son prédécesseur. Décryptage en bref:
On nous présente un nouveau personnage féminin, Lucia -perso jouable et elle aussi capable de se changer en démon-, ainsi qu' une vieille dame qui a connu Sparda et qui promet donc donc de dévoiler des infos croustillantes sur le père de Dante. S'ajoutent à cela une scène d'intro correctement punchée, un héros toujours classe armé de ses gadgets démoniaques et de sa coupe platine, de nouvelles combos stylées pour tabasser du démon...
Au début, le jeu semble réellement prometteur. Au début seulement, car très vite les lacunes et les déceptions s'accumulent.
Un scénario qui banalise la trame du premier, qui colle une dose beaucoup trop élevée de modernité dans un univers aux origines tout de même gothiques (que ce soit au niveau des décors, de la musique ou du bestiaire).
Exemple: un gros méchant PDG d'une vilaine multinationale, des tanks et des hélicoptères démoniaques, mélanges de machine et de chair palpitantes et répugnantes... (sérieusement même Résident Evil nous a pas pondu des trucs aussi tordus).
L'histoire n'a aucun rapport avec aucun des épisodes, évolue dans un monde fictif que l'on avait jamais vu et que l'on ne reverra pas, et la fin du jeu est WTFesque par son manque total de logique. Une fin où l'on ne se demande qu'un seul "Mais.... après?" d'un air déçu et douteux. Heureusement, après, il y a eu DMC3, volet de bien meilleure qualité.
A ce propos, si la série n'a jamais brillée par son scénario, seuls les Devil May Cry 1 et 3 s'articulent totalement autour d'une même logique scénaristique; une des raisons pour lesquelles ils sont, selon moi, les meilleurs épisodes de la saga.
Mais revenons à d'environnement; car s'il y avait un travail graphique de qualité sur cet épisode, il est complètement gâché par une ambiance excessivement triste et sombre (jusqu'à devoir mettre la luminosité à fond dans les options du jeu); nous faisant évoluer dans un univers "hard-tech industriel" décadent et moche, qui ne s'accorde en rien avec la nuance graphique qui faisait le charme du premier Devil May Cry -et qui contribuera au succès des autres-.
La durée de vie est également médiocre (seulement 18 missions, moins avec Lucia), et le potentiel de rejouabilité inférieur aux autres DMC. Quand à la bande son, elle est correcte, mais très peu de pistes restent en mémoire ("Ragnarok" en est un des rares exemples).
Seul point positif: le gameplay, amélioré depuis le 1er et qui sera encore amélioré par la suite, malgré une diversité absente d'armes blanches dans ce soft.
Nostalgiques de la saga ou curieux de vieilles références de beat them all, passez votre chemin.
Devil May Cry 1 et 3 vous donneront une bien meilleure impression du traqueur de démons le plus classe du dixième art.
