Divinity 2 : The Dragon Knight Saga est un jeu de rôle qui compile Eco Draconis et son extention The Flames of Vengance. Ce n'est donc pas à proprement dit un nouveau jeu, mais plutôt une version "plus mieux" du jeu original, Eco Draconis. Il a l'avantage de faire découvrir aux joueurs le jeu de base dans une version légèrement améliorée et allongée ( un peu comme The Witcher et son "Enhanced Edition" ).

Cette critique porte sur le jeu complet, et non pas seulement sur sur son extension. Mais il convient néanmoins de distinguer les deux parties, car bien que se basant sur la même aventure, l'extension présente des différences notables.

La première chose qui étonne lorsqu'on joue à Eco Draconis, c'est la palette de couleur utilisée pour l'univers : des couleurs vives, chatoyantes, et des environnements très éclairés. On est loin du RPG occidental souvent terne et plus sombre surtout pour de la fantasy. On parcours ainsi des paysages enchanteresques et exotiques. Les graphismes ne sont pas exceptionnels ni les animations transcendantes, mais on est très loin du mauvais.

Le jeu se découpe en trois grosses zones de jeu où l'on peut librement se déplacer ( et mourir ) et surtout où l'on quête. Car outre nos objectifs principaux, il y a une ribambelle de quêtes secondaires, généralement classiques, mais agrémentées de bons dialogues (en VO en tous cas) et surtout de diverses façons de les accomplir. On a souvent des méthodes cachées ou annexes pour résoudre une quête.

Le jeu propose peu d'indications pour résoudre les quêtes, et l'on devra prêter attention aux dialogues et au décor pour trouver nos objectifs ou solutions. Pour accompagner les dialogues, le jeu propose un système pour lire dans les pensées des interlocuteurs, ce qui permet d'obtenir plus d'informations ou encore de meilleures récompenses. La contrainte à utiliser cette compétence est une pénalité sur l'expérience gagnée, mais celle-ci étant tellement ridicule, je ne vois pas d'intérêt à ne pas l'utiliser... encore moins à diminuer le coût en XP via des compétences...

Les compétences sont divisées en 5 groupes (général, corps à corps, magie offensive, tir à distance et magie de soutien ) mais il n'y a aucune restriction à choisir dans une branche plutôt qu'une autre. Si vous souhaitez manier une épée à 2 mains tout en lançant des boules de feu, ou tirer des flèches en invoquant des démons, libre à vous. Malheureusement, on se rend compte qu'une grande partie des compétences est soit sans intérêt, soit trop puissante. Ceci rend la progression très difficile pour peu qu'on choisisse mal ses compétences.

Ces compétences vous aideront principalement en combat, où vous pourrez apprécier leur utilité. Les combats ne brillent pas par l'intelligence artificielle ( surtout celle de vos invocations ) ni pas la diversité des ennemis (squelettes, gobelins, humains, squelettes, gobelins... humains, ah! démons ! ). Globalement la première moitié du jeu vous risquez de mourir beaucoup si vous n'êtes pas préparés. On galère pas mal au début pour trouver de l'équipement potable, alors qu'étrangement on a vite le sac plein de super items dont on a plus l'utilité sur la fin du jeu.

Aussi étrange que cela puisse paraître, il y a aussi du combat aérien. Ce dernier, très simple; permet de varier l'expérience de jeu.
Il y a aussi des phases de plate-forme horripilantes, où contrôler ses sauts vous coûtera de bonne dizaines de morts pour peu qu'il y ait de la lave.

Citons aussi l'interface du jeu moyenne avec des fenêtres "OK" à cliquer et sa gestion des équipements étrange ainsi que les objets qui ne sont pas comparables car ayant trop de stats différentes ( dégâts physiques, dégâts magiques, bonus, charmes, enchantements, bonus de sets, critiques... )

La trame principale de l'histoire est hélas très banale... un grand méchant veut conquérir le monde... et nous sommes bien sûr la seule personne en mesure de lui faire face. Mais c'est surtout la mise en scène qui accompagne cette histoire qui n'aide pas à l'apprécier. Tous les évènements importants sont servis par des scènes décevantes, qui ne les rendent absolument pas impressionnants. ( "tiens je cligne des yeux et tu deviens l'élu qui va nous sauver" ) . Le point culminant de l'histoire, le moment où on se sent impliqué, où on sent que l'histoire avance, se déroule 1 minute avant la fin du jeu.
Le jeu ne se termine pour ainsi dire pas, car rien n'est résolu.
Autant dire que les gens qui ont acheté Eco Draconis seul, ont dû mordre leur clavier.

Fort heureusement, The Dragon Knight Saga inclut l'extension Flames of Vengance qui s'enchaine directement à la fin d'Eco Draconis. On poursuit ainsi notre quête dans une grande ville. Car oui, la zone unique ajoutée par l'extension est une ville que vous avez déjà pu explorer succinctement dans le jeu original. Cette ville apporte son lot de quêtes, et celles-ci sont étonnamment bien plus intéressantes et variées.(enquêtes, pièce de théâtre, énigmes en tous genre... ) , Les dialogues sont plus amusants et certaines situations prêtent à rire.
Le combat est moins présent, et l'histoire principale bien moins dirigiste.
On enchaine les quêtes sans réaliser leur importance sur la trame principale.... si bien qu'après avoir avalé 15 heures de quêtes plus ou moins secondaires, et ben on a l'impression de ne pas avoir fait avancer l'histoire d'un iota. On se retrouve face à la fin du jeu sans crier gare, et la mise en scène pourtant supérieure dans cette extension, s'écroule dans la dernière minute de jeu. On se retrouve avec une fin bâclée, abrégée et qui appelle encore une suite.

Le jeu complet prend facilement plus de 50 heures de jeu ce qui mis en comparaison du prix, est un très très investissement. Malgré ses défauts, c'est un jeu plaisant, avec ses hauts et ses bas mais qui sait se renouveler tout au long de l'expérience. C'est un jeu qui ne prend pas par la main ; il faut ainsi souvent consulter son journal, relire des dialogues, lire des notes ou des livres dans son inventaire. Dommage qu'il faille attendre encore au moins une extension de plus pour enfin conclure l'histoire et que la mise en scène soit très inégale.

Je ne peux que le conseiller, notamment à tous les mordus de RPG ou Action/RPG qui sont en manque. En attendant les gros titres de 2011...

Stekkos
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le 5 janv. 2011

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Stekkos

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