Je déteste ce jeu. Et pourtant, je l’aime un peu. J’ai même parfois envie de l’apprécier plus que ça, malgré sa manie de constamment et systématiquement contrarier mes élans d’affection.
Ce DMC 4, c’est de la paresse sur bluray. Un encéphalogramme plat qui cherche à te faire croire à un semblant d’activité. Du coca zéro sans sucre qui n’oublie toutefois pas de te faire ingérer d’autre saloperie. Ça fait illusion quelques temps, puis tu finis quand même par t’en rendre compte tellement la pilule s’est transformée en noix de coco.
Dire que je ne me suis pas amusé serait mensonger. Les coups ont de la patate, les chorégraphies des combats sont cool, et le rendu hyper dynamique. Le gameplay un peu faiblard de Nero est compensé par la palette de combo autrement plus généreuse de Dante. Gratter un SSS avec l’un ou l’autre reste une expérience grisante et très satisfaisante.
L’histoire est anecdotique, au mieux nanardesque, mais hé ! Nos deux héros ont une dégaine d’enfer, font des cabrioles dans tous les sens et balancent de la punchline stylée à chaque cut scene. Attend-on autre chose d’un Devil May Cry après tout ?
Non, mais on est en droit d’attendre autre chose d’un jeu vidéo.
Autre chose que cette idée d’aller-retour, justifiant un recyclage éhonté des décors. Autre chose que trois rounds strictement identiques contre les quatre mêmes boss étalés sur à peine sept heures de jeu. Autre chose qu’une caméra venue tout droit des enfers rendant le moindre saut ingérable, ou de monstres imprenables sauf à miraculeusement trouver la seule technique qui fasse effet (je pense à toi gros bidule électrique en armure).
La palme du foutage de gueule revient aux passages à la Super Mario Party, ou le game designer a clairement rendu les armes, avec seulement un dé à sa chance pour avancer et sortir du niveau.
Ajoutons à cela une difficulté que je trouve particulièrement mal dosée. Passé un pic vers le milieu du jeu, là ou les ennemis sont plus résistants et ou les limites de Nero se font énormément sentir, la difficulté redescend brusquement une fois Dante et tout son arsenal en main. Comme une récompense venant complètement torpiller une courbe de progression bloquée depuis deux ou trois niveaux. Le lance-roquette de Resident Evil, mais sans avoir besoin de terminer le jeu pour le débloquer.
Toutes ces choses mises bout à bout ont mis mes nerfs à rude épreuve et je garde un profond ressentiment à l’évocation de ce jeu. J’irais presque jusqu’à oublier que, derrière ses imposants défauts, c’était quand même sympa toute cette baston. C’était bien cool.
Mais ne m’en parlez plus, merci.