L'action se déroule à Dunwall, cité industrielle ravagée par la peste. De retour de mission, Corvo le "Protecteur" de l'impératrice et son fidèle ami, assiste à l'assassinat de cette dernière. Il est accusé puis emprisonné et s'échappe grâce aux Loyalistes, un groupe de résistants bien décidés à avoir la tête du Lord Régent, l'homme à l'origine du complot, afin de placer la fille de l'impératrice (Emily) sur le trône.
Ce scénario sans grande originalité n'est qu'un prétexte pour envoyer le joueur crapahuter sur les toits de la ville, et bon sang quel pied ! Le level design est au poil, le jeu met à disposition différents chemins pour atteindre un objectif, et à l'exception d'un ou deux niveaux, je ne me suis jamais senti forcé d'emprunter un passage ou un autre. Les maps ne sont pas immenses pourtant, mais suffisamment grandes et bien fichues (on peut grimper à peu près partout) pour occuper pendant un petit bout de temps celui qui compte les explorer à fond. S'il est possible de s'en sortir sans, l'exploration est fortement recommandée puisqu'il est nécessaire de récolter des runes pour débloquer de nouveaux pouvoirs. Ces pouvoirs sont au nombre de 6 (et 4 compétences passives), disposant chacun de deux niveaux. Ils sont tous utiles, du clignement grâce auquel on se téléporte sur de courtes distances, au pli temporel qui permet de ralentir (lvl 1) ou figer le temps (lvl 2). Impossible de cumuler toutes les compétences de niveau 2, et les réserves de mana étant limitées, impossible d'en abuser. Cela dit beaucoup considèrent que le jeu est facile, je ne suis pas tout à fait d'accord. Tout dépend de l'approche pour laquelle on opte. En effet, et c'est là tout l'intérêt de Dishonored, en plus de nous laisser libres de nos mouvements, le jeu est entièrement faisable sans meurtre, uniquement en évitant ou assommant les PNJ. Et compte tenu du faible nombre de tranquillisants (et de munitions en général) disponibles et de la réactivité des ennemis, récolter tous les items d'une map sans se faire voir demande patience et maitrise.
En optant pour une approche frontale, on s'expose à la déception d'une partie trop vite expédiée. Car s'il nous laisse le choix, Dishonored reste un jeu d'infiltration, c'est ainsi qu'il est le plus intéressant. Cependant ceux qui y tiennent ne seront pas déçus par les combats, que les pouvoirs contribuent à rendre dynamiques. En plus de la magie, Corvo manie l'épée et l'arbalète ou le pistolet, ainsi que des grenades et des spirales tranchantes, dont le nom est assez explicite. Les armes font beaucoup de dégâts, celles des adversaires comme les vôtres, il est donc fortement déconseillé de foncer dans le tas sans réfléchir.
Il est possible de mêler furtivité et violence, sachez toutefois que les meurtres ont un impact sur l'ambiance la ville : plus vous tuez, plus les gardes sont nombreux, et les cadavres attirent les rats. De plus, la fin dépend du chaos que l'on aura semé et des cibles que l'on aura abattues ou épargnées. Ainsi Dishonored ne nous tient pas la main, il nous laisse faire nos propres choix et en assumer les conséquences, chose devenue trop rare dans le jeu vidéo.
Un petit mot sur les graphismes, pour finir. Techniquement un peu dépassé, le titre compense par sa direction artistique à cheval entre le steampunk et le victorien.