JACKPOT !
Onze ans. C'est le temps qu'il aura fallu pour qu'une véritable suite au 4ème opus de la mythique franchise Beat'them'all de capcom voit enfin le jour. Après un reboot clivant par le studio anglais...
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le 17 mars 2019
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/!\ Pour bien détailler pourquoi DMC 5 est à mon sens une insolente réussite sur son gameplay il va m'être nécessaire de spoiler certains éléments liés au scénario et à la construction du jeu dévoilant son potentiel après plusieurs runs. De fait je regrouperai tous ces élément dans une partie spoil se trouvant à la toute fin de la critique. Les autres paragraphes n'en contiendront pas. Bref c'est parti.
Dix ans après un quatrième opus au gameplay génial mais à la construction imparfaite, et six ans après un reboot sympa mais loin de pouvoir prétendre titiller un DMC 3 mythique capcom revient avec sa série de Beat Them Up culte pour un cinquième opus. Opus qui (un peu à la manière du 3 en son temps) se doit d'avoir les épaules assez solides pour prétendre se remettre sur le trône d'un genre qui a vu naitres des titres faisant figure de nouvelles références...
La première chose qui saute à la gueule quand on lance DMC5 c'est que le jeu est techniquement ultra carré. Le jeu réussi a tenir ses 60 FPS sur la version ps4 FAT qui ne toussote qu'a de rares occasions en jeu, preuve s'il en est qu'avec un peu d'astuces le Hardware vieillissant de la machine peut encore surprendre agréablement. Ce qui rend cette stabilité d'autant plus agréable c'est que le jeu est beau. DMC 5 possède parmi les plus beaux visages et plus belles animations de la gen. Si on pourra pester contre des couleurs relativement ternes et grisâtres il faut reconnaître que techniquement le jeu est une réussite. Tournant sur le RE engine maison de capcom on sent tout de suite que les équipes se sont donné les moyens d'offrir un jeu qui tient sans mal la dragée haute aux plus gros AAA de ces dernières années. D'ailleurs (et là on rentre dans le subjectif) mais la DA est réussie et totalement homogène réussissant a mélanger avec brio les influences venues aussi bien des épisodes numérotés que du Reboot pour donner lieu a une vision plus réaliste des visuels sans perdre pour autant le coté démoniaque des environnements. Au fil de la partie des influences lovecraftiennes se font régulièrement sentir dans le design des ennemis bien dégueulasses qui ne feraient pas tâche au cœur de Yarnham. C'est glauque, les démons suintent la corruption par tout les pores et leurs animations ne font que renforcer leurs apparences grotesque et malsaines. Les personnages ont également bénéficié du même soin leur donnant u certain charisme et surtout un style et une désinvolture grisante en plein combat. D'ailleurs s'il ne se permet pas dé délires grandiloquents à la Bayonetta le jeu dispose de pas mal de moments de bravoure dans sa mise en scène en particulier contre certains boss impressionnants faisant voler les décors en miettes (ceux qui ont fait la démo sauront de quoi je parle). En clair DMC c'est l'aboutissement de tout ce que la série à pu expérimenter dans le passé pour déboucher sur une copie globalement inattaquable sur le plan de la réalisation. Tout juste peut on noter des décors moins variés que par le passé qui pourront en lasser certains, cependant cette relative unité permettant de garder une cohérence visuelle globale ce n'est pas un soucis rédhibitoire.
Scénaristiquement parlant DMC 5 fait dans les standards habituels de la série, à savoir une intrigue sous fond de gros démon qui veut tout exploser, et des héros partant l'affronter pour le renvoyer en enfer avec quelques balles dans la tête. A ce postulat on ne peut plus classique vont se greffer des histoires sur l'identité de V, l'auteur de la mutilation de Nero (enfin pour ça qui a joué à DMC le verra a des kilomètres) et quelques twists scénaristiques plus ou moins téléphonés qui permettent au moins de renouveler les enjeux de l'histoire. Cependant cette intrigue basique permet à Capcom de nous présenter une galerie de personnages attachants et réussis (les dialogues Nero / Nico sont très sympas) même si Lady et Trish sont plus figurantes que parti prenantes de l'histoire. Enfin le jeu est rempli de fan service à tous les étages, et les amateurs de la série devraient vraiment s'amuser en jouant et en saisissant l’avalanche de références (jamais lourdes au passage) que le jeu fait à la série. Bref sur ce point précis DMC 5 est une véritable déclaration d'amour aux fans de la licence, et là ou certains feraient du fan service ultra lourd, ici il sert autant la cohérence globale de l'univers DMC qu'à nous arracher un sourire quand on capte ce que sous entendent les personnages. En gros si sur le pur enrobage DMC 5 est une réussite c'est vraiment sur son gameplay que le jeu prend toute sa dimension...
