C’est dit partout : Disco Elysium a une écriture brillante, rarement (voire jamais) vue dans un jeu vidéo. Sans vouloir être pédant, je crains que ceux qui louent le titre pour cet aspect n’ont pas ouvert beaucoup de livres. A moins que le fait d’aborder des thématiques peu évoquées dans ce médium (la lutte des classes, la drogue, le viol) suffit pour ces joueurs à dissimuler des dialogues souvent ronflants et rébarbatifs. Certes, injecter du rythme dans une histoire non linéaire (de multiples embranchements se débloquent en fonction de compétences que l’on attribue à notre personnage) est difficile. Mais la moitié des dialogues et des intrigues, au moins, aurait pu être supprimée tant elle s’avère ennuyante (les enfants qui jouent près du pendu, la quête des cryptozoologistes...etc).
Le gameplay, lui, n’existe pas : jeter des dés et miser sur le hasard pour réussir une action n’est en rien « ludique » (même si, du fait d’enjeux minimes, le jeu ne pousse heureusement pas à recharger sa sauvegarde pour retenter l’essai).
Restent quelques premières heures de découverte plaisantes et des situations suffisamment loufoques pour marquer les esprits (de mémoire, jamais je n’avais renversé dans un bar une mamie en fauteuil roulant, après avoir fait des doigts d’honneur au barman).