Dishonored est LE meilleur jeu d'infiltration depuis Thief 2: The Metal Age. Pour moi, il n'y a pas photo. Avant d'entrer plus dans les détails je tiens à dire que j'ai fini le jeu la première fois en Very Hard, sans tuer personne, sans me faire repérer une seule fois, sans rien acheter et en assommant grand max 5 personnes. Ça m'a pris pile 24 heures, donc niveau durée de vie le jeu remplit très bien son job.
Les mécaniques d'infiltration sont très différentes de Thief (les ombres n'ont presque aucune incidence sur le jeu), mais une fois qu'on a bien compris comment ça fonctionne, on prend ses marques très vite et on voit très rapidement à quel point les designers sont intelligents. Il y a mille et une façons d'accéder à tel ou tel endroit, mille et une façons de se débarrasser de ses adversaires (ou bien de les contourner tout simplement). Les maps sont très bien faites et très intéressantes à explorer de fond en comble pour découvrir les secrets dont regorge Dunwall. Le background est extrêmement fourni, déjà parce que Dunwall fourmille de notes et de journaux très intéressants à lire, mais aussi de par le fait que le travail sur le monde étendu et sur la ville de Dunwall en elle-même est extrêmement, et je dis bien extrêmement bon. Looking Glass avait fait la même chose sur Thief, ce qui renforçait l'immersion à fond ; Dishonored est exactement dans le même panier. Viktor Antonov (ah, Viktor...) n'est pas en reste et a donné à la ville de Dunwall un côté cauchemardesque très City 17. Le conflit vieux/nouveau de Dunwall est vraiment puissant et le pire, c'est que c'est totalement crédible. Terri Brosius (aka SHODAN aka Viktoria), Austin Grossman et Harvey Smith sont aux commandes de l'histoire et même si celle-ci est relativement classique, elle est néanmoins bien écrite et ne comporte qu'une ou deux petites incohérences. Je n'ai pas encore fini en high chaos mais je suis impatient de voir les changements.
Quid de l'IA ? Elle est plutôt pas mal, même très bonne quand on la compare à des jeux récents. L'absence de réaction aux portes qui s'ouvrent est un peu regrettable ceci dit, et j'aurais vraiment aimé que l'IA puisse entendre nos bruits de pas quand on est accroupi et en déplacement sur une surface bruyante (carrelage ou métal). C'était un défaut impardonnable de Thief: Deadly Shadows, mais vu que Dishonored ne se revendique pas comme étant Thief 4, c'est pardonné. J'ai trouvé les chiens un peu débiles par contre, j'aurais aimé qu'ils nous repèrent de plus loin avec leur odorat.
Je n'ai pas encore pris le temps de bien jouer avec l'équipement et les pouvoirs sachant que je n'ai utilisé que le Blink dans mon playthrough Ghost. En revanche même si j'aime le pouvoir, je le trouve un peu cheaté et je trouve dommage qu'on ait pas de grappin ou autre outil pour grimper comme substitut. Je tiens aussi à préciser que j'apprécie énormément le fait qu'on puisse grimper absolument partout, ça me rappelle mes folles excursions sur les toits de la Cité dans Thief.
Quid des maps ? Elles sont toutes très bien réalisées et variées. Comme Thief: Deadly Shadows, elles sont coupées en différentes sections. En revanche, les maps sont déjà et d'une beaucoup plus grandes, et de deux les chargements sont presque instantanés, alors qu'avec la même machine les chargements inter-niveaux sur Thief: Deadly Shadows durent 8 secondes montre en main. On sent la patte d'Arkane et on sent aussi la patte de Daniel Todd et d'Anthony Huso (deux designers de fan missions sur Thief et Thief 2, qui ont réalisé The Circle of Stone and Shadows et Calendra's Legacy respectivement, entre autres). Mes missions préférées étant pour l'instant la fête de Lady Boyle (le manoir est sublime et le concept rappelle vraiment Hitman) et la première, celle avec le High Overseer qui est une véritable tuerie niveau ambiance. Je suis déçu que la dernière mission soit si courte et si facile en revanche, j'aurais bien aimé un final à la Sabotage at Soulforge qui dure des heures et qui soit bien costaud. Un peu déçu par le faible nombre de missions, mais comme je l'ai dit il m'a fallu 24 heures pour finir le jeu la première fois, donc je conchie ceux qui disent que le jeu est trop court.
En conclusion ? Ce jeu entre dans mon panthéon des jeux d'infiltration couillus, immersifs et intelligents. Comme je l'ai dit à Harvey Smith, "Please continue to make great games".