Le Jeu propose d'incarner 3 personnages à tour de rôle, chacun ayant un gameplay différent du précédent autant consacrer un paragraphe à chacun. Ils sont tellement réussis que passer de l'un à l'autre c'est changer radicalement son approche des combats et du gameplay. S'en est presque insolent de la part de Capcom de réussir à gérer 3 personnages aussi bien quand certains titres n'arrivent pas à le faire avec un seul personnage.Avant de détailler chacun d'eux précisons que le jeu reste totalement dans la veine des épisodes numérotés. DMC 5 prend la forme d'un Beat Them up exigeant et technique dans lequel les enchaînements se font en fonction du timing entre chaque pression de la touche de frappe et des directions prises avec le stick. Le but étant bien entendu de réaliser les enchaînements les plus impressionnants possibles pour obtenir la meilleure note à chaque combat. Chaque note va de C à SSS et en plus de déterminer la note finale de mission elle permet de gagner d'avantage d'orbes rouges. Et aussi grande trouvaille des développeurs, si la note finale et le scoring n'est pas votre tasse de thé , la note de style conditionne la musique de combat. En clair plus vous montez plus vous entendrez d'instruments pour obtenir une chanson complète. Ce détail qui pourrait paraître casse pieds sur le papier est en réalité absolument génial en jeu car il pousse à bien jouer en permanence pour profiter de la bande son juste mortelle du titre. Bien entendu le jeu propose d'acheter divers coups et améliorations dans la boutique afin de transformer son personnage en véritable machine de guerre capable d’enchaîner des ennemis dans les airs pendant de longues minutes. De plus à la manière des autres jeux de ma série les décors cachent divers power up tels que les orbes bleus pour augmenter la barre de vie, les orbes violets pour celle de furie et des missions cachées. Il est à noter que le jeu se veut un poil plus exigeant que par le passé du fait de la disparition des objets utilisables par le menu. Étant donné qu'on ne peut plus spammer les étoiles de soin et autres eaux bénites quand le jeu devient difficile, il sera obligatoire de s'améliorer pour progresser. Enfin un mode entraînement très bien fichu vous permettra de tester les compétences ou de vous amuser à essayer de nouveaux combos sans risquer la punition en cas d'échec.
Premier des trois compères que le jeu nous donne à jouer, Nero protagoniste principal du précédent opus voit son gameplay radicalement changé par une idée brillante (qui m'avait étonnement fait grogner lors de l'E3). En effet le scénario l'amène à se retrouver privé de son bras démoniaque dès le début, cependant au lieu de rester manchot Nico (l'armurière) lui a confectionné une prothèse robotique (le devil breaker)permettant de compenser la perte de pouvoirs sans devil bringer. De ce fait Nero se retrouve affublé d'avant bras jetables qui tous ont des capacités différentes. Permettant au choix de faire des esquives acrobatiques, de faire du contrôle de foules avec un poing volant, de stun ou encore ralentir le temps façon bullet time, l'utilisation de ces derniers va radicalement changer votre façon d'aborder un combat. Attention cependant les Devil Breakers ne sont pas indestructibles et un mauvais timing sur leur utilisation les détruira. Au total Nero peut en porter 8 sur lui (après amélioration dans la boutique). Switcher librement entre ces derniers est impossible et va donc vous obliger a réfléchir à votre équipement en début de mission. Si le système peur paraître bordélique les premières minutes on se met très rapidement a saisir la profondeur que le devil bringer permet et se retrouver à court de ces derniers vous handicapera largement. Notez qu'on peut en trouver dans les niveaux mais attention ils sont aléatoires et compter sur ces derniers dans les plus hautes difficultés c'est jouer à la roulette russe. C'est donc avec précaution qu'on les emploi et qu'on choisit son équipement à chaque boutique. En dehors du Devil Breaker nero possède ses capacités héritées de DMC 4 à savoir son revolver que l'on peut charger et son épée que l'on peut charger en appuyant sur une gâchette au bon moment en combat. Son style de combat est relativement aérien et fait de nero le personnage le plus simple à prendre en main malgré un petit manque de puissance du moins en début de partie. Le personnage est nerveux, réactif, et donne l'occasion d’enchaîner pas mal de combos dévastateurs, ainsi que de gentiment troller les ennemis grâce aux taunts.
