DiRT 4 par Deft

L'année dernière, Codemasters sortait en boite DIRT Rally, une beta PC incomplète un peu gonflée au fil du temps sortie en guise de digne représentant du genre simulation de rallye après 11 ans de complète diète pour les amateurs. Ma critique du jeu est disponible "pour ceux-là qui veulent" comme dirait l'autre, suffisamment dithyrambique pour ne laisser aucun doute quand à ma passion pour son moteur physique léché, son côté permissif mais pas trop, son fun et ses spéciales tirées de la vraie vie qui n'ont pas besoin d'artifices pour être techniques, amusantes et gratifiantes à parcourir.

Bon, résumons, on a donc ce fabuleux jeu qui sort, puis Codemasters se dit que c'est quand même un super élan pour aller nous sortir un DIRT 4, la série étant en comas contrôlé depuis quelques années maintenant. La com officielle commence donc son travail en nous disant simu par ci, moteur physique par là, stages aléatoires tout là-bas. Alors faisons dans l'ordre.

Simu ? Non. Vraiment pas. Deux modes sont disponibles pour ceux qui veulent parcourir le jeu : Gamer et Simulation. Le Gamer a un sale nom mais il reste le plus honnête, le jeu ne se faisant pas passer pour ce qu'il n'est pas et l'expérience arcade/simu du meilleur effet. Pour le mode simu, et même en retirant toutes les aides, on se retrouve avec un jeu le cul entre deux chaises qui ne sait jamais vraiment quoi faire pour que le joueur simu s'y sente bien, alors qu'en fait il suffisait d'une chose qui semble plutôt logique quand on voit le plébiscite de l'année passée : réutiliser le moteur physique de DIRT Rally ! Là c'est mou, y'a trop de grip tout le temps partout, les WRC sous-virent à l'accélération sur de la terre (on aura tout vu), et la palme revient aux premières minutes (heures) de jeu. Une Opel Adam et une Fiesta de petite catégorie sur des tracés américains pas intéressants avec des virages très ouverts et un comportement caricatural des petites tractions qui donne peine à croire qu'on a devant nous un jeu des auteurs de la merveille de l'année passée.

Ensuite, le système de spéciales aléatoires. Alors qu'on ne s'y trompe pas, c'est une super idée à la base, elle manque juste de finesse dans l'exécution. Il y a trop peu de bouts de circuits qui peuvent s'imbriquer les uns dans les autres, du coup on se retrouve avec les mêmes sections over and over again. Parfois dans la même spéciale ! On a 4 grosses cartes avec des tracés dessus. Pas d'ambiance particulière, rien qui pourrait donner de l'attrait à une spéciale, du vide avec des virages dessus. Et puis de temps en temps un élément qui casse la monotonie des spéciales. Un petit bout de ville en Espagne par exemple, mais guère plus. Du coup on s'ennuie un peu. On a des spéciales aléatoires mais plus de sentiments de déjà-vu que sur toutes les destinations de DIRT Rally.

Le système de création d'écurie et de gestion des sponsors et leurs objectifs est bien ficelé, l'évolution est logique et le sentiment d'avoir de plus en plus de voitures avec de plus en plus de sponsors dessus est gratifiante. Les livrées et couleurs des voitures sont personnalisables, et même si cette partie manque de variété on trouve son bonheur à coup sûr avec différents styles, et 4 couleurs d'écurie à paramétrer pour vous faire une carrière à votre image.

Pas grand chose à dire sur la gestion et l'évolution du mode carrière, pas grand chose à dire non plus sur le mode virée qui regroupe quelques challenges de destruction (avec des gros obstacles en polystyrène fluos comme dans DIRT 3) et de contre la montre qui prennent tous place sur l'immense bac à sable du jeu, sorte d'aire de gymkhana très agréable à parcourir dans un but précis ou juste pour faire quelques tours de roues et/ou quelques tonneaux avec une 208 RX qui ne demande que ça.

En bref rien n'est vraiment raté, de mon côté c'est juste la communication du jeu que je trouve au mieux maladroite, au pire scandaleuse. Ce n'est pas un mauvais jeu, mais avoir joué la proximité avec l'épisode vraiment simu, vraiment rallye laisse un sale goût dans la bouche à ceux qui ont fait de ce dernier leur jeu de chevet.

Ne soyez pas bêtes comme moi (nous) et ne lisez pas "DIRT Rally 2/DIRT 4", lisez juste "DIRT 4, suite de DIRT 3".