DK: King of Swing
6.5
DK: King of Swing

Jeu de Paon Corporation et Nintendo (2005Game Boy Advance)

Malgré ce que son nom pourrait laisser croire, DK : King of Swing n’a rien d’un jeu musical ou d’ un jeu de golf. Pour ça, il y a Donkey Konga et Mario Golf. KoS (son petit nom) est en réalité un jeu d’adresse avec ce constat si simple: un singe, ça grimpe et ça mange des bananes.


Le jeu est réalisé par Paon Corporation, qui a de quoi être fier de sa création, puisqu’il s’agit de son premier jeu majeur. Depuis la sortie du jeu en 2005 en Europe, le studio a aussi travaillé sur deux autres jeux reprenant le singe à cravate, Donkey Kong Jungle Climber sur DS et Donkey Kong Jet Race sur Wii ainsi que différents jeux.


Le concept de KoS est très simple. Avec L et R, tout l’essentiel de ce jeu est entre vos mains. Sur la terre ferme, ils permettent de se déplacer (mais cette bonne vieille croix marche aussi). Par contre une fois le plancher des vaches quitté, L représente la main gauche du primate à cravate tandis que R représente l’autre main. Tout l’intérêt est donc de s’agripper aux différents éléments du décor afin de monter toujours plus haut dans chaque stage généralement divisé en 3 sous-niveaux. Bien sûr, il y a quelques subtilités à connaître. Si vous n’empoignez qu’un seul élément, vous vous mettrez à tourner autour et pas dans le même sens selon la main qui l’agrippe. En enclenchant simultanément L et R le singe peut sauter. Enfin avec A et B vous enclenchez une invincibilité temporaire tandis que vous avez plus d’élan dans vos mouvements et un regain de vie, moyennant des bananes. Celles-ci sont disséminés au fil du niveau, s’obtiennent en fracassant des tonneaux ou en faisant la peau aux quelques ennemis.


Avec une telle manière de jouer si simple mais originale, il fallait des niveaux suffisamment bien conçus et variés pour éviter l’écueil du jeu avec une bonne idée de départ mais qui ne sait pas la renouveler. De ce côté, les développeurs de Paon ont fait du beau travail. La soixantaine de niveaux du jeu est variée, amenant de nouvelles idées progressivement. Hormis le premier et le dernier, très conventionnels, les boss sont très originaux. Pour le deuxième il faut par exemple lui lancer des bombes mais en n’ayant donc plus qu’une main de libre pour se déplacer.


Le jeu est assez joli, coloré et vivant. Les arrières plans d’ailleurs sont bien faits alors que le jeu aurait pu s’en passer et ne miser que sur son gameplay. D’ailleurs sans surprises, King of Swing décline les thèmes classiques du gorille et du jeu vidéo en général parmi lesquelles les environnements de jungles, de neiges, aquatiques, de déserts ou industriels.


Le jeu est bien fignolé, mais il faut lui reconnaître une marge de progression du jeu très rapidement atteinte. En effet au bout de quelques sous-niveaux on prend de l’assurance et le jeu se révèle une excitante course d’obstacle. Malheureusement, la surabondance de bananes nuit à la difficulté du jeu. Toucher un ennemi, un obstacle épineux ou tomber dans un trou fait perdre un cœur mais c’est vite compensé par la possibilité de troquer ses bananes contre un peu de vie. De même face à un passage qui s’annonce difficile, devenir invincible permet de le passer avec une certaine nonchalance. Pour ne pas se lasser trop vite dans ce mode, il faut donc s’astreindre à ne pas utiliser les facilités que nous offre le jeu.


Finir le jeu avec Donkey Kong permet de débloquer Diddy Kong, le chimpanzé de ces dames. Ce dernier est plus rapide, se déplace plus loin mais en contrepartie son saut chargé est moins puissant et -surtout- il y a énormément moins de bananes. On est donc moins tenté de gaspiller les quelques bananes obtenus et le jeu se révèle bien plus intéressant. Malheureusement, jouer avec Diddy Kong implique que le jeu ait été fini et donc la surprise n’est plus la même, les routines du jeu sont acquises. On peut se permettre d’ imaginer comment l’expérience aurait été plus jouissive si on avait pu dès le départ choisir son mode de difficulté: Donkey ou Diddy.


Un autre point négatif concerne la structure du jeu et le manque d’envergure des niveaux. Ils se finissent bien trop vite car ils sont trop courts. Pourtant, chacun possède un level design propre et des idées qui vont avec. Rendre ces sous-niveaux indépendants et les étirer aurait donné une saveur toute particulière et beaucoup plus intéressante de la progression. Au lieu de ça on doit faire avec la désagréable impression que ces sections ne sont pas utilisées à leur juste valeur.


Paon est tout de même assez généreux puisque outre le mode aventure qui demande de parcourir les différents niveaux on retrouve un mode multi joueurs et un mode Time attack. Le mode multi joueurs a été travaillé : plusieurs personnages sélectionnables (dont un vieux de la vieille oublié depuis la NES et en quelque sorte le précurseur de DK KoS) avec leurs propres caractéristiques et de nombreux niveaux aux objectifs variés. Malheureusement la configuration de ceux-ci est souvent très simple, alors qu’il aurait fallu reprendre l’ingéniosité de ceux du mode principal. Ce mode peut aussi se pratiquer seul, obtenir des médailles d’or permettant de débloquer deux vieilles connaissances de la série. Le mode Time attack quand à lui fait partie intégrante de l’expérience. Finir le niveau le plus vite possible est un défi qui oblige à complètement optimiser sa façon de jouer. Un défi énormément relevé à mesure que les niveaux deviennent de plus en plus épicés, d’autant plus que les temps à battre sont divisés en médailles et que celles-ci font partie du pourcentage de réussite. Mais c’est un régal quand on arrive à faire un excellent temps, grâce à une bonne gestion du niveau et des capacités du personnage, ainsi que grâce à des réflexes affûtés pour éviter les péripéties sur le parcours.


Vous vous souvenez de Kuru Kuru Kururin? Lancé au lancement de la GBA et présenté à tort comme le successeur de Tetris, il s’agissait aussi d’un jeu d’adresse où il fallait arriver à la fin du niveau en évitant de toucher les rebords du jeu. Donkey Kong: King of Swing se présente comme son digne héritier dans la ludothèque de la GBA. Il faut savoir contrôler son personnage, bien utiliser le décor à son profit pour arriver à la fin du niveau et de préférence le plus vite possible. Malheureusement si Kuru Kururin était vraiment difficile mais gratifiant, DK pêche par une difficulté un peu trop faible, à destination de joueurs moins exigeants. Au vu des qualités du titre, dont sa maniabilité simple et originale, on aurait apprécié que le jeu approfondisse ses idées. Un premier jet plutôt réussi que Nintendo tentera de poursuivre avec une suite sur DS, Donkey Kong Jungle Climber, sortie en 2007.

SimplySmackkk
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le 17 août 2019

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