Assurément, Divinity : Original Sin II – Edition Définitive (2018) est un grand jeu vidéo. Réalisé par la désormais très célèbre équipe Belge de Larian Studios, le titre RPG tactique au tour par tour démontre une fois de plus le savoir-faire unique de ces développeurs de légende. Ni plus ni moins. Pour information, j’avais déjà eu l’occasion de terminer le premier opus en 2017 et ce fut une révélation. C’était pour moi la deuxième fois que je jouais à ce genre si particulier, le premier était Pillars of Eternity (2015), un chef d’œuvre également. Pour ceux qui ne connaîtraient pas le genre, il s’agit d’un jeu de rôle au sens noble du terme, mais retranscrit en jeu vidéo : choix de dialogue, quêtes principales et secondaires scénarisées à fin multiples, spécification de vos quatre personnages jouables, inventaire et butins à foison, statistiques et niveaux à choisir selon des compétences utiles en combat et hors-combat, combat au tour par tour, etc. Il est le jeu le plus célèbre du studio avant la sortie de Baldur’s Gate III. Ce dernier a joué le rôle de catalyseur pour un genre peu connu et assez hostile au grand public. En effet, Divinity : Original Sin II possède un gameplay peu adapté aux consoles. Même s’il est tout à fait possible de se lancer dans l’aventure à la manette (comme je l’avais fait à l’époque sur le premier opus), il est vivement recommandé d’y jouer à la souris. La tonne d’objets dans l’inventaire, le nombre impressionnant de menus dans lesquels il faut parfois jongler pour obtenir une information, sans parler des dizaines de sorts et/ou compétences par personnage qu’il faut cliquer en combat pour lancer une action vous rendra clairement la vie difficile si vous êtes un joueur console. Au-delà d’un gameplay bien ficelé, mais difficile à prendre en main, la difficulté des jeux Larian Studios est un sujet non-négligeable à aborder quand on parle d’ouverture de la franchise et au genre au grand public. Assez coutumier du genre dorénavant depuis 2015-2017, je suis toujours très étonné par les pics de difficulté soudains rencontrés au cours de l’aventure. N’imaginez pas rouler sur le jeu après 10-20h de progression. La difficulté dans Divinity : Original Sin II ne suit pas une courbe linéaire. Celle-ci est éparse et diffuse. Par exemple, vous allez découvrir une nouvelle zone dans laquelle vos personnages ont globalement le niveau au départ mais, toujours sur cette même carte, à différents endroits très spécifiques (une grotte, un pont, une chute d’eau, une ruine) un groupe d’ennemis ou un adversaire seul aura plusieurs niveaux de plus que vous et vous détruira en 1 contre 4 sans sourciller : c’est le cas des trolls, également du loup-garou sur la troisième carte, des épouvantails, etc. (ceux qui ont fait le jeu comprendront). Et j’avoue que ne pas pouvoir « nettoyer » une région progressivement, devoir esquiver des combats pendant plusieurs heures le temps d’avoir la force nécessaire pour affronter les ennemis me soûle un peu. Pour ma part, après 55 heures de jeu et deux tentatives de terminer l’aventure, j’ai une nouvelle fois lâché l’affaire. Non pas que le titre soit mauvais, loin de là, c’est un titre majeur dans l’histoire du genre, mais je n’avais pas l’état d’esprit suffisamment préparé pour affronter la difficulté accrue des combats et la longueur de l’aventure au sens général du terme. Par ailleurs, la composition de mon équipe ne me plaisait absolument pas. J’avais deux personnages qui ne servaient pas à grand-chose et une archère (plutôt balèze) qui était officiellement la cible prioritaire à abattre de tous les ennemis de la Terre. C’est impressionnant de voir le comportement de l’IA à ce sujet. Donc, pour moi, il est temps de mettre Divinity : Original Sin II en pause, ce n’est que partie remise. Côté graphique, c’est comme le premier sorti en 2015 avec quelques améliorations : de jolis panoramas, des couleurs chatoyantes loin des conventions des RPG qui se prennent au sérieux, une diversité des lieux et décors appréciables, tout comme les ennemis. Techniquement, il n’y a rien à redire, je trouve le jeu magnifique même encore aujourd’hui en 2024. Idem côté son, les musiques sont sympathiques et la quasi-totalité des dialogues sont doublés.


Pour conclure ce court avis d’un jeu à l’envergure impressionnante, je vous invite à vous faire votre propre avis. Si vous êtes ici, car vous avez terminé récemment Baldurs Gate III et que vous cherchez à vous procurer les mêmes sensations et retrouver un gameplay similaire, vous êtes à la bonne adresse (le sexe en moins). Divinity : Original Sin II – Edition définitive est un chef d’œuvre du RPG au tour par tour, c’est indéniable. Cependant, à ne pas mettre entre toutes les mains non plus de par la complexité du gameplay, la longueur de son aventure et des pics de difficulté qui peuvent en décourager certains.

silaxe
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le 20 juil. 2024

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