Second protagoniste à entrer dans l'arène V est probablement le plus original et rafraîchissant des trois. Si Dante et Nero se battent au corps à corps, V est un invocateur qui se tient loin de l'action pendant que ses trois démons font le sale boulot. Si les premiers combats que l'on joue dans sa peau semblent confus et juste bourrins, très rapidement tout le sens du gameplay prend forme. Ici tout est dans le placement et la gestion en alternance de Griphon l'oiseau qui peut attaquer à distance et via quelques améliorations assommer ou envoyer voler les adversaires, et de Shadow la panthère qui s'occupera d'infliger de lourds dégâts et combos au sol ou dans les aires. Chacun des deux démons est contrôlable via les touches carré et triangle. D'autre part lorsque la jauge de devil trigger de V le permet vous avez la possibilité d'invoquer Nightmare une sorte de golem qui fera des dégâts aberrants et s'avère capable de lancer des aoe dévastatrices qui feront fondre les barres de vie de vos adversaires. Déjà que bien fourni en possibilités le gameplay de V est régi par un élément permettant de grandement dynamiser les affrontements, en effet les trois familiers sont incapables d'achever les ennemis, ce sera donc à vous de lancer sa cane et de se téléporter dessus pour leur infliger le coup de grâce. De plus hormis Nightmare qui est invocable pour un temps limité les deux autres familiers ont des barres de vie et s'ils subissent trop de dégâts ils deviendront inutilisables pendant quelques secondes (qui paraissent une éternité dans les difficultés avancées), vous devrez donc intelligemment gérer les esquives qui permettent de les rappeler auprès de V pour leur épargner une mort douloureuse. Enfin V peut également sortir son bouquin en plein combat et commencer à le lire ceci ayant pour effet de renforcer les familier ou e remplir la barre de devil trigger. Tous ces éléments mis bout à bout permettent à son gameplay un dynamisme, une fluidité et une fraîcheur bienvenue, donnant une expérience de combat assez inédite dans un Beat Them Up. Il faut noter cependant que V est le personnage qui va sortir des SSS le plus facilement tant une fois pris en main on s'amuse très vite a jongler entre les familiers, les taunt et les téléportations pour achever les ennemis.
Après s'être bien amusé avec les deux premiers héros, au moment ou l'on se dit que le gameplay de Nero et V est le plus riche qu'on ai vu DMC 5 nous met dans la peau de Dante. Et étonnement c'est à partir de ce moment que le gameplay du jeu calibré au poil de fion nous éclate en pleine tronche. Dante est le personnage le plus complexe, puissant, jouissif et technique du jeu. Avec dante vous allez devoir jongler entre trois styles de combat offrant une action spécifique sur la touche rond, Trickster qui permet de dash et de se téléporter au corps a corps d'un ennemi, Swordmaster donnant accès a des attaques supplémentaires avec les armes de mêlée, Gunslinger qui transforme Dante en pistolero hors pair lui permettant de réaliser des tricks bien fandars et enfin Royalgard qui vous permet de parer toutes les attaques avec le bon timing. Aux styles s'ajoutent 4 armes de corps à corps et 4 armes à feu équipables chacune disposant de movesets et d'utilités diverses. De fait aborder un combat avec Dante revient à savoir switcher efficacement entre chacune des options et à réussir à ne jamais stopper son combo pour donner lieu à des enchaînements dévastateurs. Il dispose bien entendu d'une transformation démoniaque permettant de continuer a faire monter la note et d’enchaîner sans s’arrêter pendant de longues minutes. Bien maîtriser Dante s’avérera un poil plus long qu'avec ses deux compères mais le sentiment de puissance et de maîtrise de ses actions est tel qu'on est presque triste lorsque le jeu nous remet dans la peau de Nero et V (du moins lors de la première partie). En bref ce personnage est la synthèse de tout ce que Devil May Cry à pu faire de bien au cours des opus précédents pour arriver a un niveau de profondeur de gameplay rarement atteint dans un Beat Them Up.
