On the road again
Un peu d'histoire Après quelques épisodes chaotiques et pas toujours exceptionnels, Codemasters cherchaient un peu depuis plusieurs épisodes où ils devaient placer leur vieille licence de...
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le 4 avr. 2016
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Après avoir abandonné le jeu de rally pur pour un fourre tout/arcade, Codemasters revient à ses premiers amours avec un Dirt consacré uniquement ou presque aux spéciales de rally en ayant l'ambition de devenir la simulation la plus pointue existante sur le marché. Pas très difficile lorsque l'on voit la concurrence... Mais Dirt Rally est-il vraiment une bonne simulation?
Menu fretin.
Pour patienter durant l'installation complète, le jeu place directement le joueur derrière le volant d'une voiture de la catégorie 60's (voitures pour débutants) histoire de se plonger directement dans le bain. Cela tombe bien car nous avons à faire à de véritables savonnettes où les freins devaient être en option. Cette première entrée en matière à de quoi faire flipper. Il aurait été plus judicieux de profiter de ce laps de temps imposé pour apprendre les rouages du pilotage avec des épreuves de conduite comme le faisait le tout premier Colin McRae Rally ou d'expliquer quelques rudiments de paramétrages mécaniques afin de régler correctement sa voiture. Avant de voir plus en détail le gameplay de cette simulation, un rapide coup d’œil sur le contenu de ce que propose le dernier jeu de Codemasters s'impose. En parcourant les différents menus austères et peu explicites, un arrêt sur les options de configurations pour la jouabilité au volant ou la manette sera le bienvenue. Un passage obligatoire afin de changer la sensibilité qui est vraiment exécrable par défaut.
Le gros morceau du jeu est le mode Carrière divisé en Championnat lui même divisé en 3 modes que sont: Rally, Rally Cross et Hill Climb. Le mode Rally est segmenté en plusieurs niveaux de difficulté. En plus de gagner des crédits pour acheter de nouvelles voitures ou de nouveaux mécanos, il faudra être dans les premiers à la fin du championnat pour passer à la difficulté supérieure. Dans le cas contraire il sera possible d'être relégable. Un peu comme au foot. Le Rally Cross comme son nom l'indique permet de concourir contre l'IA sur des circuits aux revêtements variés. Le Hill Climb permet de taquiner le chrono sur la célèbre montée de Pikes Peak. Pour le reste il existe les modes de jeux en ligne, les épreuves personnalisables et la gestion de son garage pour acheter un bolide parmi la grosse quarantaine disponible ainsi qu'un staff de mécaniciens afin de recruter les meilleurs qui feront le plus de réparations possibles entre deux spéciales. Malgré un contenu de 6 pays seulement pour un total de 72 spéciales, Dirt Rally propose de longues heures de jeux aux pilotes virtuels les plus patients et surtout les plus courageux...
Pour les fous du volant.
Une simulation se doit de proposer une jouabilité aux petits oignons. Alors qu'en est-il? Autant ne pas y aller par quatre chemin, seuls les possesseurs de volant pourront prendre du plaisir (en passant un temps fou à régler chaque pièces de sa voiture) afin de maîtriser son bolide. Les joueurs manette seront beaucoup plus lésés. Pourquoi? Tout simplement parce que la jouabilité se révèle ultra sensible. Même avec une configuration beaucoup plus dure, un joueur à la manette devra lutter pour garder sa voiture stable en ligne droite afin de ne pas constamment faire de zigzags. Surtout que les voitures sont toutes trop légères et que les freins ne servent quasiment à rien. Le changement d'adhérence se fait que trop faiblement ressentir (hormis sur l’asphalte). Il faudra parfois, à faible vitesse, freiner plusieurs dizaines de mètres avant une courbe pour ralentir un minimum son bolide. L'astuce est d'abuser du frein à main. Sans la maîtrise de ce dernier, il est quasiment impossible de bien négocier un virage convenablement.
Les premières heures de jeu sont très frustrantes et se passent en majorité à régler le moindre paramètre de son véhicule ou d'aller sur des forums spécialisés pour collecter des informations. Le pire c'est qu'il est possible de débloquer de nouvelles compétences de réglages par la suite, obligeant le joueur de conduire sur des savonnettes dans l'espoir d'avoir enfin la possibilité de procéder à des réglages adéquates. Tout simplement illogique! Pourquoi ne pas avoir rendu sa simulation un minimum accessible aux néophytes afin d'apprendre en douceur comme le propose d'autres simulations? Ici même les aides activées ne changent rien à la donne.
Qui dit rally dit copilote. Cette dernière (car oui c'est une femme) se révèle plutôt efficace dans ses notes même si elle pourra être un peu en retard par rapport à la route en de très rares occasions. De tout façon il existe un paramètre pour corriger ce léger défaut. Par contre il est déstabilisant, en plus de penser que l'on a à faire à un GPS qui s'est mis au rally, que la copilote lise toujours ses notes lors d'une embardée sur plusieurs tonneaux comme si de rien n'était... Un véritable robot. Une simulation se doit être exigeant et Dirt Rally ne déroge pas à la règle. Une sortie de piste se terminant dans un arbre et c'est tout simplement l'abandon. Les dégâts peuvent être plus ou moins importants selon les chocs: perte d'un pneu, d'un phare sur une étape de nuit etc... ce qui influe considérablement le pilotage sur les étapes suivantes.
La Colin a des yeux.
Après le fond vient la forme. Contrairement à ses menus d'une austérité affligeante, Dirt Rally propose des graphismes agréables à l’œil. La modélisation des voitures (avec leurs vues cockpit) et les spéciales sont de bonnes factures le tout sublimé par de jolis effets de lumières . Alors oui il ne faut pas regarder de trop près les spectateurs composés de deux textures qui se battent en duel ou le scintillement essayant de venir cacher un léger alliasing, mais dans l'ensemble c'est réussi. D'autant plus que les étapes sont «vivantes». Grâce aux nombreux spectateurs sur les bords de la route encourageant les pilotes. Parfois assis à côté de leurs camping cars ou sur le toit d'une maison. Mais aussi grâce aux hélicoptères de retransmission TV et autre drone. En plus de se déformer aux moindre chocs, la carrosserie se salira en temps réel de manière très convaincante.
Pour accentuer cette immersion, les bruitages sont tout simplement parfaits. Que ce soit le bruit des moteurs, des freinages, des cris des spectateurs ou du chant des cigales en Grèce (!), l'ambiance de participer à une spéciale de rally est bluffante! Merci également à la spatialisation du son. Le surround porte bien son nom. Techniquement malgré une IA un peu trop «scriptée» en Rally Cross ou dans les chronos (les meilleurs ne font jamais d'erreurs...), le titre de Codemasters reste solide. Aucun ralentissement vient gâcher la fête et le 60fps ne faillit jamais. Le clipping se fait rare malgré la grande profondeur de champ. Dommage que les conditions climatiques ne soient pas en temps réel. La météo est pourtant cruciale dans cette discipline. Jouer avec la boule au ventre en ne sachant pas si il va tomber des cordes, et choisir les bons pneumatiques en fonction aurait été appréciable.
Les PLUS:
Les MOINS:
Mi figue mi raisin pour ce retour à la simulation de la part des créateurs de Colin McRae Rally. En choisissant le parti pris de la simulation pure et dure sans la rendre un minimum accessible ni explicite pour les joueurs néophytes ne disposant pas de volants, Dirt Rally divisera à coup sur. Le genre de jeu à tester absolument avant de faire son propre avis. Vous voilà prévenus.
Créée
le 11 avr. 2016
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