Divinity II: The Dragon Knight Saga par zeugme
Le truc bien avec D2TDKS, outre son titre qui laisse à penser que ses concepteurs sont payés à la syllabe, c'est que ce jeu ne prend pas le joueur pour un total blaireau. D'accord, il y a un pseudo tutoriel de deux minutes montre en main, mais pour compenser il ne te prépare pas, mais alors absolument pas, à la volée de bois vert que le personnage se prend probablement dans la gueule à la première partie du joueur.
Oui, dans D2TDKS, ça tabasse. On est nettement dans le A-Rpg, on peut oublier les quêtes à base d'enquêtes minutieuses et de collectes d'indices. Évidement se casser les pieds à écrire un scénario n'est pas à la portée de la bourse de tous les Bethesda de ce monde, alors on passera sur la descriptions des missions toutes conçues sur les moules classiques.
Dans D2TDKS, on commence petit et on apprend qu'un adversaire du même niveau peut amplement nous foutre une branlée si on connait mal ses compétences et qu'on a pas optimisé son équipement. Au début du jeu les possibilités sont si limitées en terme de l00t et de pognon que le joueur expérimente un peu le rôle de gobelin de service. Ça fait bobo.
En cours de route - je ne risque pas de vous spoiler exagérément au vu du titre - on acquiert certaines aptitudes pour la vie en société qui permettent de passer à la phase deux du jeu : on s'est un peu développé, on peut commencer à traîner là où on est pas censé aller (le monde est si dirigiste que les options sont courtes, mais bon). Et généralement ça finit par une valse de sauvegardes/chargements jusqu'à avoir trouvé la bonne approche.
Les conseils distillés au hasard des chargements sont à la fois très utiles (sauvegardez SOUVENT, ne dépensez pas tous vos points de compétence on ne sait jamais) et très frustrants (faites ceci, faites cela alors que c'est impossible à ce stade du jeu). On sent qu'on va hériter d'un gros château avec serviteurs à la clé, mais avant d'en arriver là il faut réduire l'équivalent d'une province chinoise à néant. Et dans D2TDKS, ça se fait un homme à la fois.
Côté action, c'est du classique mais bien fait, avec en prime le nouveau moteur utilisé pour l'extension qui vient avec le jeu. Côté rpg, c'est plus pour épater la galerie qu'autre chose. D'accord, vous pouvez soi-disant lire les pensées, mais si ça vaut un mélange de moments WTF et de moments OMG, ça reste bien entendu sous-exploité (il y aurait moyen de faire un jeu complet rien que sur ce concept). Une fois le domaine sécurisé et les pouvoirs maîtrisés, la phase shoot-em-up se rajoute celle-ci est également ordinaire mais amusante.
En somme, D2TDKS ne révolutionne rien, nulle part. Sauf que ..
Sauf que ça tabasse sec. Sauf que dans la première partie du jeu le l00t ALÉATOIRE (mais ajusté au niveau) est l'objet de toutes les convoitises et sueurs, dans la seconde on s'amuse à développer des tactiques pour aller là où on est pas encore censé rien que pour le challenge et pour revenir finir les quêtes principales en mode Über-bourrin, sauf qu'on se sent juste assez livré à soi-même pour avoir envie d'explorer le bazar et d'y revenir quand on a envie de défoncer furieusement ce qui passe pour de petites sessions de vingt minutes. Sauf que le petit château à la Suikoden, c'est marrant même si c'est (très) limité.
En définitive, ce jeu à un petit quelque chose, et mérite l'investissement maintenant qu'il fait l'objet de soldes occasionnelles (merci Steam !).
Pour s'occuper avec un budget limité, c'est définitivement un bon investissement, même si rien ne sort assez de l'ordinaire pour qu'on puisse parler de chef-d'oeuvre. En ce qui me concerne, puisque j'ai dépassé la quarantaine d'heures dessus je suis satisfait, ça fait 50¢ l'heure pour un loisir qui a ses bons moments (comme dit, aller foutre le souk dans des zones qu'on est pas censé faire à ce stade, l00ter comme un gros fou et j'en passe).
Mention spéciale aux habitants qu'on peut joyeusement piller sous leurs yeux (j'avais plus l'habitude). Ah, et j'avoue, pour ma tour j'ai récupéré la capitaine aux gros seins plutôt que l'enseignant plus doué mais doté de testiboules. Tant pis pour les performances, le visuel compte aussi. J'aime qu'un jeu me donne de vrais choix éthiques (j'ai sauvé le meilleur forgeron par contre, tant pis pour le père de famille nombreuse).