Une fois le premier run terminé Nero débloque une forme de devil trigger surpuissante et retrouve l'usage de son bras démoniaque tel qu'il fonctionnait dans DMC 4, permettant en plus des Devil Breakers de disposer de choppes au corps a corps dévastatrices utilisables avec la touche R2. On se prend très rapidement au jeu et les animation de ces choppes sont tellement brutales qu'il est vraiment jouissif de conclure son combo en tabassant comme un sourd un ennemi qui n'en demandait pas tant, il est a noter que les boss sont aussi sensibles a ces choppes quand on arrive à les assommer ce qui occasionne des animations impressionnantes dans lesquelles ces derniers se font molester comme jamais.
Dante possède également un twist de Gameplay qui apparaît au cours de l'aventure, en effet ce dernier obtient une épée démoniaque lui permettant de faire d'énormes combos aériens, ou encore de tirer des lames façon Vergil sous sa forme de devil trigger. De plus cette arme va de pair avec le déblocage d'une seconde forme de démon sur-puissante permettant de faire du nettoyage massif de monstres. Cependant à tout pouvoir cheaté sa contrepartie, et ici cette dernière sera de devoir vider sa barre de devil trigger classique pour remplir en remplir une autre. Comptez environ une barre complète (une fois améliorée a fond)+ la moitié d'une autre pour pouvoir activer la forme. D'autre par cette dernière ne soignant pas elle ne sera pas forcément une solution miracle en cas de danger de mort imminent face à un boss.
… si on accroche au délire. Le premier run du jeu vous prendra entre 10 et 15 heures selon votre habileté et la difficulté choisie entre les deux de base. Je ne saurai que trop conseiller de commencer en Chasseur de Démons afin de ne pas rouler sur le jeu de manière trop rapide. Par la suite cela dépendra grandement de de votre affect avec le jeu. En effet De manière classique des difficultés de plus en plus violentes se débloquent à chaque fois qu'on fini un pallier pour arriver au total à 6 modes de difficulté qui vont de plus en plus vous faire transpirer en combat. Il est a noter qu'à partir de la troisième (Fils de Sparda) les packs d'ennemis sont différents et vont vous offrir des situations bien plus variées et compliquées, au point qu'à titre personnel je considère que le vrai jeu commence à ce moment là. Viendra ensuite le mode Dante Doit Mourir ou les ennemis sont d'une violence totale et enragent lorsqu'ils sont aux portes de la mort vaporisant votre barre de vie à la moindre erreur. Enfin deux modes supplémentaires se débloquent « Heaven or Hell » ou vous tuez les ennemis en un coup, et ces derniers vous tuent en un coup et le mode extrême « Hell or Hell » ou les ennemis vous tuent toujours en un coup mais le contraire n'est plus vrai. De fait DMC 5 est un jeu a considérer sur le long terme si on compte profiter de son plein potentiel et la durée de vie de l'histoire sera démultipliée en fonction des objectifs que l'on se fixera. Dans le même ordre d'idée le Platine du jeu sera vraiment compliqué à aller chercher étant donné que certains trophées sont clairement là pour récompenser les meilleurs des meilleurs.
Bref il est grand temps de clôturer le pavé de texte via une conclusion rapide et efficace. DMC 5 est le meilleur Beat Them Up sorti depuis un long moment, si vous aimez le genre il est incontournable. Pour les autres le jeu est chaudement recommandable mais ne sera pas la porte d'entrée la plus accessible au genre et mieux vaut savoir ou l'on met les pieds avant de se lancer. Plus qu'a attendre le Palais Sanglant qui sera ajouté gratuitement en avril pour rajouter encore de nombreuses heures de jeu à tabasser du démon en quête du fameux SSS !
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